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Le tango des bouchers de la Villette

1999.561 - Calf's Head and Ox Tongue Caillebotte AIC

Gustave Caillebotte est devenu peintre en étudiant la peinture de ses amis, les impressionnistes. Comme eux, il a souvent représenté boulevards parisiens et paysages de banlieue, exprimant la modernité de son travail dans des cadrages audacieux. Mais cette singulière composition peinte en 1882 détonne au sein de son œuvre et témoigne de la place particulière qu'occupe alors l'activité de boucherie.

Car le début du 19e siècle voit la création des premiers abattoirs, lieux clos et surveillés, à Paris. Jusque-là, la mise à mort des animaux s’effectuait principalement dans des tueries particulières appartenant aux bouchers. En quête de respectabilité, la profession va alors distinguer le "boucher abattant" du "boucher détaillant". 1867: trois grandes halles abritant le marché aux bestiaux ainsi que des abattoirs sont inaugurés près du canal de l'Ourcq. Désormais, l'histoire de l'ancien village de La Villette va se confondre avec celle de ce monde clos surnommé "la cité du sang" qui fascine et inquiète par ses rites. Expression de cette stigmatisation, Boris Vian chante  "Faut qu'ça saigne" en 1955, associant "tueurs des abattoirs" et "Va-t-en guerre" de tout poil dans un drôle de tango, celui des bouchers de la Villette. Ce sujet sera développé en cycle Tout connaître de Paris, saison 2022-2023.

Tête de veau et langue de bœuf - 1882 - Gustave Caillebotte - Art Institute Chicago


West Side Story sur les pentes de Belleville

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Connaissez-vous les apaches parisiens ? Voyous installés sur les hauteurs de Belleville et non sur les montagnes Rocheuses, leur surnom s'impose au début du 20e siècle dans le langage populaire.

Escroc, tire-gousset, maquereau, monte-en l'air, rôdeur de barrière, la liste de leurs talents est alors largement diffusée par la presse de l'époque. Et en 1902, l'affaire Casque d'Or - un drame de la jalousie qui dégénèrera en guerre de bandes rivales - contribuera à les populariser. Car si le crime ne paie pas, il fait vendre. 

Et danser ! Pratiquée dans les cabarets de Paris à la Belle Époque puis dans les dance-halls de New York, la danse apache mimait les gestes violents de ces drôles de couples : avec une frénésie croissante, le cavalier faisait tourner sa partenaire en rond, la tirait par les cheveux puis la projetait brutalement contre le sol. Ce sujet sera développé en cycle Tout connaître de Paris, saison 2022-2023.