ROYAUTÉ BARBARE

A l'aube du 5e siècle, l'Empire romain défaillant est envahi par des peuples venus de l'est.

Les Wisigoths se précipitent sur l'Italie qu'ils abandonnent rapidement pour se fixer dans le sud-ouest de la France et sur la péninsule ibérique. Dès la fin du 5e siècle, un grand royaume barbare nait de cette invasion et une civilisation brillante s'épanouit au cours du 7e siècle.

Peuple fraichement converti au christianisme, adepte d'une religion chrétienne simplifiée et donc hérétique aux yeux de Rome, les Wisigoths n'ont laissé que peu de traces de leur activité architecturale hormis quelques petites églises (San Pedro de la Nave).

En revanche, leur goût prononcé pour les arts précieux est magnifiquement 110 CoronaRecesvinto01
illustré par les célèbres couronnes votives du trésor de Guarrazar. Destinées à être suspendues dans un sanctuaire, probablement cachées lors du débarquement des Arabes en 711, elles constituent aujourd'hui l'un des plus beaux témoignages de l'habileté des orfèvres barbares.

Trois couronnes du trésor de Guarrazar sont exposées au musée de Cluny. (Circuit n°1 du livret "Promenades parisiennes - p.21) Ce sujet est développé dans les cycles Approches et Tout connaitre de Paris.


LE CULOT DES SANS-CULOTTES

Les "sans-culottes" ! Parmi les multiples groupes politiques qui émergent avec la Révolution française, en voilà un que notre mémoire collective n'a pas oublié. Il faut reconnaitre que l'expression qui le désigne est pour le moins imagée ...

Sans-culottes
C'est essentiellement à partir de 1792 que ce curieux terme s'impose. Généralement représentés tenant une bouteille de vin d'une main, une pique surmontée d'une tête coupée de l'autre, les sans-culottes nous paraissent bien cruels mais cette iconographie est aussi le reflet d'une société qui - il y a peu - tranchait la main des parricides, pendait ses voleurs, rouait ses criminels, les laissant agoniser en public des heures entières. 

Avides de liberté, de justice, d'une nouvelle société, ces bavards impénitents le disent, le crient dans la rue et lisent avec ferveur l'une de ces nouvelles formes d'expression libre ; le journal du Père Duchesne dont le *vocabulaire haut en couleurs fait écho à la langue populaire des sans-culottes.

L'époque est au changement, il est vrai. Mais si le jeune Siècle des Lumières s'est engagé à faire disparaitre la barbarie sur un plan philosophique, c'est un autre chemin qui permettra de modifer les moeurs. 

Ce sujet complète le cours " La révolution en marche". Cycle Tout connaitre de Paris. 

*A lire : Michel Biard - Parlez-vous le sans-culotte ? Dictionnaire du Père Duchesne 1790-1794 - Points Histoire - 2011


CAMILLE DESMOULINS, AMOUR ET POLITIQUE

Voisin de Robespierre sur les bancs du collège Louis-le-Grand, Camille Desmoulins fit son droit à Paris et prêta serment en 1785 comme avocat.

Début de carrière assez classique mais rapidement compromis par ...le bégaiement ! L'avocat resta donc silencieux jusqu'en ce mois de juillet 1789.

Camille Desmoulins
Consterné par la disgrâce de Necker, Camille qui a rejoint la foule réunie dans les jardins du Palais-Royal, grimpe sur une table et appelle le peuple aux armes ! Le voici désormais propulsé dans la cour des grands.

              Les quelques années qui lui restent à vivre seront fructueuses : Camille se fait connaitre par des pamphlets audacieux contre le clergé, la noblesse et la monarchie, il est admis au club des Cordeliers sous la présidence de Danton, épouse Lucile - longuement courtisée, reprend sa profession d'avocat, devient père .....et finit par perdre la tête.

Sujet développé le 17 et le 18 décembre 2013 ; cycle Tout connaître de Paris.

 

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POUDRE DE LICORNE ET POUDRE DE PERLIMPINPIN

Chasse à la licorne ou chasse au dahu ?                                                                 Plus de cinq siècles après son extinction - faute de gibier - mais grâce aussi au septicisme de quelques esprits éclairés, voici le grand retour de la licorne.             Elle revient tout d'abord sur la scène littéraire avec le bel ouvrage que vient de lui consacrer Michel Pastoureau et dans quelques jours l'animal fabuleux sera visible dans un nouvel écrin : on annonce la réouverture de la salle du musée de Cluny consacrée à la très Tenture de la Dame à la Licorne A mon seul désir Paris, musée de Clunybelle tenture dite de la Dame à la Licorne, après toilettage du lieu et de la tapisserie.                                                                                                               Plus surprenant, fin novembre 2012............les nord-coréens ont découvert une tanière de licorne !                                      Une nouvelle qui a rapidement fait le tour des agences de presse avant que la vérité ne soit rétablie : il s'agissait d'une erreur de traduction.

Bien, voilà qui semblait rassurant : la qualité des archéologues nord-coréens n'était donc pas remise en cause.   

Mais quelques jours plus tard, volte-face des autorités locales qui annoncaient - sans rire -  la découverte non pas de la taverne d'une licorne mais celle d'un qilin, un animal plus local "au corps de cerf, à la queue de vache, avec des sabots et une crinière". Sans commentaire et toujours sans rire.

En fait, si, un dernier commentaire s'impose. Les archéologues ont été fortement priés de trouver - en Corée du nord - la taverne du qilin, lieu mythique de l'histoire coréenne. Une façon très locale de démontrer la légitimité du pouvoir en place.                                    A écouter: l'émission en podcast sur France Culture. Michel Pastoureau s'exprime sur le sujet de la licorne. 

La tenture de la Dame à la Licorne sera présentée lors des visites guidées du Musée de Cluny programmées jeudi 9 janvier et samedi 18 janvier 2014. 

 

 

 

 


En vente à Chartres, librairie L'Esperluète et chez Rigal

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" Promenades parisiennes " - Anne Chevée                                                   Editions ART'Hist - 8 euros.                                                                                          Deux circuits pour (re)découvrir Paris.                                                                                                                         Circuit n°1 : Paris, les premiers sièclesDe l'ile de la Cité aux arènes de Lutèce.                                                         Circuit n°2 : Paris révolutionnaire et impérial. De l'église Saint-Sulpice à la Concorde.

 

Envoi postal : 8 eur + 1,80 eur frais de port. Soit : 9,80 eur. ART'Hist - 23 rue du Petit Change 28000 Chartres. Commande et contact : 06-60-67-53-66 (répondeur) ou [email protected]

 La bande-annonce de PROMENADES PARISIENNES  ;  Téléchargement Promenades parisiennes v


FRIDA ET DIEGO. A LA VIE, A LA MORT.

Le Mexique, une passion partagée. " A une autre époque, je m'habillais comme un garçon, les cheveux coupés courts, un pantalon, des bottes et une veste de cuir, mais quand j'avais rendez-vous avec Diego, je passais ma robe Tehuana." Journal de Frida Kahlo.

Frida Kahlo

Frida, probablement plus que Diego, a donné une large place aux éléments de la culture mexicaine dans sa peinture. Peintre de l'histoire et non des coutumes, Diego Rivera est un des acteurs importants de l'éclosion du muralisme, cette nouvelle ère picturale du début du 20e siècle caractérisée par des fresques monumentales. 

L'oeuvre de Frida Kahlo se préoccupe davantage de l'introduction des éléments de l'art populaire mexicain, à la fois par ses formats et par le traitement des sujets. Soucieux de l'assimilation sociale et de l'intégration culturelle de la population indienne, le couple s'engage sur le plan politique et rejoint l'idéal communiste. Mais chez Frida, la prétention de faire entrer des contenus politiques dans ses oeuvres pour "être utile à la révolution" se manifestera seulement au cours de sa dernière phase créatrice.

Victime en 1925 d'un terrible accident de la circulation, Frida subit de multiples interventions chirurgicales et reste handicapée à vie. Déchirée - au sens réel - par la douleur physique et morale, l'artiste compose une peinture profondément intime. Son art se détourne de la simple reproduction de la réalité extérieure et empiète sur le monde de l'inconscient. Une particularité qui explique l'intéret que lui porteront les surréalistes. 

 L'exposition du Musée de l'Orangerie, à Paris, se poursuit                                   jusqu'au 13 janvier 2014.

 Ce sujet sera développé dans le cadre du cycle "Actualité des expositions". 

Un dîner-conférence " Frida et Diego" est programmé vendredi 29 novembre 2013 au Grand Monarque à Chartres; il reste des places disponibles.  Réservation au  02 37 18 15 15.

 

 


DUR, DUR D’ÊTRE UN HÉROS

La nudité fut longtemps "héroïque". Un constat aisé à vérifier dans les salles de l'Antiquité gréco-romaine au Louvre. Car le mot désigne l'homme au sens d'être fort, capable de prendre les armes pour défendre un idéal.                            Et voilà, tout est là ! Car ce personnage est aussi un idéal ; pour preuve son courage qui le mène à défendre de justes causes.

