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Les beaux habits du réveillon

31 Desportes nature morte faisans
Les repas de fin d’année offrent souvent l'occasion de paraître dans de beaux habits. Ou du moins, de tenter des tenues un brin audacieuses et remporter, ou non, l’adhésion des autres convives. C’est affaire de goût …

Le goût, un sujet qui s’invitera peut-être à la table du réveillon car certains en manqueront. Mais il n’est pas question de goût vestimentaire ; je voulais évoquer le goût alimentaire et les saveurs dont notre cerveau se délecte à l’avance.

Une promesse d’agapes que nous ne serons donc pas tous en mesure d’apprécier car en guise de cadeau de Noël, le virus a parfois mis en sommeil nos fonctions gustatives. Mais ne désespérons pas, l’art viendra éveiller d’autres plaisirs. C’est pourquoi, je partage avec vous cette jubilatoire nature morte de venaisons prêtes à rôtir, toutes habillées de gras et plutôt bien ficelées.

Disposées en pyramide, les perdrix exhibent un ventre piqué de bâtonnets de lard. Une tenue pittoresque destinée à les protéger de la chaleur durant le rôtissage tout en les nourrissant de graisse. La minutie avec laquelle le peintre Desportes représente cette technique culinaire témoigne de la réputation acquise par la cuisine française au 18e siècle. Peint pour Philippe d’Orléans, régent du royaume de France de 1715 à 1723, ce tableau ornait une pièce du Palais-Royal à Paris. L’homme était fin gourmet et ses soupers fort réputés. Le duc de St-Simon qui y participa, évoquera dans ses Mémoires « la chère exquise » qui y était servie.

Ainsi, l’art de peindre comme l’art de décrire seront peut-être les grains de sel qui donneront finalement du goût à nos festivités.

Très savoureusement                                                                                                                                                                        Anne

Nature morte au gibier, à la viande et aux fruits - 1734 - Alexandre-François Desportes – National Gallery, Washington


Rouge-gorge, rouge-sang

 
Rouge gorge
Un petit oiseau coloré s'est posé au musée des Beaux-arts de Chartres pour quelques semaines.
La légende rapporte qu'au moment de la Crucifixion, un rouge-gorge essuya les larmes de Jésus avec ses plumes puis à l'aide de son bec, retira les épines de la couronne qui lui blessait la tête. Une goutte de sang tomba alors sur la gorge de l’oiseau, le parant de cette tâche écarlate qui illumine désormais son plumage.
L'occasion de découvrir le beau retable peint par Pierre Carron en 2012 pour la cathédrale de Meaux. Sur l'un des panneaux illustrant l'Annonciation, l'archange Gabriel et son passereau s'inclinent devant la Vierge Marie.
Détail - Annonciation - Retable destiné à la cathédrale de Meaux - Pierre Carron