MANTEGNA A LA COUR D'ISABELLE D'ESTE

Exposition Mantegna au Musée du Louvre.

Cet automne, Paris rend un bel hommage à Mantegna, l'ami des humanistes et des "antiquaires". Peintre de la Renaissance, il débute sa carrière à Padoue, véritable carrefour artistique, au milieu du XVe siècle. Son installation comme peintre de cour à Mantoue lui permettra de nouer des liens forts avec la famille Gonzague qui l'accompagnera jusqu'à la fin de sa carrière.2

A propos du mini-site de l'exposition du Louvre:

http://mini-site.louvre.fr/mantegna/acc/xmlfr/introExpo.html

A propos de la "Prière au jardin des oliviers":

http://mucri.univ-paris1.fr/mucri11/article.php3?id_article=62


LE RÔLE ESSENTIEL DU NIL

LES POISSONS

Richesse du Nil où ils abondent "plus que le sable sur les rives", plusieurs des espèces anciennes immortalisées par les artistes nagent encore dans les eaux du grand fleuve.

Excepté le tétrodon hérissé - non, pas lédredon!! un drôle celui-là - qui dérive ventre à l'air gonflé comme une outre, les poissons égyptiens sont tout à fait comestibles.Bb_015

Le peuple ne se prive donc pas des joies de la pêche et de sa consommation, frais, séché, salé. Ce qui n'est pas le cas de certains nantis. Entendez par là, les êtres sacralisés: les rois, les prêtres et tout mort glorieux

Il faut dire que tous les poissons ne sont respectables. Voyez le mormyre ou OXYRHYNQUE; on racontait que jadis, avec le phagre aux grandes dents et le barbeau, ils s'étaient partagé le sexe du malheureux Osiris....

La plupart d'entre eux étaient considérés comme des êtres divins, ce qui justifiait leur mutiplication sous forme d'ex-voto que les pèlerins déposaient dans les sanctuaires.


LES PALETTES A FARD - Fin de la Préhistoire - Civilisation de Nagada

Objets de toilette par leur conception - elles sont munies d'une cavité qui permet de broyer la malachite* à farder les yeux - les palettes deviennent des objets d'offrande déposés dans les lieux de culte. Parfois la palette est percée d'un trou pour être suspendue. 

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Palette aux canidés -  hteur 32 cm

Musée du Louvre - Aile Sully - 1er étage - salle 20

vers 3300-3100 avant JC

Comme le couteau du Gebel el-Arak - présenté dans cette salle 20 - les palettes témoignent de la maîtrise acquise par les premiers artistes égyptiens dans l'art de la sculpture des bas-reliefs de petite dimension.

*Plus d'informations sur les fards égyptiens en cliquant sur le lien suivant:

http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doschim/decouv/couleurs/loupe_lang_fards.html


L'EGYPTE EST UN DON DU NIL

Cette phrase célèbre d'Hérodote résume parfaitement ce que l'Egypte doit au "grand fleuve".

Axe absolu de cette terre, il est le plus long cours d'eau du monde - 6500 km - et irrigue ses berges cernées par les déserts. Garant de la prospérité agricole grâce à sa crue annuelle qui enrichit de limons les terres voisines, le Nil est un fleuve-dieu autour duquel se forgera la civilisation égyptienne.

Hâpy est l'esprit du Nil, l'incarnation divine de sa crue bienfaisante et il est adoré sous la forme plantureuse d'un être bedonnant à ....poitrine généreuse, coiffé d'un bouquet de papyrus et muni d'un plateau d'offrandes.


ROUGE CORAIL

"AUSSI ROUGE QUE POSSIBLE " L'exposition du Musée des Arts Décoratifs

Un passage des Métamorphoses d'Ovide raconte l'invention du corail par Persée.                                                                                                                       Persée, ayant tué et décapité Méduse, une des trois Gorgones dont le regard pétrifiait ceux qui la dévisageaient, vit naître de son sang Pégase, le cheval blanc ailé. Monté sur Pégase et portant la tête de la Gorgone enfermée dans un sac, le héros survola une île où la belle Andromède était enchainée à une falaise et menacée par un monstre marin. Persé tua le monstre puis, pour se laver les mains du sang de la bête, il posa la tête de Méduse sur un nid d'algues. Au contact du sang de Méduse, les algues se transformèrent en une pierre rouge; le corail. Les naïades s'empressèrent alors de tremper d'autres algues dans le sang et multiplièrent ainsi les coraux.Vase_en_argent_martel_et_corail 

Les coraux, objets d'art.

