Une tête en or
Toulouse-Lautrec aimait les femmes. Carmen Gaudin le passionna.
Croisée dans la rue, cette ouvrière à la chevelure rousse devient l'un de ses modèles favoris et lui inspire une quinzaine de toiles et dessins. Au printemps 1884, il écrit à sa mère "Je peins une femme qui a la tête en or absolument".
Naturelle, souvent grave, Lautrec cherche à la représenter dans des postures sans artifice.
Après tout - lui que la Nature a si mal doté le sait bien - les apparences peuvent être trompeuses. Carmen dont il disait avant de bien la connaître "ce qu'elle a l'air carne !" et qu'il imaginait en garce redoutable, se révèlera d'une grande douceur. Et Lautrec sera bien surpris quand il apprendra que son amant la battait comme plâtre.
La modernité de Toulouse-Lautrec s’est exprimée par cette sensibilité à l’humain. Grand peintre de femmes, il ne pouvait que les aimer pour si bien les représenter.
Carmen Gaudin - 1885 - NGA, Washington, US
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