LE PETIT DERRIÈRE BLANC DE SOLANGE
"Je crois que je serai le premier au Salon de cette année, que je serai décoré, enfin que j'aurai acquis cette position tant souhaitée, tant jalousée et que seul j'aurai conquise à mon âge ..."
Paris 1845. L'artiste qui se décrit en ces termes élogieux n'est autre que le gendre de George Sand, Auguste Clésinger. Sculpteur au caractère ombrageux, l'homme avait une très haute opinion de son art et de fréquents coups de tête ont rythmé toute sa carrière. C'est un succès de scandale qui lui assura enfin la renommée en 1847.
Clésinger invita tous les critiques à un souper fort gai et bien arrosé avant de présenter son nouvel envoi au Salon: le corps lascivement étendu de " la très belle, très bonne et la très chère " de Baudelaire. Le succès ...et le scandale furent immédiats !
Le modèle était connu, Apollonie Sabatier que tous appelaient la Présidente. Si l'oeuvre fut louée par Théophile Gautier qui décrit une belle "figée à son insu dans un moule magique à l'instant où quelque rêve charmant et terrible la faisait se tordre dans sa couche, de plaisir et de douleur", plusieurs voix s'élevèrent aussi pour dénoncer l'indécence et l'impudeur de la statue.
Chopin, notamment, ami de l'épouse du sculpteur qui semble craindre que bientôt l'artiste ne sculpte "dans le marbre blanc, le petit derrière de Solange" ....
Cette oeuvre sera présentée lors de la conférence organisée par le Lions Club Chartres Doyen au profit de ses oeuvres sociales , vendredi 15 mars à 20h30 à Chartres, salon Marceau (Hôtel de ville): "Le nu féminin et l'art parisien du 19e siècle"
Prix des places : 10 euros - achat des billets sur place ou au magasin Grand Litier rue de la Pie à Chartres.
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