Les formes bizarres et la richesse chromatique des coraux a suscité très tôt l'admiration des hommes. Lors de la Renaissance, les princes fortunés réunissent des collections encyclopédiques, répertoriant "tout ce qui existe sur terre". Parmi les éléments collectionnés, les coraux suscitent admiration et étonnement car longtemps, on ne sut dans quelle catégorie le placer: animal, végétal ou minéral?

Au 16e siecle l'empereur Maximilien II enrichit son prestigieux cabinet de curiosités d'objets composites sans fonction utililitaire. Oeufs d'autruches, coffrets précieux, statuettes d'argent sont associés à des coraux dont les formes étranges stimulent l'imagination des artistes.

La règle essentielle qui régit ces collections (nommées Kunstkammern) est la volonté de réunir et d'opposer les naturalia (les productions de la nature) aux artificialia (les productions de l'homme).

A propos de l'exposition:

http://www.lesartsdecoratifs.fr/fr/01museeartsdeco/03visite/01parcours/page09-01.html


LYON ET SES CANUTS

            Rue_du_quartier_des_canuts_lyon                                                                                    L'industrie de la soierie marqua profondément la première moitié du 19es.

A Lyon vers 1850, on estimait que ce secteur faisait vivre 50000 personnes . Cette concentration fut à l'origine d'innovations sociales et de révoltes qui marquèrent profondément l'histoire locale.

A propos des canuts :

http://www.histoire-image.org/site/rech/resultat.php?mot=canut&submit=Envoyer

(Conférence sur l'histoire de Lyon: mardi 30 septembre à 10h)


CASQUE D'OR

Amélie Hélie est l'une des figures pittoresques qui ont marqué l'histoire de Belleville au 19e siècle. (Promenade à Belleville jeudi 26 septembre)

Surnommée Casque d'Or, ce beau brin de fille cCasque_doroiffée "à la chien" déchaîna les passions amoureuses des chefs de deux bandes rivales: la bande des Orteaux et la bande des Popinc.

A coups de poignards, de haches et de pistolets, leurs affrontements violents sur les fortifs et dans les rues de ce quartier populaire firent la une des journaux de l'époque, passionnant les lecteurs et attirant une gloire éphémère sur Amélie.

A propos des personnages célèbres de ce quartier:

http://www.mairie20.paris.fr/mairie20/jsp/site/Portal.jsp?article_id=13110&portlet_id=2350

A propos du film de J. Becker:

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=1103.html


LE QUARTIER DE BELLEVILLE

Perchée à 128 mètres au-dessus de Paris, la colline de Belleville conserve de nombreux témoignages de son passé rural et ouvrier.  Bien qu'occupée dès le haut moyen-âge, c'est essentiellement au XVe siècle qu'un village se constitue à proximité d'abbayes, de quelques grands domaines nobles et du hameau de Mesnil-Montant établi sur la colline voisine.

Belleville1 Ce nom de Belleville découle probablement de Bellevue car le quartier offre un superbe panorama sur la capitale. Avant 1789, comme à Montmartre, des guinguettes, des limonadiers et des traiteurs s'installèrent dans le bas de la côte à proximité du boulevard tandis que le plateau supérieur demeuré champêtre accueillait des paysans, des vignerons notamment.

Quartier populaire, Belleville fut de toutes les révoltes et lors de son rattachement à Paris en 1860, la division en deux arrondissements - le 19e et le 20e - provoqua un vif mécontentement, ce qui développa un foyer d'opposition à la politique de l'Empire. Surnommé la Butte rouge, Belleville fut le dernier quartier de Paris à capituler lors de la Commune.

Au 19e siècle, le quartier connait une véritable explosion démographique liée à une grande paupérisation. Taudis et bidonvilles se multiplient à proximité de nombreuses industries jugées trop dangereuses pour le centre de la ville et qui s'installent sur cette zone encore peu urbanisée. Elles attirent des ouvriers venus de province mais aussi ceux que chassent les grands travaux d'Haussmann. Dès la fin du 19e siècle, des oeuvres religieuses ou laïques* sont créées afin de soulager les conditions de vie misérables des habitants.