Mercure - Pierre et Gilles
Dans l'art de l'Antiquité classique, la perfection physique du héros renvoie aussi à la conception selon laquelle le corps parfait sera la représentation d'un esprit parfait ..... Nous sommes les héritiers de cette pensée très occidentale. Donc la voie semble difficile pour ceux qui ne correspondent pas tout à fait aux mensurations requises. Le sujet n'a cessé d'alimenter le débat, à la fois sur un plan artistique (le peintre David fit l'objet de sévères critiques à propos de la nudités des guerriers figurant sur le tableau des Sabines ) mais aussi - et les conséquences furent dramatiques - sur un plan politique lors de la montée en puissance des idéaux du nazisme.

Sujets développés en cycle Approches (l'art grec), cycle Tout Connaître de Paris (David - les Sabines) et cycle Actualité des expositions (Masculin/Masculin au musée d'Orsay).


LES DIEUX DE LA GAULE

N'en déplaise à Panoramix - illustre druide propulsé par Goscinny et Uderzo, "gardien" des traditions celtiques - un fait s'impose : nous connaissons mal les dieux de la Gaule antique.                                                                                    Il est vrai que pour la période antérieure à la conquête romaine les informations sont assez rares. On sait que les Gaulois adoraient particulièrement les forces de la nature - rochers, arbres, sources, fleuves - mais qu'ils ne représentaient pas leurs dieux. 

59 Cernunos Pilier des Nautes Musée de Cluny Paris

Tout change après Alésia. Sous l'influence de Rome, les Gallo-Romains représentent désormais leurs divinités sous une forme humaine ou animale, parfois mixte. Ainsi Cernnunos, le dieu aux bois de cerf. Des fouilles effectuées au 18e siècle sur l'ile de la Cité, ont permis de retrouver des pierres sculptées à l'époque où Paris s'appelait encore Lutèce. Divinités gauloises et dieux romains cohabitent sur les différentes faces de ces blocs.

L'hypothèse généralement admise est celle d'un pilier votif, offert par la puissante corporation des Nautes soucieuse d'établir un climat de bonne entente avec l'occupant. Désormais conservés au musée de Cluny, à Paris, ces six blocs offrent un rare exemple de mixité religieuse à portée probablement politique.  

Ce sujet présenté dans le cadre du cycle Tout connaître de Paris sera repris lors des prochaines visites du musée de Cluny.

 


LUXE, DÉSIR ET VOLUPTÉ ...SI AFFINITÉS

                                         Loin des guinguettes peintes d'une touche alerte par Renoir et ses contemporains, entre 1860 et 1910 l'Angleterre victorienne revit à sa façon les heures glorieuses de l'Antiquité gréco-romaine. Aux yeux de l'élite britannique, cette culture du passé semble alors capable de réformer la société tout en régénérant les arts. Certains artistes y trouvèrent largement leur compte et surent exploiter la manne financière que représentait cette tendance culturelle.

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                                                D'origine néerlandaise mais naturalisé britannique, Lawrence Alma-Tadema en est certainement le représentant le plus célèbre. Doté d'un savoir-faire exceptionnel, il maitrise parfaitement les ressources esthétiques de la peinture à l'huile composant des oeuvres d'une grande perfection technique. Jeunes grecques au front pur, élégantes matrones romaines, éphèbes et patriciens évoluent dans de somptueux décors de marbre et de tissus précieux. Sous couvert d'histoire antique, Tadema transpose allégrement la scène de genre nordique sous des cieux plus méditerranéens. Véritable magicien du décor, ses toiles composées avec soin fourmillent de détails archéologiques et ressuscitent les activités quotidiennes des élites d'autrefois. 

Tableaux-miroirs d'une société fantasmée par la grande bourgeoisie anglaise qui se complait dans ce rêve d'un monde où tout ne serait que luxe, parfois calme et souvent désir, voir volupté ...

Exposition du musée Jacquemart-André" Désirs et volupté à l'époque victorienne " jusqu'au 20 janvier 2014. 


LE ROI BOIT !

                                  Quel remue-ménage dans ce tableau de Jordaens ! On boit, on trinque, on chante ; hommes et femmes, jeunes et vieux sont réunis pour célébrer la fête des rois. Une coutume sympathique, au 17e siècle elle donnait lieu à des agapes animées chez cette bourgeoisie marchande que connaissait bien le peintre. On célèbre toujours les rois aujourd'hui mais qui se souvient des origines de cette fête ? 

Le roi boit - Jordaens - 17es - Musées royaux - Bruxelles

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                   Selon sa version chrétienne, il s'agit de l'Epiphanie : la manifestation de Dieu aux puissants de ce monde, les rois. Mais elle correspond aussi à l'adaptation - par l'Eglise - de la fête païenne des Saturnales. A Rome, entre le 17 et le 23 décembre, on donnait de grands festins en l'honneur de Saturne, ancienne divinité italique sous laquelle les hommes avaient vécu un âge d'or. 

Âge d'or qui ressurgit brièvement le temps de la fête des rois et qui se résume en trois verbes:  boire, manger et ...... ne pas travailler.

Pour en savoir plus:  Jordaens a interprété ce sujet à plusieurs reprises au cours de sa carrière. L'exposition qui se tiendra cet hiver au Musée du Petit Palais permettra de redécouvrir le plus festif des grands peintres flamands. Ce thème sera présenté en salle ART'Hist (cycle Actualité des expositions) à Chartres en octobre 2013.


HISTOIRE DE COEUR

"Ami toujours excellent, toujours dévoué, toujours paternel et tendre jusqu'à la dernière année de sa vie". Ces mots témoignent de l'amitié profonde qui unissait Solange Clésinger, fille de George Sand à Chopin. Ils ne reflètent pas la tension qui fut pourtant à l'origine de l'éviction du musicien de l'intimité des Sand.

Tombe de Chopin au Père-Lachaise
Solange qui n'a connu que l'atmopshère protégée de Nohant est tombée follement amoureuse du sculpteur Auguste Clésinger et n'a pas hésité à rompre ses fiancailles avec un jeune aristocrate berrichon pour épouser Clésinger, trois mois plus tard. Chopin réprouve cette union car il se méfie du caractère extraverti et fantasque du sculpteur. Celui-ci vient de faire sensation en exposant une femme nue à la posture jugée indécente et le musicien s'inquiète pour la jeune épouse : "Je vous garantis qu'à la prochaine exposition, le public aura l'occasion de contempler  (...) le ventre et les seins de sa femme."

Chopin acceptera néanmoins Clésinger par affection pour Solange et il restera proche du couple jusqu'à sa mort. Attentif à toutes leurs difficultés, il ne ménagera pas son soutien lorsque le couple traversera l'épreuve difficile de la mort d'une petite fille.

Auguste et Solange assisteront aux derniers moments du pianiste. Selon le souhait des amis de Chopin, Clésinger réalisa le médaillon et la statue qui ornent sa tombe au cimetière du Père-Lachaise. 

Toujours pour respecter les dernières volontés de l'artiste, le cœur de Chopin fut rapporté en Pologne et scellé dans un pilier de l'église de la Sainte-Croix à Varsovie. 

Visite du cimetière du Père Lachaise, samedi 15 juin 2013 de 11h à 12h45 environ. Contact et inscription préalable obligatoire au : 06.60.67.53.66 (plus de détails dans la rubrique Visites guidées - Téléchargement des bulletins)


PLUS DURE SERA LA CHUTE

Contemporain d’une époque troublée par les guerres de religion et homme de culture, Bruegel a su parfaitement exprimer les angoisses de la Renaissance.  Familier des textes bibliques et fin observateur de la société, son œuvre se nourrit d’une fausse truculence qui le détache de l’ensemble de la peinture du 16e siècle.

400 La Chute des anges rebelles 1562 P sur bois B le Vx Bruxelles

                                              Chute des anges rebelles ou chute d'Icare, le déclin programmé de la nature humaine figure en bonne place sur deux tableaux conservés à Bruxelles, patrie du peintre.

LA CHUTE DES ANGES REBELLES.  Ce panneau peint en 1562 offre une vision apocalyptique très proche de l'esprit de Jérôme Bosch : l'archange Saint-Michel et son armée mènent un terrible combat contre un animal satanique et une troupe d'anges rebelles. En fait aucun texte de la Bible ne relate vraiment cet épisode. Cependant selon le prophète Isaïe ou encore l'apôtre Pierre, Lucifer tombé du ciel entraine dans sa chute une légion d'anges rebelles. Episode que les théologiens du Moyen-Age interpréteront comme l'origine du mal sur terre et donc du péché originel.

ArchangeAu centre, St-Michel en armure porte la croix de la Résurrection sur son bouclier tandis que les anges qui combattent à ses côtés sont revêtus de robes blanches. La mêlée est terrible, en regardant bien on découvre la grande queue de la bête à gauche de St-Michel et quelques-unes de ses têtes couronnées dans le bas.

Au fil de leur descente les forces sataniques se transforment en déMoules et crabemons bestiaux, hybrides ; et Bruegel se montre aussi créatif que Jérôme Bosch dans la composition des monstres.

 Ainsi, dans l'angle inférieur droit, deux coquilles de moules servent d'ailes à un corps de poisson muni de pinces de crabe. 


