Ex-Jupiter chartrain
Ce grand camée antique offert à la cathédrale beauceronne au 14e siècle, ornait la châsse de la Ste-Chemise de la Vierge. Cadeau du roi Charles V, venu en pèlerinage à Chartres, il est en sardonyx et mesure un peu plus de 15 cm de haut.
Technique de gravure en relief des pierres fines - à ne pas confondre avec l'intaille qui grave en creux - l'art du camée était particulièrement apprécié par les Romains. Pierre siliceuse, la sardonyx se prête admirablement à l’effet recherché ; ses couches superposées de différentes couleurs permettent d'obtenir des contrastes suggestifs. En retirant à certains endroits la couche supérieure, l’artiste laisse apparaître son motif, sa couleur contrastant avec celle de la couche inférieure.
Aux 14e et 15 siècles la plupart de ces camées prirent un caractère magique et surnaturel. Par exemple, on attribuait aux agates irisées une puissance miraculeuse contre les maladies physiques et morales. Leur réutilisation sur des croix, des reliquaires et divers objets de culte préserva de nombreuses œuvres condamnées à la destruction. Lors de la Révolution française, la châsse chartraine fut détruite et le camée prélevé, le 17 septembre 1793, pour le Cabinet des médailles. Les perles et rubis de la monture arrachés ont été remplacés par des fleurs de lys et des dauphins en vermeil provenant d'un autre objet d'art.
Conservée à la BnF sur le site Richelieu, c'est l'une des oeuvres commentées lors du cycle Expos+ cette semaine.