LES LARMES DE SAINT PIERRE
Le thème des larmes de Saint-Pierre est relativement récent puisqu'il apparaît après le concile de Trente. Il représente le moment qui suit le triple reniement de Jésus par Pierre. Ce dernier prend conscience de l'horreur de son acte, après avoir entendu le chant du coq.
Au 17e siècle, la peinture religieuse favorise les sujets montrant des saints repentants. Ce sont des exemples à suivre: la reconnaissance de la faute commise ainsi que la contemplation peuvent permettre d'obtenir la grâce.
En cette période de Contre-Réforme, les catholiques accordent une importance grandissante à la piété personnelle et la peinture devient le support privilégié de ce type de dévotion.
La composition du tableau exécuté par Le Guerchin pour un collectionneur privé met donc l'accent sur la proximité de la scène. Les deux personnages sont coupés à mi-corps établissant ainsi une vue rapprochée qui incite le spectateur à partager la douleur exprimée. Ce tableau du Louvre s'inspire d'un poème de Luigi Tansillo. Il témoigne du succès de ce sujet exploité par les poètes, les peintres et les musiciens dès la fin du 16e siècle. Peu avant sa mort, le compositeur Roland de Lassus achève son oeuvre ultime " Le Lagrime di San Pietro" chanté a cappella. Les larmes subliment celui qui les verse mais elles obéissent surtout à une véritable stratégie de l'émotion, typiquement baroque et propre à l'exaltation des fidèles.
GUERCHIN,"LE LOUCHEUR". Comment le croire ? L'un des meilleurs peintres du baroque était affligé d'un strabisme qui lui valut le surnom peu flatteur de
Guerchin, le loucheur en italien. Originaire d'une petite ville située à mi-chemin entre Ferrare et Bologne, Giovanni Francesco Barbieri se forgea un style personnel original fortement imprégné de l'art des Carrache. Bien que moins connue, son oeuvre de caricaturiste démontre la virtuosité qui fut la sienne dans un genre en devenir.
A parcourir, le livret d'une exposition sur les dessins de Guerchin: Téléchargement Fureurs et grâces - Le Guerchin
Ces informations complètent la conférence du 4 avril 2012, cycle Tout connaître du Louvre.
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