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Prométhée, héros enchaîné et très allumé

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Fils d’un titan, Prométhée avait reçu l’ordre de munir les êtres vivants d’armes pour se défendre et de moyens de se protéger. Convaincu que le feu pouvait aider les hommes, il le déroba au maître de l’Olympe. Dès lors, Zeus le condamna à être enchaîné sur un rocher, où un aigle lui rongeait le foie, qui repoussait sans cesse.

Sous le pinceau de Gustave Moreau le personnage de Prométhée semble peu affecté par son supplice ; scrutant l'horizon, la tête surmontée d'une flamme, maître de ses émotions, le héros se projette déjà vers l'avenir.

Ce mythe qui a inspiré de nombreux artistes et écrivains au fil des siècles, rejoint le sport en une parabole moderne : le progrès s’acquiert et s’expie par la douleur. Constat que tout athlète de haut niveau ne pourra nier car ses performances naissent aussi dans la souffrance.

Le mythe de Prométhée renforce ainsi la portée symbolique du porteur de la flamme qui relaie l’espoir et participe à établir un lien entre le site antique des Jeux et la ville organisatrice des Jeux, entre les Anciens et les Modernes.

Prométhée - 1868 - Gustave Moreau - Musée Gustave Moreau, Paris                                                                                                            « Histoire des JO façon ART’Hist ; l’essentiel étant aussi de regarder 😊 »


Atalante, jogging ou shopping ?

Reni Capodimonte

Abandonnée à sa naissance par son père qui désirait un fils, Atalante fut nourrie du lait d'une ourse puis élevée par des chasseurs. Adepte de la chasse et des sports violents, farouchement indépendante, la jeune fille ne souhaitait pas prendre d'époux. Et pour repousser ses prétendants, Atalante imagine un stratagème.

Passant pour la plus rapide des mortelles ; elle organise des courses dont le règlement est simple : ceux qui perdent meurent, celui qui gagne reçoit sa main en récompense. Seul, le rusé Hippomène gagnera la course en jetant trois pommes d’or qui distraient et ralentissent la jeune fille.

Atalante et Hippomène -  1615 -1618 - Guido Reni - Musée de Capodimonte, Naples

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L'axolotl, une éternelle jeunesse

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Paris, 1864. Le professeur Auguste Duméril, responsable du vivarium du Jardin des Plantes se frotte les mains. Il vient de recevoir trente-quatre spécimens vivants d'une drôle de bestiole aquatique, l'axolotl. Dotée d'une bouille avenante et d'un éternel "sourire", la petite bête est particulièrement curieuse.

Le lot a été envoyé par le maréchal Forey qui dirige l'expédition militaire française au Mexique. Découvert tardivement par les Européens, l'étrange animal venu d'Amérique centrale est alors considéré comme une sorte de têtard. Et les têtards ne se reproduisent pas.

Mais quelques mois plus tard, l'un des axolotls se met à pondre tandis qu'un second perd ses branchies puis se transforme. Commence alors une série d'observations scientifiques qui révèleront les qualités extraordinaires du souriant batracien. L'axolotl est capable de régénérer certaines parties de son corps - les pattes, les yeux, sa colonne vertébrale et même une partie de son cerveau - ou encore de se métamorphoser en animal terrestre.

Un concept est né ; la néoténie qui se traduit par la conservation de caractéristiques juvéniles chez les adultes d'une espèce. Et un mythe est confirmé, celui d'une éternelle jeunesse (si vous possédez des branchies et l'adresse de la Fontaine de Jouvence ....)

Ce sujet sera développé lors du cycle Tout connaître de Paris, saison 2024-2025. 


Tarsila do Amaral, la belle cannibale

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Fille de riches propriétaires fonciers anciens esclavagistes, Tarsila do Amaral est née au Brésil en 1886. Issue de la grande bourgeoisie, programmée pour être une épouse obéissante et une mère exemplaire, Tarsila va pourtant rompre le carcan des traditions. En 1920, elle vient étudier l’art à Paris et s'ouvre ainsi au modernisme aux côtés des peintres André Lhote, Albert Gleizes, Fernand Léger et du poète Blaise Cendrars. Perfectionnant sa pratique de la peinture, la jeune femme évolue au sein d'une avant-garde parisienne influencée par les arts extra européens. 

Ce goût du primitivisme sera déterminant dans l'œuvre de Tarsila. Il va la pousser vers l’exploration des faces méconnues du Brésil, loin des grandes villes et de la bourgeoisie de culture européenne qui dirige le pays. Telle une cannibale, elle dévore symboliquement la culture des colons, la mixe avec l'art des autochtones pour en tirer une force nouvelle.

Absorbant puis digérant ces nouvelles sources d'inspiration, elle saura se les réapproprier afin de créer un art totalement brésilien, devenant ainsi l'une des figures de proue de cette période "anthropophage".

Une artiste à découvrir cet automne, au musée du Luxembourg, lors du cycle Expos+   Autoportrait - Tarsila do Amaral - Musée national des Bx-Arts - Rio de Janeiro