EFFEUILLAGE DE L'ARTICHAUT
Qui se souvient aujourd'hui que ce curieux légume bénéficiait autrefois d'une sulfureuse réputation ? Seule l'expression familière un cœur d'artichaut l'évoque encore ..avec modération. Elle définit une personne inconstante, qui se donne à l'un puis à l'autre comme la succession des feuilles que l'on arrache au-dit légume. Rien de bien coquin !
A contrario de Coluche qui le présentait comme un vrai plat de pauvres - quand on a fini de le manger, il y en a plus dans l'assiette que quand on a commencé - l'artichaut fut longtemps classé dans la famille des mets les plus délicats et les plus recherchés. Catherine de Médicis ne l'a peut être pas importé en France comme on l'a prétendu, mais elle a contribué à le faire connaître car elle en raffolait. Au 17e siècle, le graveur Abraham Bosse le choisit pour illustrer son sujet sur Le Goût.
Recommandé pour ses vertus dépuratives et diurétiques, on lui attribue alors aussi des propriétés aphrodisiaques qui ont grandement contribué à son succès. Car - selon Evelyne Bloch-Dano - ce lent effeuillage, ces feuilles mangées avec les doigts que l'on suce après les avoir trempées dans la sauce laissent peut-être présager d'autres plaisirs ...
Ce tableau - inspiré de la gravure d'Abraham Bosse - sera commenté lors de la visite du musée des Beaux-Arts de Tours, lundi 11 mai 2015. Quelques places disponibles pour cette journée tourangelle. Détails pratiques
Commentaires