La visite pédestre du quartier permet de découvrir de nombreuses traces de cette histoire. (jeudi 26 septembre)

*A propos de la clinique de la Goutte de lait à Belleville:

http://www.histoire-image.org/site/rech/resultat.php?mot=goutte+de+lait+belleville&submit=Envoyer

Demain: Edith Piaf, Casque d'or.......figures célèbres du quartier.


C'EST LA RENTREE....................

Et comme lors de toute rentrée: il y a du changement dans l'air.

Vous constaterez que le site se modifie progressivement et que de nouvelles catégories apparaissent. (Tout connaitre de l'Egypte et Expositions passées)

Une nouveauté cette année: les fiches pédagogiques. Elles arrivent, elles arrivent .....alors encore un peu de patience.


L'APRES-RODIN

Admirateurs de Rodin mais bien décidés à évoluer à l'écart de cette paternité encombrante, certains sculpteurs du début du vingtième siècle se réfèrent à la Grèce antique suivant en cela l'exemple de Bourdelle. Bb_003_copie

"Son art est nu et ingénu" disait de Maillol son ami Maurice Denis. Sa manière souple de modeler les formes exprime une certaine nostalgie de l'équilibre sensuel et paisible de l'ordre grec que l'on trouve aussi chez Joseph Bernard.

A propos de Joseph Bernard:

http://www.culture.yvelines.fr/une/97.html

Exclusivement attaché à la sculpture animalière, François Pompon élimine peu à peu tout rendu réaliste pour trouver "l'essence même de l'animal". Bb_020_copie Cette recherche d'une sorte de permanence le relie à Brancusi bien que les sculptures de Pompon restent ancrées dans le réalisme du 19e siècle.

A propos de François Pompon:

http://www.pompon.fr/


HUBERT ROBERT ET LA POETIQUE DES RUINES

A l'aube du 19es les liens qui unissent le Louvre et Robert sont si étroits que l'histoire du palais et celle du peintre s'éclairent mutuellement.

Né en 1733 à Paris, il séjourne en Italie de 1754 à 1765 et élabore, en partie sous l'influence de Gian Paolo Panini et de Piranèse, l'art qui fera sa célébrité en France: le paysage de ruines à caractère sentimental et décoratif.

L'une de ses oeuvres les plus connues illustre parfaitement ce goût d'une certaine poétique des ruines: Le Pont du Gard - Musée du Louvre.

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L'idée d'installer au Louvre, dans la Grande Galerie, les collections de la Couronne et de les offrir à la jouissance de la Nation entière naît peu avant 1750 mais ce n'est qu'en 1776 que le projet commence à être sérieusement étudié, grâce à l'action personnelle du Directeur Général des Bâtiments du Roi, le comte d'Angiviller.                                          

La réalisation, minutieusement préparée sous Louis XVI, ne voit le jour que sous la Révolution, le 10 août 1793.

Hubert Robert prend une part active dans l'élaboration du nouveau projet; il est chargé des collections et de leur aménagement.

Il peint le Louvre avec poésie et imagination anticipant parfois les projets qui seront adoptés par les architectes du 19e siècle puis du 20e siècle.

Cliquez sur les liens suivants:

A propos des prisons dessinées par Piranèse et qui inspirèrent Robert:

http://piranesi.free.fr/menu.htm

A propos du tableau d'Hubert Robert " Le Pont du Gard":

http://mucri.univ-paris1.fr/mucri11/article.php3?id_article=15

Les notes de Prosper Mérimée sur le Pont du Gard:

http://www.ac-orleans-tours.fr/lettres/merimee/voyages/midipontgard.htm


A L'OMBRE DE RODIN: BOURDELLE

Praticien de Rodin pendant de longues années, Bourdelle finira par se détacher du maître grâce à sa volonté de synthèse et de construction par plans.

Ce choix artistique est visible dans le grand bronze du Musée d'Orsay " Héracklès archer tue les oiseaux du lac de Stymphale".Bb_009

Dès 1905, le sculpteur veut "contenir, maintenir, maîtriser, voilà l'ordre des constructeurs!"

Il emploie désormais son intelligence à "se décompliquer".

