Quel pied !
Objet d'un fantasme qui s'inscrit à travers les siècles - de la Chine impériale aux boudoirs parisiens du règne de Louis XV - la représentation du pied amplifie la charge érotique des peintures de nus féminins au 18e siècle.
Ce beau pastel en témoigne.
On y reconnait le pied droit de l'une des Odalisques de François Boucher peintes vers 1751 pour un fervent admirateur, probable adepte de la podophilie, forme de fétichisme qui connaît alors un certain succès comme en témoigne Rétif de la Bretonne.
Dans l'un de ses textes, l'écrivain considérait le pied parfait doté d'un grand pouvoir : capable par sa seul contemplation de faire du moindre poète un Voltaire; du prosateur un Rousseau, du peintre un Boucher ....
François Boucher - Etude de pied - Entre 1746 et 1756 - Musée Carnavalet, Paris L'œuvre est à découvrir dans l'exposition "L'Empire des sens, de Boucher à Greuze" au musée Cognacq-Jay dès sa réouverture.