CHASSEUR, PEINTRE et BEAU PARLEUR

Courbet Après la chasse Metropolitan mus. NYC
Chasseur émérite, Gustave Courbet a peint de nombreuses scènes qui témoignent de sa passion pour l’exercice cynégétique.

En 1858, le peintre est à Francfort et participe à de grandes chasses à l’allemande. C’est probablement au retour de ce séjour qu’il compose cette toile aux vifs coloris mettant en scène l’abondance du gibier à l’issue d’une chasse à courre.

Volontiers généreux dans sa peinture, Courbet l’est aussi dans ses récits de chasse dont il relate sans modestie les détails à sa sœur « j’ai tué à la chasse dans les montagnes d’Allemagne un cerf énorme, un 12 cors, c’est-à-dire un cerf de 13 ans. C’est le plus grand que l’on ait tué en Allemagne depuis 25 ans […] C’est une histoire splendide. Toute la ville a été sur pied pendant un mois, les journaux s’en sont mêlés. »

Mais le ton fanfaron employé dans l’écriture masque le sens réel de ses tableaux de chasse. Ici, malgré la beauté des couleurs et l’élégance du personnage, le déchaînement des chiens flairant le gibier souligne aussi la cruauté de la scène. Bien souvent les sujets peints par Courbet expriment les rapports complexes du chasseur avec la nature - cadre de sa liberté - et un monde animal à la fois admiré et pourchassé.

En fait Courbet établira une comparaison avec le statut de l’artiste « le chasseur est un homme d’un caractère indépendant qui a l’esprit libre ou du moins le sentiment de sa liberté. »

Après la chasse - vers 1859 - Gustave Courbet - Courtesy of Metropolitan Museum of Art, NY

Idée cadeau. Retrouvez les tableaux de Gustave Courbet dans le livre "ART & CHASSE. Chassé-croisé" publié par les éditions du Gerfaut (frais d'envoi offerts).


PLAISIRS PARTAGÉS

 Van Loo Metropolitan museum of art NY - OA
Esquisse d’un tableau destiné à la salle à manger des appartements de Louis XV à Fontainebleau, cette étude du peintre Van Loo traite avec bonheur du quotidien de la noblesse. Les collations servies durant les chasses jouent alors un rôle important en matière de divertissement et de sociabilité. A cette occasion, les femmes rejoignent les chasseurs et les convives se livrent à des échanges dont on devine le plaisir partagé. 

Durant le règne de Louis XV, la cour venait régulièrement, en automne, s’installer dans cette demeure royale environnée par une forêt giboyeuse. C’est d’ailleurs à Fontainebleau que la famille royale fêtait la Saint-Hubert. A l’issue des journées de chasse, les familiers du roi étaient conviés à souper dans ses cabinets du rez-de-chaussée, ornés de tableaux illustrant les plaisirs de la chasse.

Halte de chasse – Charles-André, dit Carle Van Loo (Nice, 1705 - Paris, 1765) – 1737 – Courtesy of Metropolitan Museum of Art, NY, US

Une idée de cadeau. Retrouvez cette œuvre et bien d'autres dans le livre "ART & CHASSE. Chassé-croisé" publié par les éditions du Gerfaut.