                                          La vision breughélienne - partagée entre épanouissement  de l’humanisme et intolérance religieuse - évoque à la fois la fin du monde et l’optimiste d’un avenir recentré sur l’homme.

Mais gare aux naïfs enivrés par l’espérance d’un monde meilleur car « plus dure sera la chute » …


UN CHAPEAU SUR LA TOUR MONTPARNASSE

Projet de chapeau pour la Tour Montparnasse
Projet fou ? Pour changer l'esthétique de la tour Montparnasse, l'équipe d'architectes menée par Jean Nouvel pense coiffer le bâtiment d'un chignon signé Franck Gehry.

Rêve ou projet réalisable ...

Si le sujet du Grand Paris vous intéresse le Lions Club Chartres Doyen organise un dîner-conférence sur l'urbanisme (en particulier le Grand Paris) avec l'urbaniste Marc Wiel Jeudi 6 juin 2013 au restaurant "le Zinc".Tarif: 30 euros.  Inscriptions : 02.37.21.97.96


LES ROUSSES FLAMBOYANTES DE JEAN-JACQUES HENNER

                     Défini comme un peintre académique, Jean-Jacques Henner fut un artiste à succès cumulant commandes de portraits et achats de l'Etat tout au long des quarante années qui couvrent le Second Empire et la IIIe République.

Très impliqué dans l'organisation de ce que l'on a coutume d'appeler l'art académique, il resta néanmoins ouvert aux idées novatrices de son temps  et particulièrement aux idées des impressionnistes.

Lointain héritier du sfumato de Léonard de Vinci, Henner exprime deux tendances profondes de son art dans le magnifique portrait de la comtesse Kessler: réalisme et douceur du modelé. Les carnations nacrées de ses figures s'associent souvent à des fonds sombres qui magnifient le modèle et l'installent dans un espace hors du temps.  C'est précisément cette interprétation libre et poétique de la réalité qui l'éloigne par bien des cotés de l'académisme. 

La comtesse Kessler - Musée Jean Jacques Henner - Paris
La Comtesse Kessler -
1886 - Musée Jean-Jacques Henner- Paris

Adepte des contrastes simples, il utilise une palette de couleurs très économe mais qui s'affirme par sa puissance.

Usant et abusant de la couleur rousse, Henner compose des figures intemporelles qui le situent en marge des courants officiels.

Conférence en salle ART'Hist à Chartres sur l'oeuvre du peintre mercredi 29 mai 2013 - Places disponibles

Visite du Musée Jean-Jacques Henner jeudi 30 mai 2013 - Places disponibles 

Voir détail des horaires et inscriptions dans la rubrique Visites guidées

 Télécharger le Petit Journal de l'exposition en cours


NOS ANCÊTRES LES GAULOIS

Bien que mal connue, la religion gauloise a légué de nombreux témoignages de ses croyances spirituelles.                                                                        Les gaulois adoraient visiblement les forces de la nature - rochers, arbres, sources, fleuves - mais ils ne représentaient guère leurs dieux, se moquant même des Romains qui donnaient aux leurs des formes humaines.

Puis vint Alésia .....  

Les Gaulois devenus Gallo-Romains représentèrent leurs dieux sous une forme humaine ou animale mais selon une inspiration et une technique souvent très éloignées des apports romains. 

Ainsi, le dieu d'Euffigneix probablement sculpté au début de la période romaine; la Dieu d'Euffigneix (Marne) conservé à Sy-Germain-en-Laye
forme générale de cette sculpture évoque encore les statues de bois taillées grossièrement.

 Si l'emploi de la pierre témoigne d'une influence des usages de la sculpture gréco-romaine, de nombreux symboles confirment l'appartenance celtique: le torque autour du cou, la coiffure en longues mèches, la représentation d'un oeil protecteur sur le torse et bien sûr le sanglier, devenu par le biais d'une célèbre bande dessinée le symbole même de la Gaule indépendante. 


Mercredi 21 mai 2013 -  Séance de "révisions" en salle ART'Hist à Chartres  - « De la Préhistoire à l’occupation romaine, aux origines de la France »    9h30 à 11h30. Voir rubrique visites guidées.

Jeudi  23 mai 2013 - Visite du Château de Saint-Germain-en-Laye  - « Histoire du château et collections permanentes du musée d’Archéologie nationale »  -  11h à 13h. Voir rubrique Visites guidées



UNE BELLE IMPRESSION ITALIENNE, LES MACCHIAIOLI

L'exposition qui vient d'ouvrir ses portes au Musée de l'Orangerie offre le double avantage de séduire le visiteur tout en révélant un pan de l'histoire européenne parfois méconnu des français.

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Les macchiaioli, groupe de peintres italiens à propos desquels les historiens polémiquent encore pour savoir s'ils annoncent ou suivent le mouvement impressionniste.

Entre 1855 et 1870, ces artistes rejettent l'académisme et adoptent une vision "scrupuleuse et exacte des formes".

Adeptes d'une peinture synthétique, leurs paysages et les sujets inspirés de la vie bourgeoise et de l'histoire - tumultueuse - de l'Italie contemporaine, sont traités à l'aide de la macchia, tache de couleur violemment contrastée.

Peinture de paysages élégiaques, peinture de l'intimité, l'oeuvre des macchiaioli est aussi le reflet d'une société en pleine évolution au cœur des guerres de l'Indépendance italienne.

G. Abbati - Le cloître de Santa Croce à Florence

 Une visite commentée de l'exposition est programmée jeudi 25 avril 2013 à 11h.    Voir la rubrique Visites guidées.

 


UN CURIEUX PAPYRUS .....

Le musée de Turin conserve un bien curieux papyrus que la bienséance a longtemps tenu à l'écart des visiteurs.

Il s'agit d'un document unique, satirico-érotique, qui perturba un certain Champollion venu l'étudier au Musée de Turin où il est conservé depuis le début du XVIIIème siècle.  Turin

A l'occasion de l'exposition organisée par le Louvre sur les dessinateurs égyptiens - "scribes du contour" - une copie du document sera présentée salle Richelieu. 

Une conférence à regarder:  à propos du papyrus érotique


MITHRA SOUS LE SOLEIL DE LENS

Religion à mystère liée au Soleil, le culte de Mithra a laissé de nombreux sanctuaires en Europe. Très répandu en Asie Mineure, il fut probablement découvert par les Romains au cours du 1er siècle avant J.C. 

Puis, colporté par les soldats et les marchands, le mithriadisme se développa grâce au soutien d’empereurs romains comme Aurélien et Julien l’Apostat. Ce dernier tenta en vain d’en faire la religion officielle de l’Empire, associant Mithra et Apollon.

Contrairement à la croyance traditionnelle, les cultes orientaux – Mithra, le culte d'Isis et le christianisme – promettaient aux fidèles le salut dans un autre monde en récompense de leur foi.

Cette doctrine de l’immortalité justifia en partie leur succès. Mais ils présentaient aussi l’avantage d’abattre les barrières sociales et ethniques entre les initiés dans un monde souvent injuste et dur. IMG_0588

 Depuis quelques mois, le Louvre-Lens abrite un magnifique relief illustrant une cérémonie du culte de Mithra.  L’œuvre – particulièrement impressionnante – représente le sacrifice du taureau, en l’égorgeant, Mithra répand le sang de l’animal et féconde ainsi la terre. 

Visite du Louvre-Lens lundi 22 avril 2013. (Voir la rubrique Visites guidées) 


LE PETIT DERRIÈRE BLANC DE SOLANGE

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"Jcrois que je serai le premier au Salon de cette année, que je serai décoré, enfin que j'aurai acquis cette position tant souhaitée, tant jalousée et que seul j'aurai conquise à mon âge ..." 

Paris 1845. L'artiste qui se décrit en ces termes élogieux n'est autre que le gendre de George Sand, Auguste Clésinger. Sculpteur au caractère ombrageux, l'homme avait une très haute opinion de son art et de fréquents coups de tête ont rythmé toute sa carrière. C'est un succès de scandale qui lui assura enfin la renommée en 1847. 

Clésinger invita tous les critiques à un souper fort gai et bien arrosé avant de présenter son nouvel envoi au Salon: le corps lascivement étendu de " la très belle, très bonne et la très chère " de Baudelaire. Le succès ...et le scandale furent immédiats !

Le modèle était connu, Apollonie Sabatier que tous appelaient la Présidente. Si l'oeuvre fut louée par Théophile Gautier qui décrit une belle "figée à son insu dans un moule magique à l'instant où quelque rêve charmant et terrible la faisait se tordre dans sa couche, de plaisir et de douleur", plusieurs voix s'élevèrent aussi pour dénoncer l'indécence et l'impudeur de la statue.

Chopin, notamment, ami de l'épouse du sculpteur qui semble craindre que bientôt l'artiste ne sculpte "dans le marbre blanc, le petit derrière de Solange" ....

 

Cette oeuvre sera présentée lors de la conférence organisée par le Lions Club Chartres Doyen  au profit de ses oeuvres sociales , vendredi 15 mars à 20h30 à Chartres, salon Marceau (Hôtel de ville): "Le nu féminin et l'art parisien du 19e siècle"

Prix des places : 10 euros - achat des billets sur place ou au magasin Grand Litier rue de la Pie à Chartres.





