Previous month:
décembre 2009
Next month:
mars 2010

MAUVAISE RENCONTRE

"Ce que les Maîtres ont de meilleur (...), ils ne peuvent l'enseigner." Ces quelques mots de Matisse résument parfaitement sa rencontre avec Rodin.

Rodin  
C'est en 1899 que le jeune peintre décide de montrer au célèbre sculpteur ses dessins. La rencontre s'annonçait prometteuse car les deux artistes partagent une même passion pour cet art qu'ils pratiquent avec une grande liberté.   Pourtant, dans sa jeunesse, Rodin avait été entrainé à copier longuement les oeuvres du passé. Il en avait gardé un souvenir amer. Trente ans plus tard Matisse subit avec déplaisir les leçons de William Bouguereau - peintre académique - qui enseigne le modelé en vingt leçons à partir de reproductions de moulages en plâtre.

Mais les deux hommes seront aussi encouragés par certains de leurs professeurs à pratiquer des croquis sur le vif et à abandonner les poses convenues des ateliers.

Rodin entamera une véritable carrière de dessinateur à la fin des années 1890, inventant le dessin "sans mémoire". Procédé qui lui permet de dessiner sans rompre le contact visuel avec le modèle ....et qui lui donne la possibilité de capter le mouvement de façon instantanée. Il reprend ensuite la ligne, l'assemble parfois avec d'autres dessins comme il aime à le faire en sculpture. Il obtient alors la ligne essentielle.

Cette modernité de l'étude chez Rodin est proche des contours épurés produits par le jeune Matisse . Et l'on comprend sa déception lorsqu'il s'entendra dire par le vieux maître : " Il faut faire des dessins extrêmement travaillés (...) avec le plus de détails possibles, lorsque vous en aurez fait ainsi, montrez-les moi."

Matisse n'est jamais revenu.

Exposition "Matisse-Rodin" - Musée Rodin à Paris jusqu'au 28 février 2010.


WEEK-END SUR PATINS A AMSTERDAM

Mais qui a eu cette (bonne) idée de visiter Amsterdam sous la neige ?

Paysage d'hiver - H. Avercamp - Rijksmuseum - Amsterdam 
Voici un petit aperçu des paysages amstellodamois vus en ce week-end de janvier. Le thème du paysage hivernal animé trouve sa source chez le flamand Bruegel mais il connait aussi un vif succès chez les artistes du 17es hollandais, âge d'or des peintures des écoles du nord. Hendrick Avercamp est l'un des représentants les plus savoureux de ces sujets qui combinent la peinture de paysage aux scènes de genre.


FLEURS DE VERRE

205

Aussi beaux et aussi fragiles que les fleurs qu'ils imitent, les verres de Tiffany multiplient les audaces techniques à l'aube du XXe siècle.

Malheureusement pour leur créateur, la critique française adopta une  
attitude souvent très partisane, préférant à l'américain le nançéen Emile Gallé. Mal représenté dans nos collections publiques,  
Louis Comfort Tiffany a pourtant largement contribué à l'essor de la création verrière à la fin du 19è siècle.

Fils du fondateur de la maison new-yorkaise Tiffany and Co - spécialisée dans l'argenterie et les bijoux - le jeune homme se tourna d'abord vers la peinture avant de se consacrer à la décoration intérieure. Fasciné par les capacités du verre, il combina son amour de la couleur aux infinies possibilités techniques du matériau. Vases, lampes, paravents et vitraux sont réunis au Musée du Luxembourg et illustrent brillamment le parcours de ce maître de l'Art nouveau.