PETIT GIBIER TROMPEUR
Associées à l’image d’une femme nue, les perdrix peintes sur ce tableau du 16e siècle donnent un sens érotique au sujet. La jeune fille allongée est identifiée comme l’une des compagnes de Diane au vu de l’arc et du carquois accrochés aux branches de l’arbre voisin. Mais la nonchalance qu’elle affiche est trompeuse.
Car si les perdrix installées à ses pieds symbolisent l’égarement sexuel et invitent à la luxure ; l’inscription qui la surmonte met en garde les intrus. « Ne trouble pas le sommeil de la nymphe de la source sacrée ; je me repose. » Allusion à peine voilée aux châtiments terribles que la déesse de la chasse et ses compagnes, les nymphes, peuvent exercer à l’encontre de ceux qui perturbent leur intimité.
Comme Actéon qui avait par mégarde assisté au bain de Diane et de ses compagnes, transformé en cerf par la déesse et qui finit dévoré par ses chiens.
L’héritage bien lourd des perdrix. Au VIe siècle, Isidore de Séville les associait à la fourberie et aux vices contre nature. Après la Renaissance, la perdrix perd cette connotation sexuelle et redevient simple gibier.
La nymphe de la source - Lucas Cranach le jeune - 1545–50 - Courtesy of Metropolitan Museum of New York
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