PRESTIGE DE L’ORFÈVRERIE MAMELOUKE

Une seule feuille de laiton compose ce bassin, chef-d'oeuvre de l'art mamelouk. Bassin dit Baptistère de saint Louis
Abusivement surnommé "baptistère de Saint-Louis" au 18e siècle, il semble qu'il ait servi au baptême de Louis XIII puis à celui du prince impérial Napoléon-Eugène, futur Napoléon III. Quant à Louis IX, Saint-Louis, il n'a jamais été baptisé dans ce bassin ...puisque lors de sa naissance en 1214, l'oeuvre n'existait pas !

Détail Baptistère de Saint-LouisLe décor tapissant est incrusté de larges plaques d'argent regravées d'or. Sous les Mamelouks le travail d'inscrustation ne cesse de devenir plus fin, plus précis; il décrit avec fidélité la vie de cour telle que nous la font connaitre les textes. Un défilé d'officiers se dirige vers le souverain figuré en chasseur monté sur un cheval et terrassant un animal sauvage. Cette exaltation des vertus du prince rappelle que grâce aux Mamelouks l'Egypte connaît alors un rayonnement incontestable. Elle renoue avec une gloire qu'elle ne connaissait plus depuis l'Antiquité. 

L'oeuvre sera présentée en salle ART'Hist à Chartres pour le cycle Actualités des expositions du 27 au 29 mars et lors des visites d'application (voir rubrique Visites guidées).

Afin de préparer votre visite en famille des salles Arts de l'Islam au Louvre: quelques supports d'activités manuelles sont disponibles dans la rubrique Ateliers pour vos enfants.

 



GRÂCE ET POÉSIE .....SCANDALE ET MODERNITÉ

Le Concert champêtre - Titien - Louvre

En cette fin d'une chaude journée d'été, dans un paysage champêtre, un groupe de jeunes gens joue de la musique tout en profitant de la douceur du soir.
Au loin, l'horizon bleuté contribue au sentiment d'harmonie qui se dégage du tableau de Titien. L'art du célèbre peintre vénitien atteint sa plénitude dans ce type de toile qui combine la rigueur classique à des effets chromatiques d'une grande subtilité.

Trois siècles plus tard, c'est un sujet identique qui scandalise le public du Salon des Refusés: deux femmes dévêtues en compagnie de deux hommes habillés, en pleine nature. Le Déjeuner sur l'herbe d'Edouard Manet témoigne pourtant de l'intéret que porte son auteur aux maîtres anciens. Mais si la composition est proche du tableau de Titien, le sujet s'en éloigne par le caractère moderne de son traitement. La critique reprochera à Manet d'avoir sélectionné un sujet "en vue du scandale". "Nous ne pouvons trouver que ce soit une oeuvre parfaitement chaste que de faire asseoir sous bois entourée d'étudiants en béret et en paletots, une jeune fille vêtue seulement de l'ombre des feuilles."

Le Concert champêtre du Titien sera étudié lors de la visite d'application prévue au Louvre jeudi 21 février 2013. (Voir rubrique Visites guidées)


LE TAPIS VOLANT DU LOUVRE

Objet de confort et de luxe, le tapis constitue un élément incontournable de la civilisation islamique. Support de prière, composante des trônes, il permet aussi de s'asseoir et de dormir .

Très tôt, la qualité des tissages et la beauté des décors ont fasciné les voyageurs européens. Exportés vers l'Occident, symboles de la prospérité de leurs propriétaires ces tapis apparaissent dès le 14e siècle dans les tableaux des peintres flamands et italiens.  

T2
A partir du 16e siècle, les ateliers safavides rivalisent d'imagination; les tapis se couvrent d'une nature luxuriante, images d'un monde paradisiaque où évoluent de nombreux animaux, réels ou imaginaires.

Orné de motifs géométriques ou de dessins plus élaborés, le tapis favorise le rêve. Dans les contes des Mille et Une Nuits, il révèle son pouvoir et transporte les humains vers un monde merveilleux. 

C'est un tapis d'un nouveau genre, au drapé métallique et aux reflets facétieux qui couvre depuis quelques mois l'une des cours du Louvre. Flottant délicatement sur les collections des arts de l'Islam, cette verrière ondulante tissée de mailles de verre et de métal abrite désormais des trésors qui semblent tout droit sortis de la caverne d'Ali-baba.

Visite des collections des Arts de l'Islam au Louvre  - samedi 2 mars 2013

Vacances d'hiver: Atelier-enfants mercredi 27 février 2013 à Chartres. Découverte du conte d'Aladin et de quelques chefs-d'oeuvre des collections du Louvre.

Détails et bulletins d'inscription dans la rubrique Visites guidées.



L'ART DU VOYAGE AU PAYS DU SOLEIL LEVANT

Au pays du soleil levant, l'estampe "ukiyo-e" a marqué de façon tout à fait unique la représentation du paysage. 

Série des Cinquante-trois relais du Tôkaidô 46eme vue

Ce sont deux artistes japonais - Hokusai et Hiroshige - qui renouvellent profondément cette expression picturale au cours du 19e siècle. Jusque dans les années 1830, le paysage avait essentiellement joué un rôle accessoire dans les estampes de belles femmes ou de portraits d'acteurs. Désormais il s'émancipe, devient le sujet réel de l'image et ce sont les figures qui viennent soudain se subordonner aux vues paysagères.

Hiroshige s'attache à la description de points de vue qu'il intensifie par des cadrages inhabituels tout en observant avec humour l'activité et les peines du peuple travailleur.Détail


La série d'estampes qui valut à l'artiste une célébrité mondiale est consacrée à la route du Tokaido ou Route de la mer Orientale qui conduisait de Edo - aujourd'hui Tokyo - à Kyoto. Longue de 500 kilomètres, les voyageurs à pied devaient compter 10 à 16 journées de marche pour la parcourir. Hiroshige a représenté les 53 étapes de cette route dans de nombreuses estampes publiées à différentes époques. 

 

Ce sujet sera développé lors du cycle Actualité des expositions en salle ART'Hist du 16 au 18 janvier.

Une visite guidée de l'exposition de la Pinacothèque consacrée à Hiroshige est prévue samedi 19 janvier 2013. (places disponibles)


L’ANTIQUITÉ RÊVÉE

Au 18e siècle, Rome devient la plaque tournante des découvertes archéologiques qui se poursuivent à Naples, en Sicile et sur les sites helléniques d'Asie mineure.                                                                     Pannini
 Le prestige de la ville attire artistes et amateurs fascinés par les modèles de l'art antique. Désormais, une nouvelle approche de l'histoire ancienne permet de mieux comprendre la sculpture des artistes grecs soumis à l'Empire romain. Copies et moulages en plâtre alimentent les collections privées tandis que se poursuit le trafic des objets de fouille.                                                                               Témoin privilégié de cet engouement, l
e peintre Giovanni Paolo Pannini imagine un espace grandiose abritant les rêves de son commanditaire: une galerie gigantesque ornée de tableaux illustrant les grands sites de la Rome antique et ornée des plus célèbres sculptures de cette époque prestigieuse.                                                                           Proche de la veduta d'architecture, expression de la passion naissante de l'Europe des Lumières pour les espaces muséographiques, le tableau de Pannini confond réalité et imaginaire dans une mise en scène spectaculaire. 

Ce tableau sera étudié jeudi 6 décembre 2012 lors de la visite d'application: "Peintures italiennes du Musée du Louvre". Détails dans la rubrique Visites guidées.

 


TIEPOLO ET LES AMOURS DES DIEUX

Décorateur exceptionnel, Giambattista Tiepolo devint au 18e siècle le premier peintre de Venise et l'un des artistes les plus courtisés par l'aristocratie européenne.

Dans les toiles de petites dimensions comme dans les grandes fresques, ses représentations des amours et des rivalités des dieux de l'Olympe lui offrent l'occasion d'exprimer sa fabuleuse imagination créatrice. Mise en scène vivante, jeu parfois ironique des personnages, ces sujets autorisent une liberté d'invention que les autres commandes ne lui permettent pas. 18

L'épisode de la course d'Apollon sur les traces de Daphné est peint par Tiepolo vers 1743 alors que l'artiste est au sommet de son art. Le tableau - aujourd'hui conservé au Louvre - évoque une autre interprétation, celle qu'en fit le sculpteur Bernin au siècle précédent.                                                                         Les deux artistes se rejoignent sur le plan dynamique; la course éperdue de Daphné est prétexte à une mise en scène mouvementée, source d'une interprétation sensuelle du mythe. 

Cet article complète le cours du mercredi Cycle Tout connaître du Louvre, consacré à la peinture italienne du 18e siècle.


DE MARIE A VENUS, LES CHEMINS DE LA RENAISSANCE ALLEMANDE

Au 16e siècle en Allemagne, la peinture connait un véritable âge d'or favorisé par le renouveau spirituel de la Réforme luthérienne.

