Fleurs fragiles
Victor Hugo comparait les liserons du jardin de son enfance aux lianes d'une jungle paradisiaque. Particulièrement fragiles, les corolles du liseron nées au matin, flétrissent le soir venu et répandent alors un délicat parfum d’amande amère.
Le peintre Gustave Courbet fait de cette plante aux longues tiges un accessoire lié à son intimité familiale. Tressée en couronne, elle orne la tête de Zélie, sœur cadette de l'artiste. D'une santé fragile, celle qu'il surnommait affectueusement "l'âme de notre maison" mourut prématurément en 1875.
Dix ans plus tôt, les mots du romancier Champfleury faisaient écho aux portraits peints par Courbet lorsqu'il décrivait Zélie, déjà languissante, comme "une fleur que le jardinier a oublié d'arroser".
Gustave Courbet - Portrait de Zélie Courbet - vers 1842 - Musée du Petit Palais, Paris