SOURIRES ET GRIMACES
C'est un rapport ambigu, basé sur la ressemblance qui lie depuis des siècles l'homme au singe. Doublet humain, le singe est un sujet exotique au 18e siècle. Lancret, Watteau, Huet contribuent à cette mode des singeries qui se développe alors en occident parallèlement au goût des chinoiseries.
Arts décoratifs, gravures, tableaux déclinent avec bonheur les multiples situations d'une gente simiesque qui
s'impose, souvent de manière cruelle, en miroir de l'homme. La palme de l'ironie revient probablement au peintre Von Max. Comme Chardin puis Decamps il met en scène un singe acteur: le détail de cette peinture reproduit un groupe d'animaux devenus critiques d'art. Mais l'expression hébétée du singe central renvoie au cliché de ce même critique ... qui n'est peut-être pas toujours en mesure d'exercer son métier avec intelligence.
Malgré les efforts déployés par le singe pour ressembler à l'homme, une certitude (rassurante) s'imposa longtemps: la bête ne détient pas le langage, expression essentielle de l'humanité qui la différencie des humains. Puis vinrent les théories de l'évolutionnisme .... et celles de la parenté du singe à l'homme ! Le tableau de Von Max n'était donc peut-être pas si éloigné d'une certaine réalité.
Voir: l'exposition du Grand Palais " Beauté animale" jusqu'au 16 juillet 2012.
Une visite guidée est prévue Jeudi 24 mai (places disponibles). Voir rubrique VISITES GUIDEES..
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