GAUGUIN, SANS PEUR ET SANS REPROCHE
Extrait d'une lettre de Gauguin à sa femme, Mette. Mars 1892.
(...) Car je suis un artiste et tu as raison, tu n'es pas folle, je suis un grand artiste et je le sais. (...) Tu me dis que j'ai tort de rester éloigné du centre artistique.
Non, j'ai raison, je sais depuis longtemps ce que je fais et pourquoi je le fais. Mon centre artistique est dans mon cerveau et pas ailleurs et je suis fort parce que je ne suis jamais dérouté par les autres et que je fais ce qui est en moi.
Beethoven était sourd et aveugle, il était isolé de tout, aussi ses oeuvres sentent l'artiste vivant sur sa planète à lui. Vois ce qui est arrivé à Pissarro à force de vouloir toujours être en avant, au courant de tout, il a perdu toute espèce de personnalité et son oeuvre entière manque d'unité. Il suit toujours le mouvement depuis Courbet, Millet, jusqu'à des petits jeunes gens chimistes qui accumulent des petits points. (Gauguin fait référence à l'intéret de Pissarro pour le pointillisme de Seurat)
(...) Je crois faire mon devoir et fort de cela, je n'accepte aucun conseil, aucun reproche.
Autoportrait au Christ jaune - vers 1891 - Musée d'Orsay
Sujet développé lors de la soirée "Gauguin" au Grand Monarque, à Chartres, le 1er décembre 2017. Conférence suivie d'un dîner.
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