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Boîtes à malices

Sous Henri IV, la France qui sort d'une longue période de troubles civils, peine à être le foyer artistique qu'elle fut sous François 1er. 

Pourtant dès 1604, soucieuse de glorifier l'action de son époux, Marie de Médicis propose d'offrir à la ville de Paris une statue équestre du roi, érigée à la pointe de l'île de la Cité, sur le Pont-Neuf. 

Rompue aux usages des cours italiennes, la reine savait qu'un groupe de ce type, associant guerrier triomphant et cheval, fixerait pour la postérité la figure d'Henri IV.

Henri

Malheureusement, de cet ensemble, célèbre dès sa création, il ne subsiste que quelques débris.Victime du vandalisme révolutionnaire, la statue disparut au cours de l'année 1792.

Dès 1814, une version en plâtre fut placée sur le pont et, en 1818 on installa une nouvelle sculpture de bronze. Cette démarche visait à rendre ainsi à Paris son identité royale. L'époque impériale n'ayant pas été avare de monuments symboliques, il sembla nécessaire de contrer la propagande napoléonienne sur son propre terrain. De plus, l'humeur était à la vengeance ! Le nouveau Vert-Galant fut donc coulé dans le bronze de la statue qui surmontait la colonne Vendôme.

On raconte cependant que l'histoire ne s'arrêta pas là. Le fondeur, bonapartiste convaincu, aurait vengé cette profanation en cachant dans le ventre du cheval plusieurs pamphlets contre la Restauration placés dans des boîtes.

L'histoire était assez piquante et les restaurations menées sur la statue en 2004 ont bien révélé la présence de boîtes. Lesquelles contenaient effectivement des documents mais qui étaient liés à la gloire du Vert-Galant ainsi qu'au retour de la royauté sur le trône de France en 1818... 

Un dépôt hautement symbolique qui tentait ainsi d'effacer l’œuvre révolutionnaire en re-consacrant le fondateur de la dynastie Bourbon.

Ce sujet sera développé mardi 10 et mercredi 12 décembre 2018 en salle ART'Hist (Cycle Tout connaître de Paris - Les rives de la Seine). A lire grâce aux livrets qui accompagnent ces conférences : dans la collection Promenades parisiennes, "Sur les traces d'Henri IV" et "Les rives de la Seine"

 
 

 


TRÈS CHERS AMIS

épée académicien Jean Cocteau

Ils sont quarante académiciens à siéger sous la coupole, reconnaissables à leur célèbre habit vert et au port de l'épée. Une tenue bien particulière, définie en 1801 et qui peut revenir très cher. En 2014, le journaliste Daniel Garcia révélait que la confection de cet habit pouvait coûter plus de 30 000 euros, à la charge du nouvel entrant. Une somme à laquelle il faut adjoindre le coût de l'épée, autre symbole de l'académicien. Celle de Jean Cocteau dessinée par Cartier était sertie de diamants. Et comme la tradition le veut, elle lui fut offerte par ses amis. De très chers liens d'amitié ...

Texte extrait du dernier livret de mes Promenades parisiennes "Les rives de la Seine" - Editions ART'Hist - 9 euros. Disponible au rayon Tourisme de la librairie L'Esperluète à Chartres et sur commande auprès de la FNAC. 

Ces livrets sont le fruit d'un cycle de 20 conférences présentées en salle ART'Hist à Chartres d'octobre 2019 à mai 2020 ou en extérieur sur demande.