UN OEIL DE LYNX
Également nommé loup-cervier, le lynx était considéré autrefois comme un animal à la fois fabuleux et bien réel. Ce nom de loup-cervier vient de la croyance selon laquelle il s’attaquait aux cerfs. A la fin du Moyen-âge, on le définit comme une espèce de chat sauvage mais il apparait encore difficile à classifier. Gaston Phoebus écrit : « Il y a diverses espèces de chats sauvages ; il y en a qui sont grands comme des léopards, et on les appelle tantôt loups-cerviers, tantôt chats-loups. Il vaudrait mieux les appeler chats-léopards qu’autrement, car ils ont plus de traits communs avec le léopard qu’avec aucune autre bête. »
Victime de sa réputation d’animal sanguinaire, le lynx était chassé et piégé pour sa fourrure mais aussi pour ses vertus médicinales. On rapportait en effet que les griffes du lynx, une fois réduites en cendres, diffusées par aspersion ou consommées dans une boisson étaient dotées de vertus aphrodisiaques. Quant à son urine, une fois émise, elle se cristallisait en pierres précieuses que l’animal s’empressait de recouvrir de terre afin de la soustraire à la convoitise humaine. Cette croyance citée dès l’Antiquité par Pline l’Ancien dans son Histoire naturelle se retrouvera dans les manuscrits médiévaux. Réalité ou simple rumeur ? Un début de réponse pour les plus crédules : il fallait probablement un œil de lynx pour les déterrer…
Lynx (détail) – vers 1575 – 1580 - Joris Hoefnagel - aquarelle et gouache sur vélin -National Gallery, Washington
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