Après une étude volontairement exacte et plus petite que nature, il grandit progressivement sa statue en supprimant l'inutile. Cette démarche simplificatrice contemporaine des recherches menées en architecture par Auguste Perret et en peinture par les Fauves inscrit définitivement Bourdelle sur le chemin de l'avant-garde du 20es.

Autres lieux de de visites:

http://www.tickart.fr/annuaire-des-lieux/salle/jardin-musee-departemental-bourdelle/

http://www.paris.fr/portail/Culture/Portal.lut?page_id=6408

A propos de l'Académie de la Grande Chaumière (Bourdelle professeur):

http://www.grande-chaumiere.fr/


RODIN aux portes de l'Enfer

Née de l'imagination et des mains de Rodin, la Porte de l'Enfer est un théâtre de bronze qui bouleverse les codes de l'académisme fade règnant sur la sculpture de la fin du 19e siècle. Bb_018

Parcourue d'une multitude d'êtres qui expriment les passions et les tourments de l'humanité, elle est le palier qui unit le passé et l'avenir. C'est un écho moderne de ce que le sculpteur vit à Florence -les Portes du Paradis de Ghiberti - et de ce qu'il lit - L'Enfer de Dante. Sa porte est aussi inspirée par Les Métamorphoses d'Ovide et Les Fleurs du mal de Beaudelaire; il renoue avec l'Antiquité et la Renaissance tout en pliant sa sculpture aux expressions de l'immatériel, du psychologique.

Son intention est claire: créer un univers, véritable réservoir de formes dans lequel -tel un démiurge - il ne cessera de puiser afin de faire renaitre des statues autonomes qui vont s'imposer comme autant de chefs-d'oeuvre. Bb_016 Le penseur est probablement la plus célèbre de ces pièces indépendantes.Conçu initialement pour occuper le sommet de la Porte, il personnifie Dante et plus généralement l'effort de l'homme pour se distinguer de l'animal.

Découvrez les oeuvres conservées au Musée Rodin, rue de Varenne à Paris en cliquant sur l'adresse suivante:

http://www.musee-rodin.fr/sculpte.htm


LE MECENAT DES FRERES DE CHARLES V

Sous le règne de Charles VI (1380-1422) alors que la situation politique et économique en France est de plus en plus difficile, l'activité artistique connait un Bb_024_copie foisonnement inégalé dans tous les domaines.

Le règne de Charles V permet au royaume de connaitre pendant plus de vingt ans une période de paix et de prospérité. L'argent des impôts fait vivre la cour du roi et les hôtels des seigneurs gravitant autour de lui.

Charles V est probablement le roi médiéval qui manifesta l'intéret le plus vif pour le domaine des arts et de la culture. Il enrichit la bibliothèque royale, accumule joyaux et enluminures. Il fait aménager, construire et restaurer de nombreux monuments qui expriment la puissance royale: la forteresse du Louvre, l'hôtel St-Pol dans le Marais, le château de Vincennes et sa chapelle... Son frère Jean de Berry, faute d'être roi, devint l'un des plus importants collectionneurs de son temps. Véritable découvreur de talents, il commanda aux frères Limbourg un livre d'heures célèbre connu sous le titre des Très Riches Heures du Duc de Berry et désormais conservé à Chantilly.

A propos de Charles V et de ses frères:

http://www.bnf.fr/enluminures/texte/tx1_01.htm

A propos du château de Vincennes:

http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/page/afficheLieu.php?idLang=fr&idLieu=1621

A propos des Très Riches Heures du Duc de Berry:

http://www.institut-de-france.fr/animations/berry/berry.swf


SCULPTURE, RELIGION ET IDENTITE NATIONALE: LA PUCELLE D'ORLEANS

Le 19e siècle est particulièrement marqué par l'expansion des commandes de sculptures des gouvernements successifs.                                        

En 1870, la cuisante défaite de Sedan justifie en partie cet engouement: le grand public et les représentants du pouvoir ont soif de certitudes nationales. "Les sculpteurs préservent l'honneur de l'art français" (Lafenestre, 1872) - "La sculpture est toujours la partie solide et forte de notre art national" (Castagnary, 1873)

