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Apothéose du 11 novembre 1920

Apothéose du 11 novembre 1920 Iwill Paris Musées collections
Enveloppant le pont Royal et le pavillon des Tuileries, une brume lumineuse accompagne les Parisiens qui déambulent en ce jour de commémoration de la paix et de la victoire.
Cette année-là, la cérémonie prit une dimension particulière ; la République française fêtait son cinquantenaire et l'on honora les morts de la guerre en inhumant à Paris un soldat inconnu.

Dès novembre 1918, Maurice Maunoury, député d’Eure-et-Loir, fit une proposition de résolution à l'Assemblée pour inviter le Gouvernement à déposer les restes d’un soldat non identifié au Panthéon.

L'auteur de cette scène intitulée Apothéose du 11 novembre 1920 est Marie-Joseph Léon Clavel. Peintre paysagiste français, il est plus connu sous le nom de « I WILL » (en anglais : « Je le ferai »). Un surnom tôt adopté par Clavel afin de signifier sa détermination dans le choix d'une carrière artistique malgré les réticences de son père.

Retenu prisonnier en Suisse pendant la guerre de 1870, Clavel avait été frappé par la beauté de la nature, ce qui détermina son orientation vers la peinture de paysage. Excellant dans l'interprétation des effets climatiques, il joue avec élégance des effets de la lumière à travers une gangue nocturne qui adoucit les contours des architectures.  

Apothéose du 11 novembre 1920 - IWILL (1850-1923) - Musée Carnavalet, Paris.

Éloge de la brioche

E. Manet Metropolitan Museum of Art NYC'est un adage bien connu des gastronomes, la nourriture renvoie chacun à sa propre histoire.

Symbole de richesse, abusivement associée à une fausse rumeur révolutionnaire - on accusa Marie-Antoinette d'avoir conseillé au peuple clamant sa faim qu'il mange de la brioche à défaut de pain - sa saveur beurrée accompagne la mémoire de nos papilles dès l'enfance.
 
Compagne des goûters et de l'heure du thé, distribuée à la sortie de la messe dominicale, baptisée de multiples noms, de toutes formes et de toutes grosseurs, cette fine pâte à pain très améliorée constitue l'un des piliers inamovibles du patrimoine culinaire français.
 
Alors, en ce dimanche où nous voilà tous cloîtrés, l'humeur parfois un peu morose, je partage avec vous les rondeurs réconfortantes de cette brioche parisienne peinte par Edouard Manet en 1870. En cette année terrible, celle de la guerre franco-prusse et des privations du siège de Paris, le peintre nous invite à goûter un peu de ce dessert, promesse de réconfort gustatif et pictural.
La brioche - Edouard Manet - 1870 - Metrop. M. of A. - NYC

 


Harengs aux reflets d'argent

W.Homer Le filet de hareng Métropolitan m of art USA NYC
Au menu de ce vendredi, voici le frétillant hareng. Ce bon et modeste poisson qui s’accorde si bien avec quelques pommes de terre tièdes frileusement enveloppées dans leur robe des champs.

Grégaire et migrateur, le hareng est l’un des poissons les plus abondants au monde : un seul banc peut contenir plus de trois milliards d’individus. Convoité par les pêcheurs européens comme par leurs lointains voisins américains, il figure depuis des décennies en bonne place sur les tables populaires. Au bistro comme à la cuisine, c’est un poisson aux goûts simples qui s’accommode facilement.

Mais sa capture n’est pas sans danger car l’homme doit affronter une mer qui peut à la fois le nourrir et l’engloutir. Le peintre américain Winslow Homer (1836-1910) décrit les efforts héroïques de ces deux pêcheurs dans leur travail quotidien. Face aux éléments déchainés, l’un stabilise l’embarcation tandis que son compagnon remonte le filet plein d'une ribambelle de harengs luisants.  Le filet de harengs - 1885 – W. Homer - Art Institute Chicago


Saveur électorale d'automne

02 11 le roi des potirons DAumier Met - Copie
Maître incontesté de la satire, Honoré Daumier illustre les saisons à sa façon. Publiée en 1865, sous le Second Empire qui a rétabli la censure de la presse, cette gravure associe l'embonpoint de ce couple de bourgeois aux rondeurs des potirons qu'ils observent. Un œil averti pourrait y voir une critique cocasse de la société impériale de Napoléon III.
En ces temps d'élections américaines, dans un pays qui honore particulièrement les citrouilles à l'occasion d'Halloween, voici un clin d'œil sur la (fausse) rondeur d'un certain candidat au teint aussi orangé que les dites cucurbitacées.
"Le roi des potirons recevant les hommages de ses sujets" - Honoré Daumier - 1865 - Metropolitan museum of art - NY

Le monde au-delà de la fenêtre

01 11 Chrysanthèmes Gustave Caillebotte Metropolitan museum of Art NY cc OACélèbre pour ses paysages urbains, vus de la fenêtre ou du balcon de son appartement parisien, le peintre impressionniste Gustave Caillebotte a aussi pratiqué la peinture de fleurs dans sa propriété du Petit Gennevilliers. 

Ami de Monet, il partage son goût du jardinage et suit la mode florale de l'époque qui se passionne pour le chrysanthème.

Venue du lointain Japon, popularisée par les Expositions universelles, motif récurrent de l'art décoratif, en 1893 cette fleur n'est pas encore associée à la Toussaint et apporte une note exotique aux jardins et aux peintures de natures mortes de la fin du 19e siècle.                        Chrysanthèmes - 1893 - Gustave Caillebotte - Metropolitan Museum of Art - NYC