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Les jardins de l'enfance

EVA GONZALÈS nga w
Victor Hugo a une affection particulière pour le jardin du Luxembourg qu’il connait bien puisqu’il résida à plusieurs reprises dans les quartiers environnants. L’écriture des Misérables met en scène plusieurs espaces verdoyants préservés des turbulences du monde. Ces lieux enchanteurs font écho au paradis de son enfance, les Feuillantines.

Très fréquentées par les familles, les allées du Luxembourg apparaissent fréquemment dans les peintures relatant la vie des petits parisiens au 19e siècle. Éva Gonzales - Nourrice et enfant - 1876/1877 - National Gallery, Washington  Fille d’un romancier populaire et d’une musicienne, Éva Gonzalès (1849-1883) grandit à Paris. Elle montre très tôt son attrait pour la peinture et met en scène des sujets presque exclusivement féminins et modernes, évoquant la vie quotidienne des femmes de la bourgeoisie de son époque. Ses jeux de lumière et la liberté de touche qu'elle adopte, la rapproche des Impressionnistes. Malgré ces similitudes, elle refusera d’exposer avec eux, préférant le Salon Parisien qui lui permettait de rendre plus officielle son activité de peintre.  

Le jardin du Luxembourg, étape du circuit des Promenades parisiennes. En vente ici


Entrer ou ...sortir du Panthéon

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Construit pour être une église au 18e siècle, la Révolution débaptise l'édifice une première fois.
Redevenu église au retour des Bourbons, la IIIe République confirmera son rôle de cimetière des grands hommes en accueillant Victor Hugo le 1er juin 1885.

Sous la Révolution, en partie grâce à son immense crypte, l’église est transformée en une nécropole dédiée aux grandes figures de la nation.

En 1791, c’est Mirabeau qui sera le premier à entrer et… à sortir du Panthéon trois ans plus tard. Élu député du Tiers État en 1789, très apprécié des Français, Mirabeau reste cependant partisan d’une monarchie à l’anglaise. Il n’hésite pas à conseiller en secret Louis XVI qui le rémunère grassement. Un double jeu éventé après sa panthéonisation avec la découverte de la correspondance de Louis XVI dans une armoire de fer.

A l’annonce de la mort de Victor Hugo le 22 mai 1885, la classe politique souhaitera rendre un hommage particulier à celui qui avait combattu pour la défense de toutes les libertés et qui incarnait les valeurs républicaines. Le 26 mai 1885, un décret lui accorde donc
des obsèques nationales. Suite à cette décision, le monument qui avait été réaffecté à l’Eglise est définitivement transformé en Panthéon républicain.

Les funérailles de Victor Hugo, 31 mai et 1er juin 1885 - Paul Sinibaldi - 1885 - Maison de Victor Hugo - Hauteville House

Le Panthéon, une étape du circuit des Promenades parisiennes. En vente ici

 


Juliette, recluse par amour

5noel_alphonse_leon_melle_juliette_513_1521661 - Copie (2) - Copie

Orpheline de père et de mère à un an, Juliette Drouet - née Julienne Gauvain à Fougères en 1806 - fut confiée par un oncle à un couvent parisien proche du Panthéon, où des parentes à lui étaient religieuses. Peu encline à embrasser une vie monastique, elle obtiendra le droit de quitter les murs de cette institution en 1821 à l'âge de quinze ans.

Désormais libre, sa beauté lui ouvrira d'autres portes ... avant qu'elle ne choisisse elle-même de les refermer, en toute conscience, afin de se consacrer à Victor Hugo.

Maîtresse du poète pendant un demi-siècle, Juliette Drouet vécut dans une réclusion presque totale, soumise à son amant.

Mademoiselle Juliette - En 1832 - Alphonse Léon Noel - Dessinateur-lithographe - Kaeppelin et Cie , Imprimeur-lithographe - Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey

Le circuit du dernier livret des Promenades parisiennes passe à proximité du couvent où la jeune fille était pensionnaire, non loin du jardin des Feuillantines, cadre de l'enfance de Victor Hugo. 

 

 

 


Premier mai, l'âme en fleur

Détail
" Tout conjugue le verbe aimer. Voici les roses.

Je ne suis pas en train de parler d’autres choses ;
Premier mai ! l’amour gai, triste, brûlant, jaloux,
Fait soupirer les bois, les nids, les fleurs, les loups ;
L’arbre où j’ai, l’autre automne, écrit une devise,
La redit pour son compte, et croit qu’il l’improvise ;
Les vieux antres pensifs, dont rit le geai moqueur,
Clignent leurs gros sourcils et font la bouche en cœur ;
L’atmosphère, embaumée et tendre, semble pleine
Des déclarations qu’au Printemps fait la plaine,
Et que l’herbe amoureuse adresse au ciel charmant.[...] "

Victor Hugo Les Contemplations (II), 1856   -  Ambrosius Bosschaert - Bouquet de fleurs - 1621 - National Gallery of Art, Washington

Lorsque Victor Hugo l'exilé publie ce poème en 1856, le 1er mai n'est pas encore associé à la fête du travail. C'est aux Etats-Unis - en 1886 - que cette journée particulière puise ses origines lors une grève généralisée de salariés américains.