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Les pommes ne comptent pas pour des prunes

Met Cézanne - Copie
Sur les étals des marchés de septembre comme sur les cimaises du musée du Luxembourg, les fruits sont à l'honneur en cette rentrée ; pommes à la Cézanne, poires bicolores selon Braque et oranges miroitantes dans la corbeille de Matisse.

Elaborant un nouveau langage - plastique pour le peintre espagnol, littéraire pour l'écrivaine américaine - Pablo Picasso et Gertrude Stein partagent la même fascination pour les natures mortes de Cézanne. Lequel avait conçu l'idée que - dans une composition - une chose compte autant qu'une autre.

Pomme ou prune, homme ou femme, sur un même pied d'égalité ! 

Nature morte aux pommes et au pichet - 1877 - P. Cézanne - Metropolitan Museum of Art, NYC

Ce sujet développé lors du cycle Expos+, en salle ART'Hist à Chartres, est lié à l'exposition "Stein/Picasso. L'invention du langage" qui se tient au musée du Luxembourg, à Paris cet hiver. 


Modigliani, l'art italien en héritage

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Visages ovoïdes percés de larges yeux en amande et posés sur de longs cous, les portraits du peintre Modigliani se distinguent aisément par ces traits caractéristiques.

Héritiers de la culture classique italienne, ils appartiennent cependant à un genre peu prisé par les avant-gardes au début de 20e siècle. Modigliani en fera pourtant le cœur de ses expérimentations plastiques.

Usant d'une géométrisation d'ordre cubiste pour certains, de touches étirées évoquant le non finito de ses sculptures pour d'autres, l’œuvre de Modigliani témoigne d'une recherche constante pour concilier portrait et avant-garde.

NGWAEn 1907, le docteur Paul Alexandre est le premier amateur à s'intéresser à sa peinture et à l'encourager en achetant ses toiles.

C'est à la lumière de cette rencontre décisive que sera présentée l'exposition "Modigliani. Un peintre et son marchand" au musée de l'Orangerie cet automne.

Ce sujet sera développé lors du cycle Expos 2023-2024. 

Femme aux cheveux roux - Amadeo Modigliani - 1917 - National Gallery of Art, Washington


Les charmes discrets du 18e siècle selon Berthe Morisot

NGW ds la salle à manger - Copie
Quête de l'instantané et fascination pour les variations de lumière associent Berthe Morisot (1841-1895) au courant impressionniste. Mais la jeune femme s'est toujours distinguée de ses compagnons par la place accordée à la figure féminine. Sa fille Julie, ses nièces, les domestiques sont les actrices de scènes intimes directement empruntées à son quotidien.

Debout dans une salle à manger, un bol dans les mains, une jeune femme dotée d'un tablier blanc nous regarde. Son visage rond éclairé d'un soupçon de sourire fait un écho malicieux au globe de la lampe voisine.  

Brossée avec rapidité par touches apparentes, cette scène d'intérieur semble en apparence inachevée. En réalité, Berthe montre beaucoup d'audace dans cette pratique du non finito. Cette légèreté de la touche et son goût pour les tons pastel lui vaudront d'être comparée à Antoine Watteau  et à son arrière grand-oncle, Honoré Fragonard.

NGW ds la salle à manger - Copie (2)
Peintre de la vie moderne, son art a souvent été comparé au travail des artistes français du XVIIIe siècle, poussant Renoir à la qualifier de « dernière artiste élégante et «féminine» que nous ayons eu depuis Fragonard ».  L’exposition que lui consacrera le musée Marmottan en octobre se propose de rechercher l’origine de cette inspiration.

Ce sujet sera présenté en salle, à Chartres, au cours du cycle Expos. 

Dans la salle à manger - 1886 - Berthe Morisot - National Gallery of Washington