Quelques traits marquants propres à la tradition germanique - comme la recherche d'une certaine expressivité chez Cranach et Grünewald - vont cependant subsister et produire ainsi une peinture d'une grande originalité. Une grande ferveur religieuse imprègne le retable d'Issenheim -conservé à Colmar - et son panneau central offre une mise en scène particulièrement cruelle de la Crucifixion.

Mais l'attention portée aux divers sujets de l'humanisme ouvre aussi de nouvelles perspectives plus "coquines" lorsque Vénus remplace Marie sur les tableaux...

15 National gallery Plainte de Cupidon à Vénus début années 1530

 Quelques lectures complémentaires du cours Approches de mardi dernier.

A propos de Grünewald et du retable d'Issenheim:

site du Musée Unterlinden

A propos de Cranach:

http://www.wittert.ulg.ac.be/fr/flori/opera/cranach/cranach_notice.html

http://www.wittert.ulg.ac.be/fr/flori/opera/cranach/cranach_mytho.html

La vénus de Cranach ne prendra pas le métro!!!!!!!!

http://www.lefigaro.fr/culture/2008/02/15/03004-20080215ARTFIG00015-la-venus-de-cranach-interdite-de-metro-a-londres.php

 

A propos de Dürer:

http://expositions.bnf.fr/renais/arret/5/index.htm


HOPPER, LE TEMPS SUSPENDU

Bureau dans une petite ville
Souvent considéré comme un précurseur du Pop Art, Edward Hopper (1882-1967) compose une vision de l’Amérique qui a la simplicité trompeuse des mythes.

Peintre d’une réalité « suspendue », il inspira notamment le cinéaste Hitchcock. Son œuvre fait l’objet d’une rétrospective importante cet hiver à Paris au Grand Palais. 

A cette occasion, ART'Hist et Le Grand Monarque proposent une conférence/dîner le vendredi 23 novembre 2012 à Chartres. Réservations au 02.37.18.15.15

 

 


VOIR OU REVOIR VENISE

Le décalage est grand entre le déclin économique et politique de la Cité des Doges au 18e siècle et son inventivité dans le domaine pictural et musical.

16a
La ville demeure une cité ouverte sur le monde, fière de ses talents mais accueillante à l'égard des étrangers. Etape incontournable pour les artistes ou les esthètes qui accourent de toute l'Europe. Confrontée aux influences de la scène culturelle internationale, Venise ne vit pas repliée sur son passé.                                                                                                 Après l'époque prestigieuse de Titien, Véronèse, Tintoret, de nombreux artistes animent ses murs, exportent loin de la lagune leur inventivité. Aux cotés de Tiepolo, Piazzetta ou Ricci se développe un genre mineur; celui des peintres de"vues", les vedutistes.                                             Au premier rang de ces excellents paysagistes figurent Canaletto et Guardi. Précurseurs de la grande peinture de paysage du 19es, ils composent d'admirables vues urbaines de leur ville natale. Leurs sensibilités différentes incarnent les grandes tendances de l'art des védutistes. Canaletto fait preuve d'une approche presque scientifique de la perspective du détail. Alors que son jeune compatriote compose des ambiances plus poétiques. 

A leur manière et au même titre que leurs illustres prédécesseurs, ils ont largement contribué à la reconnaissance dont a bénéficié la Sérénissime jusqu'à nos jours. 

Où voir Canaletto ? Deux expositions à Paris:

Au Musée Jacquemart-André (jusqu'au 14 janvier 2013) et  au Musée Maillol (jusqu'au 10 février 2013 )

 




UTRILLO, LÉGENDE NOIRE DE LA PEINTURE


A Montmartre, tout le monde l'appelait "Mau-Mau", le fils de la belle et volcanique SPlace Pigalle détailuzanne Valadon.     
Modèle de Degas, Lautrec et Renoir, Suzanne a eu Maurice d'un employé d'assurances qui refusa de reconnaître l'enfant. C'est un ami, journaliste espagnol qui déclara le nourrisson à la mairie du 18e arrondissement de Paris comme son fils à lui, Miguel Utrillo y Molins.

Doux rêveur, replié sur lui-même, à 17 ans Maurice est un adolescent à la dérive, alcoolique. Sur les conseils d'un médecin, on le met à la peinture pour le guérir. En fait il aura désormais deux préoccupations : l'alcool et la peinture.

Très souvent ses crises nerveuses, sa folie éthylique le conduisent au poste de police. Il incarne cette image de l'artiste parisien maudit que décrivent si bien les romanciers, les critiques et les journalistes.

Rôdant la nuit à travers le dédale des rues tortueuses de la Butte, il s'imprègne de son atmophère particulière; celle d'un quartier qui a encore les traits d'un village. Puis le jour venu, il rejoint l'atelier de la rue Cortot où travaille sa mère. A ses cotés, il apprend à peindre comme d'autres apprennent à lire.

Les oeuvres d'Utrillo seront présentées lors de la visite des collections permanentes du Musée de l'Orangerie; jeudi 27 septembre 2012. (Quelques places disponibles)  (Voir rubrique visites guidées).


TOUT EST VANITE

Entourée d'objets, une femme se penche sur un crâne humain. Sans un regard pour nous, elle semble perdue dans une profonde méditation. Ce sujet de Domenico Feti, parfois confondu avec une Marie-Madeleine pénitente, s'inspire en fait d'une célèbre gravure de Dürer sur le thème de la mélancolie.

Feti Domenico (1589-1624) - La Mélancolie - Musée du Louvre

A cette époque, la mélancolie est considérée comme un tempérament et non comme un sentiment. On croit en effet que l'homme est régi par quatre humeurs: le flegme, le sang, la bile jaune et la bile noire. C'est donc la prépondérance de l'une d'elles qui influence le caractère: flegmatique, sanguin, colérique ou mélancolique. La mélancolie, mal perçue au Moyen-Age, connait une revalorisation à partir de la Renaissance car c'est le caractère qui semble le mieux correspondre à l'esprit contemplatif de l'artiste comme du religieux: l
'un et l'autre en but au désespoir car ils ne peuvent parvenir aux visions ultimes de l'inspiration ou de la foi.

Ce tableau sera présenté lors du cycle en salle ART'Hist "Tout connaître du Louvre", mercredi 16 mai 2012.


SOURIRES ET GRIMACES

C'est un rapport ambigu, basé sur la ressemblance qui lie depuis des siècles l'homme au singe.                                                                                             Doublet humain, le singe est un sujet exotique au 18e siècle. Lancret, Watteau, Huet contribuent à cette mode des singeries qui se développe alors en occident parallèlement au goût des chinoiseries. Von Max avt 1889 esquisse coll p Singes critiques d'art
Arts décoratifs, gravures, tableaux déclinent avec bonheur les multiples situations d'une gente simiesque qui
s'impose, souvent de manière cruelle, en miroir de l'homme. La palme de l'ironie revient probablement au peintre Von Max. Comme Chardin puis Decamps il met en scène un singe acteur: le détail de cette peinture reproduit un groupe d'animaux devenus critiques d'art. Mais l'expression hébétée du singe central renvoie au cliché de ce même critique ... qui n'est peut-être pas toujours en mesure d'exercer son métier avec intelligence.

Malgré les efforts déployés par le singe pour ressembler à l'homme, une certitude (rassurante) s'imposa longtemps: la bête ne détient pas le langage, expression essentielle de l'humanité qui la différencie des humains. Puis vinrent les théories de l'évolutionnisme .... et celles de la parenté du singe à l'homme ! Le tableau de Von Max n'était donc peut-être pas si éloigné d'une certaine réalité.

Voir: l'exposition du Grand Palais " Beauté animale" jusqu'au 16 juillet 2012.

Une visite guidée est prévue Jeudi 24 mai (places disponibles). Voir rubrique VISITES GUIDEES..


L'ART DE LA DIVISION

C'est vers la fin des années 1880 qu'émerge une nouvelle approche du paysage en peinture;  plus intellectuelle, elle privilégie la réflexion et l'emporte parfois sur la traduction des impressions visuelles.                                                                                                      Préoccupée par le rôle de la forme, soucieuse de ne plus la dissoudre dans la vibration coGravelines - Georges Seurat - Musée de l'Annonciade - St-Tropezlorée des impressionnistes, une jeune génération de peintres adopte la théorie du contraste simultané des couleurs et la technique de la division de la touche.

En 1886, leur chef de file, Georges Seurat, participe à la dernière exposition impressionniste en exposant une toile "Un après-midi à la Grande Jatte" (Chicago) aussitôt considérée comme le manifeste de cette nouvelle tendance. Très critiquée, elle fut considérée pourtant par quelques-uns comme annonciatrice d'un art nouveau.                                                               H.E. Cross - Côte provencale, le four des Maures  -  vers 1906 - Musée de la Chartreuse -  Douai
Au cours des années suivantes, entouré de Signac et Cross, Seurat va définir un nouvel art de peindre nourri de lectures sur l'optique ou sur la science des couleurs. Bien que proches des sujets impressionnistes - paysages et scènes de la vie quotidienne - leur démarche scientifique et leur esthétique moderne proposent un regard neuf sur le monde mais désormais très éloigné de la spontanéité de leurs ainés.   

