LUXE, DÉSIR ET VOLUPTÉ ...SI AFFINITÉS
Loin des guinguettes peintes d'une touche alerte par Renoir et ses contemporains, entre 1860 et 1910 l'Angleterre victorienne revit à sa façon les heures glorieuses de l'Antiquité gréco-romaine. Aux yeux de l'élite britannique, cette culture du passé semble alors capable de réformer la société tout en régénérant les arts. Certains artistes y trouvèrent largement leur compte et surent exploiter la manne financière que représentait cette tendance culturelle.
D'origine néerlandaise mais naturalisé britannique, Lawrence Alma-Tadema en est certainement le représentant le plus célèbre. Doté d'un savoir-faire exceptionnel, il maitrise parfaitement les ressources esthétiques de la peinture à l'huile composant des oeuvres d'une grande perfection technique. Jeunes grecques au front pur, élégantes matrones romaines, éphèbes et patriciens évoluent dans de somptueux décors de marbre et de tissus précieux. Sous couvert d'histoire antique, Tadema transpose allégrement la scène de genre nordique sous des cieux plus méditerranéens. Véritable magicien du décor, ses toiles composées avec soin fourmillent de détails archéologiques et ressuscitent les activités quotidiennes des élites d'autrefois.
Tableaux-miroirs d'une société fantasmée par la grande bourgeoisie anglaise qui se complait dans ce rêve d'un monde où tout ne serait que luxe, parfois calme et souvent désir, voir volupté ...
Exposition du musée Jacquemart-André" Désirs et volupté à l'époque victorienne " jusqu'au 20 janvier 2014.
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