Place_des_pyramides_jeanne_darc_par Véritable passion du 19e siècle, Jeanne d'Arc devient un symbole qui enthousiasme les différentes composantes de la société française: les nationalistes, exaspérés par l'Angleterre depuis la fin de l'épopée napoléonienne, les monarchistes catholiques qui la renvendiquent comme envoyée de Dieu pour affermir le trône, contre les républicains anticléricaux qui acclament la fille du peuple, celle qui a su résister à la hiérarchie de l'Eglise et créer la religion de la Patrie. "Souvenons-nous toujours, Français, que la Patrie chez nous est née au coeur d'une femme, de sa tendresse et de ses larmes, du sang qu'elle a versé pour nous." (Michelet)

En 1872, mêlant convictions religieuses et identité nationale, le choix d'une figure de Jeanne d'Arc s'impose donc logiquement sur la place des Pyramides, lieu où elle fut blessée en tentant d'entrer dans Paris.

Dès sa mise en place, la composition est vivement critiquée car le contraste entre la monture - un percheron, gros cheval de labour - et la fragilité de sa cavalière déroute le public qui ignore les objectifs de l'artiste. Emmanuel Frémiet veut aboutir à une vision réaliste du passé. Il choisit donc une pose simple assurant ainsi au spectateur la lisibilité la plus grande possible des détails et s'appuie sur les connaissances archéologiques du moment.

Au coeur du renouveau de l'intérêt pour le passé national, Frémiet considère que l'art peut être un instrument auxiliaire de la science. La sculpture a donc une finalité pédagogique; elle doit illustrer un type historique dans toute sa vérité  et non plus - comme dans certaines oeuvres romantiques - la poésie mystérieuse d'un temps révolu.

Devenue symbole de reconquête nationale, le groupe équestre imaginé par le sculpteur Frémiet s'est désormais transformé en un lieu pélerinage pour les partis royalistes et traditionnalistes après la canonisation de Jeanne en 1920.

Plus d'informations sur Jeanne d'Arc en cliquant sur les adresses suivantes:

http://classes.bnf.fr/classes/pages/pdf/heros_2.pdf

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20070405.OBS0687/les_restes_de_jeanne_darcetaient_ceux_dune_momie.html


"LA FOLIE DE CHAILLOT"

Bb_035 Dominant Paris du haut de l'aile gauche du palais de Chaillot, la Cité de l'Architecture et du Patrimoine a ouvert ses portes en septembre 2007.

Gigantesque ensemble dévolu à l'architecture d'hier et de demain, cette nouvelle institution ne peut pourtant pas prétendre au titre de jeune musée car ses origines remontent...à la fin du 19e siècle lors de l'installation d'un musée de sculpture comparée dans les murs du premier palais de Chaillot. Son inauguration en 1882 permit de présenter au public les moulages grandeur nature de chefs-d'oeuvre architecturaux - essentiellement religieux - de toute la France: tympans de Vézelay, Autun, chapiteaux, statues de Chartres, Reims, Strasbourg...

Rénové et agrandi par Carlu pour l'exposition universelle de 1937, il devint le Musée des Monuments Français (MMF) et s'enrichit à nouveau de moulages et de reproductions de peintures murales (St-Savin-sur-Gartempe, Tavant, Berzé-la-ville...)

Peu fréquenté à la fin du 20e siècle, il ferma ses portes et aurait pu disparaitre sans la ténacité de quelques amoureux du lieu. Peu à peu émerga l'idée d'utiliser le patrimoine du passé pour amener le public - souvent très attaché au patrimoine ancien - vers l'architecture contemporaine.

C'est donc un voyage dans le temps et dans l'espace que parcourt le visiteur dans un immense espace rénové.

Salles_renaissance


VERSAILLES, LE SACRE DU POUVOIR

Bb_031 Au cours des siècles qui ont précédé l'époque de Louis XIV, les métaux précieux ont traditionnellement honoré les sanctuaires religieux. Par centaines, châsses, statues-reliquaires, ciboires et autres objets d'art composèrent une auréole terrestre à l'exercice du culte chrétien, glorifiant la présence divine.

Cette mise en scène sera reprise par le monarque français mais cette fois au service de sa propre gloire. Car le mobilier d'argent créé entre 1664 et 1689 participe directement au faste des cérémonies. Disposé de façon permanente dans le grand Appartement du Roi, il fait partie du cérémonial déployé lors des réceptions extraordinaires. Traversant les différentes pièces qui le mènent vers le roi, le visiteur découvrait ainsi  progressivement la splendeur des différentes salles.