En savoir plus:  Une vidéo sur l'art de Seurat

Activités:  Atelier pour enfants sur le thème du pointillisme mardi 24 avril 2012.  Téléchargement Atelier enfants ART'Hist avril 2012


LES LARMES DE SAINT PIERRE

Le thème des larmes de Saint-Pierre est relativement récent puisqu'il apparaît après le concile de Trente. Il représente le moment qui suit le triple reniement de Jésus par Pierre. Ce dernier prend conscience de l'horreur de son acte, après avoir entendu le chant du coq. Musée du Louvre - Le Guerchin - Saint Pierre pleurant devant la Vierge, dit aussi

Au 17e siècle, la peinture religieuse favorise les sujets montrant des saints repentants. Ce sont des exemples à suivre: la reconnaissance de la faute commise ainsi que la contemplation peuvent permettre d'obtenir la grâce. 

En cette période de Contre-Réforme, les catholiques accordent une importance grandissante à la piété personnelle et la peinture devient le support privilégié de ce type de dévotion.

La composition du tableau exécuté par Le Guerchin pour un collectionneur privé met donc l'accent sur la proximité de la scène. Les deux personnages sont coupés à mi-corps établissant ainsi une vue rapprochée qui incite le spectateur à partager la douleur exprimée. Ce tableau du Louvre s'inspire d'un poème de Luigi Tansillo. Il témoigne du succès de ce sujet exploité par les poètes, les peintres et les musiciens dès la fin du 16e siècle. Peu avant sa mort, le compositeur Roland de Lassus achève son oeuvre ultime " Le Lagrime di San Pietro" chanté a cappella. Les larmes subliment celui qui les verse mais elles obéissent surtout à une véritable stratégie de l'émotion, typiquement baroque et propre à l'exaltation des fidèles.  

 GUERCHIN,"LE LOUCHEUR". Comment le croire ? L'un des meilleurs peintres du baroque était affligé d'un strabisme qui lui valut le surnom peu flatteur de 

Le Guerchin - Musée du Louvre - La bouche ouverte
Guerchin, le loucheur en italien. Originaire d'une petite ville située à mi-chemin entre Ferrare et Bologne, Giovanni Francesco Barbieri se forgea un style personnel original fortement imprégné de l'art des Carrache. Bien que moins connue, son oeuvre de caricaturiste démontre la virtuosité qui fut la sienne dans un genre en devenir.

A parcourir, le livret d'une exposition sur les dessins de Guerchin: Téléchargement Fureurs et grâces - Le Guerchin

Ces informations complètent la conférence du 4 avril 2012, cycle Tout connaître du Louvre.

 


LE LIFTING DE SAINTE-ANNE

Et oui, il en va de la beauté des femmes peintes comme des autres. Elles sont parfois fatiguées alors leur teint devient moins clair, l'élasticité des pigments se relâche.... et après bien des tergiversations avec leur entourage, elles se décident à sauter le pas. La Vierge, l'Enfant Jésus et Sainte Anne (détail) - Léonard de Vinci - Musée du Louvre
C'est ce qui est arrivé à Sainte-Anne (celle de Léonard; vous l'aviez compris ...). Bien entourée par l'équipe des conservateurs du Louvre, elle s'est installée pour de longues semaines dans les salons des restaurateurs.

A une petite différence près: lors de votre dernier rendez-vous pour un masque facial chez l'esthéticienne, le gratin de la presse artistique ne vous a pas consacré l'ombre d'une ligne dans ses colonnes !

A lire en complément de la séance Actualité des expositions: angoisses et interrogations autour du lifting de cette belle personne.

A visiter; l'exposition que lui consacre le Louvre. Visite guidée le jeudi 7 juin à 15h : il reste encore quelques places (voir la rubrique Visites guidées dans la marge).


ÉLÉGANCE ET VIOLENCE DU RAPT

L'art baroque a été fortement marqué par une réthorique d'action qui s'exprime parfaitement dans les scènes de rapt. Tout au long du 17e siècle, peintres et sculpteurs multiplient les exemples. Ainsi, Apollon et Daphné ou l'Enlèvement de Proserpine qui offrent au génial Bernin l'occasion de prouver la virtuosité de sa technique et l'expression de son génie tourmenté.

Déjanire enlevée par le centaure Nessus - Guido Reni - Louvre


En peinture ce sujet de l'enlèvement. apparait tout aussi déterminant dans l'interprétation du mouvement. Cependant chez le bolonais Guido Reni, il permet d'étudier une évolution qui le mènera vers l'élégance et l'harmonie apaisée de la peinture classique.  Commandé en 1617, "l'enlèvement de Déjanire" révèle sa conception très personnelle de l'anatomie.  Mi-homme, mi-animal le corps du centaure est représenté avec un naturalisme extrême mais expurgé de toute laideur, de toute vulgarité. 
Belle réussite d'un peintre sensible au "naturel" préconisé par les Carrache la liaison entre le buste et les pattes de cet être hybride est admirable .

D'un cacactère indépendant, peu enclin à rester dans le sillage des Carrache, Reni poursuivra ses recherches; élaborant son propre langage fondé sur le culte de la beauté. 

L'enlèvement d'Hélène - Guido Reni - vers 1626 - Louvre

Quelques années plus tard, cette maturité s'exprime dans un autre sujet d'enlèvement, celui de la belle Hélène par Pâris. Mais cette fois le changement est radical.                                                                                       La tension laisse place à un moment de grâce, d'élégance; deux sentiments qui définiront la mise en scène de la peinture classique. 

Complément de la séance du mercredi 21 mars - Cycle Tout connaître du Louvre - Peintures italiennes.


DANSE ET POLITIQUE

C'est en Allemagne que se sont développées quelques-unes des avancées les plus significatives de l'art du XXe siècle. Mais c'est aussi d'AllemDanseuses aux bougies- Emil Nolde - 1912 -Seebüllagne, à l'aube de la seconde guerre mondiale, que s'élèveront les critiques les plus menaçantes contre une modernité qui ne plaisait guère aux nouveaux maîtres du pays. Ces grandes avant-gardes ont ouvert la voie à des expérimentations déterminantes, elles ont profondément modifié la création et ses territoires, établissant des passerelles entre les arts. 


La danse devient ainsi un sujet de réflexion aux multiples interprétations.
Image du corps dans sa version la plus primitive, celle des danses ancestrales, la peinture expressionniste renoue avec une religiosité archaïque que sert la violence de ses couleurs. Emil Nolde qui admire la danseuse Mary Wigman, se fait l'interprète de scènes de transe qui évoquent à la fois le domaine du mythe et celui de la religion. Oscar Schlemmer appelé au Bauhaus par Gropius en 1921, réfléchit à la figuration des anatomies dans Schlemmer Oskar Carnet de Nina Kandinsky. Autour du ballet triadique 1923

l'espace. Peintre, sculpteur, il devient metteur en scène et révolutionne l'art du ballet contemporain avec le ballet triadique en 1922. Son constat d'une société bouleversée par la mécanisation le conduit à imaginer une nouvelle esthétique où le costume et le masque jouent un rôle déterminant. A l'image du monde moderne dominé par la machine, le costume impose ses règles et contraint le corps dans ses mouvements générant une nouvelle façon de se mouvoir. 

Le caractère volontiers provocateur de ces nouvelles approches artistiques se heurtera aux nouveaux principes imposés avec l'avènement du régime nazi. Organisée en 1937 par Goebbels, ministre de la propagande, l'exposition consacrée à "l'art dégénéré" mit au pilori Nolde, Schlemmer, Wigman et bien d'autres artistes novateurs.

Ce thème de la danse à travers l'art moderne sera présenté dans le cadre du cycle Actualité des expositions du 14 au 16 mars 2012.

Voir l''exposition "Danser sa vie" au centre Pompidou jusqu'au 2 avril 2012.

 


POUDRE DE LICORNE ET DE PERLIMPINPIN

Dès l'Antiquité et, plus précisément depuis Ctésias de Cnide, des légendes confirment la croyance en un animal fantastique muni d'une corne d'ivoire.

 Auréolée de prestigieux pouvoirs, cette longue corne apparait peu à peu comme une sorte de panacée universelle. On la conseille notamment comme remède contre la tristesse et, avant qu'Ambroise Paré ne mette en doute ses vertus thérapeutiques, les esprits les plus éclairés échangent des recettes d'une grande variété. Le philosophe Marsile Ficin préconise d'en porter un fragment comme pendentif ou de le sucer. Antonio Fumannelli, médecin, préfère la consommer râpée dans une boisson. Préparée sous forme d'infusions, on vante aussi ses mérites pour prévenir les maladies contagieuses, protéger le coeur et même, repousser le venin.

                                                                                                                               Au Moyen-Age  la licorne devient un symbole deTenture de la Dame à la Licorne. Détail.  Musée de Cluny - Paris. 15es.
pureté et de chasteté dans la littérature courtoise. Elle trouvera une interprétation remarquable dans la belle tenture dite de "La dame à la Licorne" désormais conservée au Musée de Cluny. 

