TRÈS CHÈRE DIANE
Au siècle des Lumières, l’art du portrait devient moins solennel et le peintre Jean-Marc Nattier excelle dans la mise en scène flatteuse de ses personnages. La mythologie a le vent en poupe et les dames de l’aristocratie se rêvent en déesses antiques. Privilège de leur caste, Nattier les transforme en déesses de la chasse particulièrement élégantes.
Cheveux bien coiffés et poudrés, ornés de fleurs, la jeune femme pointe de l'index quelque chose qui se trouve en dehors de notre champ de vision. Si la peau de félin, complétant sa tenue de fausse sauvageonne, dissimule bien peu les soieries qu’elle porte ; l'arc et le carquois l’identifient clairement comme Diane. Mais le regard doux et rêveur du modèle diffère du caractère farouche habituellement associé à la cruelle déesse.
Avocat au Parlement de Paris, Monsieur Bergeret de Frouville occupa les fonctions de secrétaire du roi ainsi que de fermier général et laissa une fortune considérable à sa mort. La représentation de son épouse en déesse de la chasse souligne l’appartenance du couple aux sphères les plus aisées d’une société où la chasse demeure un privilège réservé à une élite.
Madame Bergeret de Frouville en Diane - 1756 - Jean-Marc Nattier - Metropolitan Museum of Art, NY
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