Plus d'informations sur le protocole en cliquant sur l'adresse  suivante:http://crcv.revues.org/document132.html


CHARDIN ET LA DOUCEUR DES CHOSES

Le pinceau de Chardin ennoblit la scène de genre populaire au 18e siècle. Héritiers des tableaux hollandais du siècle précédent, ses sujets s'en démarquent pourtant par une mise en scène sans artifice qui refuse le pittoresque au profit d'une vision familière des intérieurs bourgeois plus proche de Vermeer que de Gérard Dou.

Le Bénédicité.

Bb_029 Absorbés par leurs activités familières - couture, lessive, jeux ...- les modèles de Chardin se livrent en toute simplicité. La matière onctueuse du peintre s'associe pleinement à la douceur des sentiments exprimés.

La Tabagie. Si ses scènes de genre B_023_copie séduisent les amateurs, ses natures mortes enthousiasment le public des salons. Diderot ne tarit pas d'éloge sur sa touche inimitable inaugurant une longue liste de commentaires élogieux: Théophile Gautier, les frères Goncourt, Proust, Malraux...

A propos de La Tabagie de Chardin: http://mucri.univ-paris1.fr/mucri10/article.php3?id_article=101

A propos de quelques oeuvres: http://www.ac-nancy-metz.fr/Pres-etab/JeanLurcatBruyeres/lyceejeanlurcat/louvre/chardin2.html

A propos de Chardin: http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations/chardin.htm


GIACOMETTI ET LA REALITE

Dans la France de l'après-guerre, peintres, sculpteurs et écrivains se disputent sur la question du réalisme. Posée de manière idéologique, cette question rejoint le problème de l'usage politique de l'artBa_042

L'exposition "Art dégénéré" organisée à Munich en 1937 par les nazis avait eu pour conséquence de renforcer la position d'avant-garde de l'abstraction, reléguant la figuration vers un second plan et entrainant une confusion avec la question de l'usage politique de l'art. Les artistes qui se poseront en défenseurs de la réalité seront alors généralement isolés.

Pour Giacometti l'approche du réel deviendra à partir de cette époque le fil conducteur de sa quête; il s'accroche désormais à la question de la ressemblance tout en exprimant de manière chronique son sentiment d'incapacité à traduire la vérité. Il reprend inlassablement le même sujet et tente de comprendre par quel mystère les choses, les hommes apparaissent sous de multiples approches.

A propos de l'exposition du Centre Pompidou: http://www.cnac-gp.fr/education/ressources/ENS-giacometti/ENS-giacometti.html

Biographie de l'artiste: http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2001/giacometti.htm


LE BAIN DE DIANE par François BOUCHER

Au cours des années 1730, les artistes français composent pour la peinture d'histoire des images insouciantes et sensuelles qui évoluent entre un naturalisme discret et un idéal hédoniste*.

François Boucher, peintre favori de Madame de Pompadour est le plus doué de cette génération marquée du sceau de l'art rocaille. Adoptant le langage sensuel du moment, il imagine un type féminin aux formes souples, à la carnation rose et nacrée. Bien que son art soit irréaliste dans le coloris et que ses sujets placés sous le signe de la pastorale* soient parfois jugés immoraux (voir l'Odalisque), il séduit ses amateurs par la tendresse et la gaieté que reflètent ses peintures.

Diane sortant du bain - 1742. Tirée des Ba_039 Métamorphoses d'Ovide, cette scène est traitée sur un mode intime par Boucher qui ne suit pas le texte avec une grande précision. "C'est là que la déesse des forêts fatiguée de la chasse avait coutume de répandre une rosée limpide sur son corps virginal. Dès qu'elle est entrée dans la grotte, elle confie à la nymphe qui a soin de ses armes, son javelot, son carquois et son arc détendu; une autre reçoit sur ses bras la robe que la déesse a posé; deux autres détachent les chaussures de ses pieds (...)"