Atelier des Grands (pour adultes) - mardi 5 avril sur la Tenture de la Dame à la Licorne (conférence hors cycle annuel: places disponibles - voir la rubrique Visites guidées)

 



LE DUR LABEUR DES FEMMES

Musée d'Orsay Les repasseuses -  vers 1884-86 - E. DegasC'est une véritable "civilisation du linge"(1) qui s'épanouit à Paris au 19e siècle. Sa production va de pair avec l'essor des métiers liés à son entretien.

Bateaux-lavoirs puis lavoirs de terre ferme se multiplient, souvent installés dans les quartiers populaires. Travail physique particulièrement éprouvant, le lavage du linge emploie environ 70 000 blanchisseuses à la fin du Second Empire.                                                                                                           Image typique de la femme du peuple, la lavandière devient une figure littéraire chez Zola qui témoigne dans L'Assommoir de la dureté du métier et de la vie de ces femmes. Source d'inspiration pour les artistes, le corps des femmes au travail inspire Daumier, Pelez ou encore Degas avec une grande variété. Témoignages précieux mais subjectifs, leurs oeuvres reflètent les difficultés d'interprétation rencontrées par les historiens lorsqu'ils embrassent un sujet aussi vaste que le thème du peuple.

(1) Alain Corbin - Le grand siècle du linge - 1986

A voir jusqu'au 26 février 2012 l'exposition du Musée Carnavalet " Le peuple de Paris au 19e siècle"

A lire le document pédagogique du Musée Carnavalet sur ce thème du travail des femmes et du textile.


CARAVAGE, UN NATURALISME AGRESSIF

Tête et pieds nus, vêtue d'une simple robe rouge délacée, une femme vient de rendre son dernier soupir laissant ses proches désemparés. Une scène triste La mort de la Vierge - Louvre - Le Caravage - 1601-1603 - détail et très "humaine" ... à un détail près, la défunte se nomme Marie. Jugé scandaleux, ce tableau commandé par l'ordre des carmes fut refusé. Et les religieux n'hésitèrent pas à qualifier le modèle de sale prostituée ! Cet épisode n'est pas isolé dans la carrière de celui qui signe ce chef-d'oeuvre désormais conservé au Louvre. Sa Détail - La Madone des Palefreniers - Le Caravage - Galerie Borghèse - Rome Madone des palefreniers munie d'un décolleté échancré choqua plus d'un contemporain et il dut la retirer de l'église St-Pierre du Vatican probablement à la requête du pape lui-même.

Précurseur du réalisme en peinture, Michelangelo Merisi di Caravaggio défraya la chronique par son anticonformisme. Adepte d'une conception très humaine de la divinité, il eut de virulents détracteurs mais aussi d'ardents et puissants défenseurs. Cette protection lui assura d'obtenir les grandes commandes publiques et permit au plus grand nombre de voir ses oeuvres.  Son art fera école à la fois chez les peintres adeptes du clair-obscur mais aussi chez nombre d'artistes de la période moderne et contemporaine soucieux de tension dramatique dans la création plastique.

 

Ce document complète le cours Tout connaître du Louvre du mercredi 8 février 2012.


LE DEFI DE VOLTERRA

David et Goliath - Daniele da Volterra

Pour Vasari, l'auteur des Vies, la troisième ère (le XVIe siècle) est celle de "la manière parfaite" et parmi les artistes concernés, Michel-Ange occupe une place essentielle.
Sans être entouré d'élèves comme Raphaël, le vieux maître avait de nombreux admirateurs et le style de la Sixtine suscita des imitateurs parmi les peintres. Ainsi Volterra, peintre toscan, dont le curieux tableau restauré trône désormais au milieu de la grande galerie du Louvre. L'artiste y expose le combat opposant David à Goliath, sujet directement inspiré de l'une des peintures de la Sixtine. Le géant terrassé est chevauché par son assaillant qui brandit le cimeterre avec lequel il s'apprête à lui couper la tête. La peinture exécutée sur les deux faces d'une ardoise de belle taille offre deux entrées de lecture : la même scène ... à quelques secondes d'intervalle et semble annoncer - avec plusieurs siècles d'avance - la décomposition de l'image filmée.

Deux vidéos: "David et Goliath" - tableau de la grande galerie du Louvre:

Clic! Clic! Première partie: la restauration du "David et Goliath" de Volterra

Clic! Clic! Deuxième partie: interprétations

Sujet développé mercredi 1er février 2012 - Cycle Tout connaître du Louvre


LA VIERGE AU COUSSIN VERT

La possession du Milanais par le roi Louis XII au début du 16es permit aux Français de découvrir l'art de la Renaissance favorisant l'importation d'oeuvres et le déplacement de quelques artistes italiens.

Parmi eux Andrea Solario, peintre lombard qui séjourne en France entre 1507  Andrea Solario - La Vierge au coussin vert - Musée du Louvreet 1509 à la demande de Georges 1er d'Amboise pour décorer son château de Gaillon. Ce commanditaire, par ailleurs cardinal, appartient à une famille connue pour son mécénat multiforme et mène alors une politique artistique ambitieuse en Normandie.

Solario dont la manière de peindre combine les influences de Léonard de Vinci sur un mode plus familier et parfois plus tendre est l'auteur d'une subtile représentation de Marie " La Vierge au coussin vert ",  exemple parfait de fermeté et de douceur.

Ce sujet sera développé mercredi 14 décembre, cycle "Tout connaître du Louvre".

 


ART NOUVEAU DIABOLIQUE

Castel Béranger détail Rue La Fontaine Paris 16e arr.
Auteuil - avril 1899. Mais quel est ce curieux bâtiment qui provoque tant de frayeur ?  
"Si Dieu ne protège plus la France, le diable du moins semble protéger Auteuil."

Ces quelques mots extraits du journal Le Gaulois se veulent l'écho de l'opinion publique face à l'immeuble d'un jeune architecte, Hector Guimard. Le journaliste poursuit: " On l'appelle ... la Maison des Diables. Ce nom est assez justifié. Il y a du rez-de-chaussée à la toiture une folle ascension de figures grimaçantes, de groupes fantastiques, où l'artiste voulut peut-être représenter des chimères, mais où le populaire voit surtout des démons, et qui font se signer à vingt pas toutes les vieilles femmes de l'arrondissement."

Oeuvre originale à plus d'un titre, le Castel Béranger peut être considéré comme le chef d'oeuvre de Guimard. Malgré les nombreuses cabales qui entourent la personnalité turbulente de l'architecte, les premières années du nouveau siècle verront se multiplier les chantiers dont plusieurs témoignages subsistent dans ce quartier de l'ouest parisien: ensemble immobilier de la rue Agar, hôtel particulier de l'architecte à l'angle de l'avenue Mozart, hôtel Mezzara au 60 rue La Fontaine ...

Pourtant face aux nouvelles règles de sobriété qu'impose l'architecture moderniste, l'Art Nouveau s'essoufflera rapidement entrainant dans sa chute Guimard, celui qui voulait "croire au mystère".

Mal aimé, incompris dans les années d'après-guerre, l'Art Nouveau fera l'objet d'une incompréhension totale avant une réhabilitation tardive dans les années 70. Un peu tard ...   En 1948, l'intention de Madame Guimard était de remettre aux institutions françaises l'hôtel de l'avenue Mozart et son contenu afin de faire de la demeure de l'artiste un musée. Mais la direction des Musées de France, peu enthousiaste, refusa le don, contraignant la vieille dame à un dispersement pièce par pièce. Diable d'Art Nouveau !

Cycle Tout connaître de Paris - mardi 6 décembre 2011

 

 


HAUSSMANISME ET REALISME

Parfois présentée comme le symbole du pouvoir autoritaire, la "Transformation de Paris" sous le Second Empire marqua définitivement le visage de la capitale française. Fruit de la collaboration entre Napoléon III et le préfet Haussmann, l'étude de ce vaste chantier révèle aussi une métamorphose sans précédent qui hissa Paris au rang de ces prestigieuses villes dites éternelles.

Au chapitre des conséquences les plus discutables on peut bien sûr classer : l'éventrement des vieux quartiers, un endettement colossal et la monotonie d'un paysage trop géométrique. Cependant la naissance de la ville haussmanienne se fit aussi dans Portrait-charge d'Haussmann paru dans La Ménagerie impériale en 1870
la restructuration des tissus urbains d'origine médiévale ou néoclassique avec lesquels il fallut négocier puis accepter des désaxements, des discontinuités. 

Plus qu'une recette consciencieusement interprétée, l'haussmanisme fut une expérience: celle de la relativité des projets urbains et de la nécessité permanente d'une négociation entre le projet et sa réalisation. 

"Haussmann, un homme, un programme". Ce sujet sera détaillé mardi 29 novembre, cycle "Tout connaitre de Paris". 


EGYPTE PARISIENNE

"Joindre l'éclat de votre nom à la splendeur des monuments d'Egypte, c'est rattacher les fastes glorieux de notre siècle aux temps fabuleux de l'histoire (...)"  Flatteur....non ? Cette phrase est extraite de la dédicace du livre que Vivant Denon, archéologue et membre de l'expédition d'Egypte, écrit à son retour en France.

