Prison royale
A la veille de la Révolution, les grandes prisons parisiennes offraient un triste inventaire des abus et des défaillances de la politique carcérale.
Marie-Antoinette sortant de la prison de la Conciergerie le 16 octobre 1793 - Georges Cain - Musées de la Ville de Paris. Parmi elles, la Conciergerie, ancienne demeure royale qui fut l'une des plus importantes et des plus sévères accueillait près de 800 détenus par an.
C'est au 14e siècle que débute l'histoire de cette geôle. Elle tient son nom du logement du Concierge, personnage important et proche du roi, qui résidait là. Aux heures les plus sombres de la Terreur, le terrible Fouquier-Thinville y exerça la fonction d'accusateur public. Plus de 2700 personnes condamnées à mort y "séjournèrent" avant leur départ vers l'échafaud. La reine Marie-Antoinette, le poète André Chénier, les 21 députés girondins déclarés coupables de conspiration contre la République et Robespierre figurent ainsi sur la liste des pensionnaires les plus célèbres.
Au 19e siècle, conformément aux intentions de Louis XVIII, une chapelle fut construite à l'emplacement de la cellule où la reine vécut ses derniers jours. Jugée de manière expéditive, c'est là, au retour du tribunal à 4h du matin, qu'elle passa ses dernières heures avant son exécution à midi et quart.
Prochain sujet du cycle Tout connaître de Paris, mardi 10 mars et mercredi 11 mars : "76 jours à la Conciergerie" - mardi 17 mars et mercredi 18 mars : "Les dernières heures de Robespierre"