Premier mai, l'âme en fleur
" Tout conjugue le verbe aimer. Voici les roses.
Je ne suis pas en train de parler d’autres choses ;
Premier mai ! l’amour gai, triste, brûlant, jaloux,
Fait soupirer les bois, les nids, les fleurs, les loups ;
L’arbre où j’ai, l’autre automne, écrit une devise,
La redit pour son compte, et croit qu’il l’improvise ;
Les vieux antres pensifs, dont rit le geai moqueur,
Clignent leurs gros sourcils et font la bouche en cœur ;
L’atmosphère, embaumée et tendre, semble pleine
Des déclarations qu’au Printemps fait la plaine,
Et que l’herbe amoureuse adresse au ciel charmant.[...] "
Victor Hugo Les Contemplations (II), 1856 - Ambrosius Bosschaert - Bouquet de fleurs - 1621 - National Gallery of Art, Washington
Lorsque Victor Hugo l'exilé publie ce poème en 1856, le 1er mai n'est pas encore associé à la fête du travail. C'est aux Etats-Unis - en 1886 - que cette journée particulière puise ses origines lors une grève généralisée de salariés américains.
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