Soucieux de s'attirer les bonnes grâces du nouveau maître, Denon associe ainsi le Fontaine du Fellah ou du Porteur d'eau, rue de Sèvres, Parisnom de Bonaparte à des études scientifiques plutôt qu'aux échecs militaires de cette campagne !

Pari tenu : l'une des conséquences imprévues de cette expédition fut de relancer en France la mode de l'égyptomanie. Bien que préexistante, cette mode dite "style retour d'Egypte" va connaitre un développement inattendu qui touchera particulièrement la capitale. Fontaines, monuments militaires, tombes ;  rien n'échappe à cet engouement dont de nombreuses traces marquent encore le paysage parisien. 

Un exemple bien connu: la fontaine du Fellah, rue de Sèvres, près de l'hôpital Laënnec. Inspirée par la statue d'Antinoüs, favori de l'empereur Hadrien, elle appartenait au groupe de fontaines commandées par Napoléon pour améliorer la distribution d'eau potable à Paris.

Au coeur de Barbès, un temple égyptien: le Louxor, palais du cinéma.

Ce sujet sera développé lors du cycle Tout connaître de Paris, mardi 22 novembre 2011.


RENONCER AUX POMMES DE TERRE ...

plutôt qu'aux roses ou être de ceux pour qui le superflu est le nécessaire. C'est en ces termes que Théophile Gautier expose sa théorie de "L'art pour l'art" qui enflamme les esthètes britanniques de la fin du 19es siècle. 

Nourri d'une vive antipathie envers la médiocrité des produits industriels composant le décor de la classe moyenne, l'Aesthetic Movement chercha à réformer l'architecture et les arts décoratifs. Cette production caractérisée par sa soif de références: japonaises, grecques, médiévales... transforma Chaise vers 1885 par Godwin Edward William (1833-1886) - Orsay
particulièrement les arts décoratifs ainsi que la peinture, l'édition, la photographie et la mode. 

                                  En écho aux valeurs éthiques du mouvement, plusieurs hommes de lettre tel Oscar Wilde revendiquèrent un mode de vie contraire aux valeurs de la société victorienne. Souvent associés à l'idée de décadence, ils incarnent pourtant le raffinement ultime d'une production artistique foisonnante et particulièrement originale.

Autour de l'exposition "Beauté, morale et volupté dans l'Angleterre d'Oscar Wilde" . Conférences du cycle Actualité des Expositions en salle ART'Hist - du 16 au 18 novembre 2011.

Le réflexe Clic! Clic!

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Bonne lecture !

Bande annonce de la présentation de l'exposition (images des oeuvres)

Petit film sur une tapisserie de William Morris

Un meuble de Morris


SUR LA PISTE DES ANGES

Ou ..... comment occuper vos enfants pendant les vacances.

Solution: se procurer d'urgence Copie de Sans titre-True Color-01 
 Plus d'informations en cliquant sur Atelier des Grands et VisitAmusantes dans la colonne de gauche. 

 


COCHON CONTRE POISSON

Voyager dans le temps, au rythme des saisons et de leurs fêtes, voilà l'un des charmes de la peinture de Bruegel. Coutumier des rassemblements populaires, le peintre aimait se joindre aux gens du peuple afin de les observer en toute quiétude.

Grâce à son oeil critique, nous conservons le souvenir précis des rituels qui scandaient la vie des hommes du 16e siècle comme ce tournoi burlesque entre le gras Carnaval et l'étique Carême ou entre le cochon et le poisson. Détail du tableau conservé à Vienne Le combat de Carnaval et Carême
Fêtes et plaisirs avant le temps du jeûne, le carnaval est une période de transgressions qui offre à chacun la possibilité de se rêver autrement quelques heures ou quelques jours durant, en toute liberté. Ronde des masques, charivari: "Fais ce que tu voudras" proclame Carnaval qui triomphe. Mais quand la dernière ronde se disperse, elle entonne un tout autre chant: " Adieu pauvre Carnaval, tu t'en vas et moi je reste pour manger la soupe à l'ail." Carême est là pour une quarantaine.

Apprendre à lire une peinture de Bruegel, comprendre les origines du Carnaval et quelques-unes de ses coutumes aux enfants de 7 à 13 ans lors de l'atelier organisé jeudi 21 avril de 14h30 à 16h30 en salle ART'Hist à Chartres.

Voir les détails dans la rubrique Visites guidées.


VOL AVEC JUSTIFICATION

Qu'y-a-t'il de commun entre Bonaparte et l'ouvrier Perrugia ? La volonté de rendre service à sa patrie peut-être.

En 1796, lorsque Bonaparte prélève les carnets de Léonard dans les collections de la Bibliothèque ambroisienne de Milan, il impose à la Lombardie un tribut de guerre. Plusieurs délégués - dont le mathématicien Monge - sont chargés d'effectuer une sélection d'oeuvres scientifiques et artistiques. Au-delà du geste militaire, le but est d'offrir aux savants français une matière exceptionnelle et leur permettre ainsi d'enrichir le savoir national.

220 Le vol de la Joconde vu par la presse italienne
En 1911 Perrugia se trouve aussi des excuses après avoir volé la Joconde ; rendre à sa patrie un bien italien devenu le symbole incontournable de l'art occidental. Après tout il n'avait pas tout à fait tort.

Vol avec justification par Bonaparte ou reprise avec effraction de Perrugia ? 

Tout est question d'interprétation..... 

 

De tout, un peu :  Les douze carnets de Léonard de Vinci conservés à la bibliothèque de l'Institut.

Les dessins découverts au dos d'une peinture du Louvre en septembre 2008.

 Cours d'histoire de l'art ART'Hist - Cycle " Tout connaitre du Louvre " . Deux séances sur l'oeuvre de Léonard de Vinci en mars 2011.  


LA FOLIE AUX PORTES DU GÉNIE

Certains parlent, d'autres préfèrent peindre ou modeler.

La création artistique est une forme d'expression parmi d'autres; un lien physique tissé vers la société. Mais pour quelques artistes cet échange semble parfois difficile à ordonner. Le créateur butte, en proie à une imagination si fertile et si débridée qu'elle semble friser avec la démence. Ainsi Camille Claudel qui, avant d'atteindre les frontières de la folie, déploya l'étendue de son talent en inventant des images au fort contenu symbolique comme L'âge mûr

Plus d'un siècle avant Mademoiselle Claudel, un homme avait lui aussi exprimé les tourments de son âme dans des créations plastiques extraordinaires. Drôle de caractère ! Franz Xaver Messerschmidt, portraitiste reconnu fut écarté de la cour viennoise pour cause de troubles mentaux. Animé, comme Camille, d'un délire de persécution, il ressentit douloureusement le tort qui lui était fait. Conscient de son état et cherchant un moyen de combattre les fantômes qui le hantaient, il fit de son métier un exutoire au mal, reproduisant inlassablement les mimiques grimaçantes de son visage sous l'emprise de l'angoisse.  

Rictus sardonique, moue désabusée, bouche béante ou cadenassée par une bande, une cinquantaine de têtes virent le jour sous les doigts fébriles de Messerschmidt entre 1771 et 1783. 

Quelle que soit l'interprétation de ces têtes d'expression, elles s'inscrivent clairement dans le débat qui tente de justifier le génie et son moteur ; l'inspiration. A la fin du 18e siècle et au siècle suivantplusieurs scientifiques et pseudo-scientifiques tenteront d'associer les maladies de l'âme aux manifestations éclatantes de certains génies artistiques. 

Car Diderot l'écrivait déjà : "(...) le génie et la folie se touchent bien près !"

Visite commentée de l'exposition du Musée du Louvre : jeudi 17 mars 2011 à 11h30. Voir la rubrique Visites guidées.

 


MÉLANGE DES GENRES A L’OPÉRA GARNIER

De l'or à profusion, des marbres à foison, un rouge impérial pour de confortables loges et ..... 3500 lampes à gaz ! Navlet - Musée d'Orsay Escalier de l'Opéra à Paris

En cette fin de 19e siècle le nouvel opéra de Garnier offre un écrin somptueux à l'élégante société parisienne qui - dès son inauguration - fait du lieu le dernier endroit à la mode. Mais le décor ne se limite pas à la scène.

Au Palais Garnier, les spectateurs se font acteurs, Paris se donne en spectacle.

Ainsi dès leur entrée, les abonnés peuvent ajuster leur tenue grâce à deux miroirs placés face à face avant d'entrer "en scène" en gravissant les marches du grand escalier. Ne dit-on pas d'ailleurs que la couleur rouge fut adoptée dans la salle car les reflets produits donnaient ainsi plus de jeunesse et d'éclat aux blanches épaules des spectatrices.  

Puis le rideau tombe. Les grandes portes se referment. Et dans l'obscurité naissante une ombre se profile. Un fantôme parmi d'autres. Car l'Opéra est propice à la naissance des légendes, vivantes ou littéraires.

Comme cette nappe d'eau mystérieuse décrite par Gaston Leroux: un bassin conçu par Garnier pour permettre aux structures de l'édifice de résister à la puissance des eaux d'infiltration. Ou encore l'écho de ces voix endormies dans les sous-sols depuis 1907 ...