Alors que le texte mentionne l'aide apportée par plusieurs nymphes, Boucher choisit de réduire le nombre des jeunes femmes renforcant ainsi le caractère intime de la scène. Fatiguée par l'action, Diane repose sur des soieries moirées rayées de rose et de bleu empruntées au décor d'un boudoir. Seul le discret croissant de lune fixée sur sa chevelure rappelle son identité divine. Mais le détail Ba_037 du chien qui flaire une présence étrangère va déclencher le drame. Bientôt surprise par Actéon qui découvre sa nudité, jalouse du jeune homme qui prétendait la surpasser dans l'art de la chasse, l'ombrageuse déesse le transformera en cerf et le condamnera à périr dévoré par ses chiens.

Plus d'informations sur la biographie du peintre en cliquant sur l'adresse suivante: http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2003/boucher.htm

Charme et érotisme "l'Odalisque de François Boucher" Informations supplémentaires en cliquant sur l'adresse suivante:

http://mucri.univ-paris1.fr/mucri10/article.php3?id_article=95


EMILE GALLE, L'ALLIANCE REUSSIE DE LA NATURE ET DE LA TECHNIQUE

Poésie et maîtrise de la technique ont permis à Emile Gallé la description d'une nature qu'il restitue avec sensibilité dans les objets de verre comme dans le mobilier.

Opposé à la simple imitation naturaliste, il pratique une interprétation des formes qui restitue l'impression de vie et n'hésite pas à exprimer sa vision de manière catégorique en 1900: "Des types les plus sobres, du simple galbe jusqu'aux riches détails, le décor du meuble contemporain devra refléter la vie. A toutes les combinaisons artificielles, il préférera la vérité naturelle. Il aura du caractère, c'est-à-dire qu'il possèdera des lignes de vie, des traits spécifiques, tirés des caractères des espèces de la flore et de la faune, adaptés à chaque matière, à la construction et à la convenance par les larges synthèses que celles-ci requièrent." Extrait Le Mobilier contemporain orné d'après la nature.Ba_033

Il applique parfaitement ces principes en 1902 lors de la création d'un modèle de chaise dont la découpe s'inspire de la structure de la berce des près.                                                                            

                                                                                       A propos de la berce des près:

http://www.afleurdepau.com/Flore/apiaceae/heracleum-sphondylium/x.htm

De la nature réinterprétée au symbole, la frontière est étroite. La Main aux algues et aux coquillages, l'une des dernières Ba_032 créations de Gallé, constitue un très bel exemple de cette association. Lorsque Gallé imagine cet objet de cristal, l'artiste se sait comdamné par la leuDtail_du_soclecémie.

                                                         

Conscient de sa fin proche, il compose une oeuvre-testament qui traduit l'expression de la vie biologique grâce aux effets du matériau.

Un autre artiste s'est penché sur la représentation et le symbolisme de la main: Auguste Rodin.

http://www.musee-rodin.fr/communication/mains/CPMains.doc

et http://www.musee-rodin.fr/expositions/mains.html

Informations supplémentaires sur Emile Gallé en cliquant sur l'adresse suivante:

http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2004/galle.htm


JEAN-BAPTISTE PATER ET NICOLAS LANCRET, LE PLAISIR POUR BUT

Très marquée par la laïcisation, l'activité intellectuelle et artistique de l'époque des Lumières engendre de nouveaux rapports entre l'artiste et la société. On exalte désormais la recherche du pur agrément: "Les beaux-arts sont enfants du génie; ils ont la nature pour modèle, le goût pour maître, le plaisir pour but." Lacombe - Dictionnaire portatif des Beaux-Arts - Paris - 1759.

Dès l'époque de Watteau le goût s'émancipe et renouvelle le portrait, le paysage et la peinture de genre. Proche de Watteau dont il fut l'unique élève, l'académicien Jean-Baptiste Pater va connaitre un grand succès en traitant dans un style plus descriptif des scènes de genre villageoises, le thème du théâtre et les fêtes galantes.

Ba_028 Les acteurs de la comédie italienne - Nicolas Lancret - Au centre le personnage rêveur et immobile est manifestement très influencé par le Pierrot peint par Watteau.

Reçu à l'Académie royale de peinture en 1719, Nicolas Lancret excelle dans l'évocation brillante et légère des fêtes champêtres. En 1738, il compose une charmante série sur le thème des saisons peinte pour le Cabinet du Roi au château de la Muette. Son choix se porte sur des scènes relevant de la fête galante au détriment des sujets allégoriques plus traditionnels. Cette décision reflète le changement de goût intervenu sous Louis XV; images d'une société plus détendue et adepte des plaisirs de la vie.

