Du vin et des câlins
Dès les 16e et 17e siècles, les frères du couvent des Minimes de Passy - qui n'était pas encore un quartier parisien - utilisaient les carrières de calcaire pour conserver leur vin. Respectant un strict régime végétarien, la consommation du précieux liquide était leur principal plaisir et ils apportaient donc un soin tout particulier à sa vinification.
Mais la règle de l'ordre imposait aussi le silence et l'obligation de ne pas changer d'habit. Ce qui n'allait pas sans quelques inconvénients olfactifs ; les moines dégageaient une odeur d'huile rance particulièrement tenace selon les habitants du village. Pour autant, leurs relations de voisinage ne semblent pas en avoir souffert et une certaine cordialité régnait entre laïcs et religieux. Du reste, ces derniers - plutôt affables - étaient surnommés "les Bonshommes" par les habitants de Passy, eux-mêmes qualifiés de "Câlins".
Ombres portées (détail) : un moine buvant une coupe de vin est doublé par sa silhouette en forme de cruche - 1830 - Grandville , Dessinateur-lithographe - Maison de Balzac. Ce sujet sera développé lors du cycle Tout connaître de Paris 2023-2024.