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La peinture qui apaise

Conférence Anne Chevée Grand Monarque
 
Van Gogh peint ce tableau au début du mois de juin 1890 dans la campagne d'Auvers-sur-Oise, un village non loin de Paris.
L'artiste vit alors ce nouveau séjour dans le nord de la France comme une sorte de retour aux sources.
Bien qu'animé par les traits énergiques du pinceau décrivant le mouvement des tiges d'herbe dans la brise, ce paysage diffère des tableaux réalisés en Provence. Les couleurs vives et chaudes du sud ont laissé place à des teintes froides et douces, de vert et de bleu. Beauté et sérénité semblent alors le meilleur remède pour apaiser un esprit tourmenté.
 
Tableau commenté lors du dîner-conférence consacré à Van Gogh au Grand Hôtel & Spa Le Grand Monarque Chartres, vendredi 24 novembre. Conférencière Anne Chevée
Champ de blé vert - première moitié de juin 1890 - National Gallery of Washington

Vienne la nuit sonne l'heure / Les jours s'en vont je demeure

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Le 9 novembre 1918, Guillaume Apollinaire rend son dernier souffle tandis que Paris s'apprête à fêter l'armistice. Pionnier de la poésie moderne, engagé volontaire dans la défense de la France alors qu'il n'est pas encore naturalisé, l'homme est aussi un amoureux sensible, souvent déçu mais qui transforme ses peines en or littéraire.
 
Délaissé par Marie Laurencin après cinq années d'amours orageuses, "le poète à la tête étoilée" compose l'un de ses plus célèbres textes. Observant l'écoulement de la Seine sous le pont Mirabeau à Paris ; il évoque l'usure de l'amour avec le passage du temps.
 
Cette grande peinture de Marie Laurencin trôna au-dessus du lit du poète jusqu'à sa mort. Réalisée en 1909, elle entre dans sa collection en 1912, année de leur séparation. Apollinaire figure au milieu de la toile en compagnie de ses amis. De gauche à droite ; la collectionneuse Gertrude Stein représentée de profil près de Fernande Olivier - compagne de Picasso - lequel se tient à droite d'Apollinaire tandis que Marie Laurencin est installée au piano.
 
Exposée au salon des Indépendants de 1909, cette œuvre fit l'objet d'un commentaire élogieux par Apollinaire, amoureux éconduit par la suite mais qui resta un ardent défenseur de la peinture avant-gardiste : "L'art de Melle Laurencin tend à devenir une pure arabesque humanisée par l'observation attentive de la nature."