Crocodile rock à l'ombre des pyramides
Dans les tombes égyptiennes, les tables d'offrandes étaient posées à même le sol, devant la fausse porte de la tombe ou dehors, près de l'entrée. Elles servaient - en vrai ou magiquement - aux rites d'offrande du mort : on y déposait les libations ou de la nourriture. Emprunté à l'iconographie du labyrinthe, le décor central de cette table de pierre présente un crocodile encadré par des fleurs, des grenouilles et des oiseaux.
Il évoque le dieu-crocodile Sobek, l'un des symboles du Nil. La présence des crocodiles dans le fleuve et dans son delta était un signe agricole favorable annonçant les prochaines crues et donc la fertilité de la terre et des récoltes. C'est pour cette raison que le crocodile occupe une place sacrée dans la cosmogonie de l’Égypte antique. Son culte se concentrait tout particulièrement dans le Fayoum où la cité de Crocodilopolis était consacrée au dieu Sobek. Des nécropoles à crocodiles momifiés et embaumés y étaient érigées.
Le pharaon Amenemhat III (18e siècle avt notre ère) fit ériger dans cette région un temple funéraire décrit comme un labyrinthe abritant des crocodiles sacrés. Hérodote, venu sur place, aurait dit : « J’ai vu le labyrinthe et je l’ai trouvé plus grand encore que de sa renommée. Le labyrinthe surpasse même les pyramides ».
Table d'offrande en labyrinthe, -332 / 395 (?), époque ptolémaïque ou époque romaine, musée du Louvre. Visible jusqu'au 4 août dans l'exposition du musée des Beaux-arts de Chartres "Labyrinthes".