Ba_025 L'hiver - Nicolas Lancret - 1738. Les plaisirs du patinage.

Pour en savoir plus sur l'histoire du patinage cliquez sur l'adresse suivante: http://www.arte.tv/fr/connaissance-decouverte/Feerie-sur-glace/L-histoire-du-patinage/1096218.html


ART CAROLINGIEN, LES MANUSCRITS

Soucieux de faire revivre l'héritage glorieux de l'Antiquité romaine, les carolingiens vont générer une production artistique au rayonnement exceptionnel. Un vaste mouvement de réformes s'applique au droit, à la langue et à l'écriture, aux institutions et à l'administration. Ba_024      

Evangéliaire d'Ebbon - Saint Jean -Epernay

L'art du livre devient alors l'instrument d'une véritable politique culturelle: les plus beaux manuscrits sont exécutés pour l'empereur et certains hommes d'église afin d'asseoir leur autorité spirituelle tout en exprimant la gloire de Dieu.

Plus d'informations sur la Renaissance carolingienne en cliquant sur l'adresse suivante:

http://expositions.bnf.fr/carolingiens/grand/041_2.htm

Plus d'informations sur l'évangéliaire d'Ebbon en cliquant sur l'adresse suivante:

http://mediatheque.epernay.fr/index.php?rub=patrimoine&page=evangeliaire


LE MONDE INTERLOPE DE PASCIN


Portrait de Pascin

Les touches de couleurs légères, à peine cernées par le trait noir des œuvres de Pascin dévoilent, non sans une certaine ironie, l’univers de la bohème parisienne et de ses excès au début du XXes. Souvent associé à L’Ecole de Paris, par commodité comme toujours pour les artistes classés dans ce groupe hétéroclite, il se frotte à plusieurs courants artistiques sans jamais véritablement y adhérer.

Julius Mordecai Pincas est né en Bulgarie en 1885.  Après Budapest et Vienne, il se fixe à Paris au début du siècle attiré par le rayonnement artistique de la capitale française qui accueille alors de nombreux artistes étrangers : Chagall, Modigliani, Soutine ...


Ses thèmes évoquent l’univers de Toulouse – Lautrec : pensionnaires de maisons-closes, femmes nues ou à leur toilette, cabarets.

Acteur et spectateur, il brosse non sans ironie une fresque du Montparno noctambule qu’il arpente en compagnie d’Hemingway. Dans « Paris est une fête », manuscrit d’Hemingway paru à titre posthume, la scène où l’écrivain prend un verre à la terrasse du Dôme avec le peintre décrit le jeu trouble, fascinant, décadent de Pascin qui propose de lui prêter une de ses petites amies.

Pascin
 

« … Après qu'il se soit pendu, ajoute Hemingway, j'aimais me souvenir de lui tel qu'il était cette nuit-là au Dôme. » La raison de cette fascination est simple : « On dit, explique Hemingway, que les graines de ce que nous ferons sont en nous, mais il m'a toujours semblé que chez ceux qui jouent avec la vie les graines sont couvertes d'un meilleur sol et d’un engrais de meilleure qualité. » 


Partagé entre sa femme Hermine et sa maîtresse Lucy, Pascin peint inlassablement le corps féminin dans des compositions osées qui feront scandale.

" Pourquoi, dit-il, une femme est-elle considérée comme moins obscène de dos que de face, pourquoi une paire de seins, un nombril, un pubis sont-ils de nos jours encore considérés comme impudiques, d’où vient cette censure, cette hypocrisie ? De la religion ? »

De nature anxieuse, le peintre est insatisfait de son travail, doutant de sa place au cœur d’un univers artistique que révolutionne l’abstraction. « Je suis un maquereau, j’en ai marre d’être un proxénète de la peinture. »

Trop d’hypocrisie, trop d’insatisfaction, d’alcool et de fêtes : le 2 juin 1930, à la veille d’une nouvelle exposition, il s’enferme chez lui, s’ouvre les veines puis se pend. Il a quarante-cinq ans.

Musée Maillol - 61, Rue de Grenelle, 75007 Paris 

De 11 heures à 18 heures - fermé mardi et jours fériés

Tel : 01 42 22 59 58

Métro : Rue du Bac