Grains divins et parisiens
À Paris, la culture de la vigne se développe à la fin de l'antiquité romaine. Au moment de la chute de l'Empire, le vignoble, déjà important, passe sous le contrôle monastique. Mais les collines avoisinantes plantées en vignes sont aussi exploitées par des seigneurs ou des bourgeois : à Montmartre bien sûr, ainsi qu'à Belleville où se trouve le clos de Savies avec ses 15 hectares de cépages. On y cultive le fromenteau et le morillon dont parle le poète Villon pour le vin de messe.
Époque "bénie" car les vins parisiens sont alors réputés. Boisson, ingrédient de cuisine, le vin est aussi l'objet de prescriptions médicales (fumigation, gargarisme, onction ...) De plus, sa consommation se fait en grandes quantités puisqu'on le préfère à l'eau de la Seine, souvent polluée. À sa façon, le calendrier guide la consommation du divin nectar : vins clairs et légers en été, vins forts en hiver, vins blancs doux jugés plus nourrissants par temps de brouillard.
Puis avec l'augmentation de la ville au 14e siècle - et donc de la demande - une viticulture populaire implante un cépage grossier au rendement important, le « gouais », cultivé sur de minuscules parcelles. Au 18e siècle, le vignoble parisien a donc perdu ses nobles cépages au profit d'une production abondante mais médiocre. Voici venu le temps du guinguet, vin aigrelet produit et consommé localement dans les guinguettes. Grappes de raisin - J. Decker - National Gallery of Art, WDC
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