JUDITH, UNE FEMME DE TÊTE
Jeune veuve israélite, sage et pieuse, la belle Judith est l'un des sujets de prédilection de la peinture baroque au 17e siècle. Alors que le général assyrien Holopherne, réputé pour semer la terreur et détruire les lieux de culte, organise le siège de Béthulie; Judith s’introduit par ruse dans le camp ennemi. Invitée dans la tente du général, elle profite de son sommeil aviné pour lui trancher la tête avec sa propre épée. De retour à Béthulie, Judith brandit son trophée et redonne ainsi courage aux Israélites qui attaquent le camp de leurs ennemis désemparés par la mort de leur chef.
Bien que le Livre de Judith soit un récit plus ou moins légendaire, il fut admis dans le canon biblique et catholique en 1546 lors du Concile de Trente. Judith, en raison de sa foi, à tour à tour incarné la résistance républicaine, protestante ou catholique. C'est bien évidemment de cette dernière qu'elle devient l'emblème dans le cadre particulier de la Contre-Réforme.
Echo de la nouvelle assurance de l'Eglise dans son combat spirituel contre les réformés, la peinture du ténébreux Caravage ouvre de nouveaux horizons. Cadrage à mi-corps, netteté optique des rendus de matières, brutalité physique du clair-obscur renforcent le caractère tragique de la scène, au service d'une puissance d'émotion peu commune.
La violence de certaines œuvres chez Caravage renvoie l'image d'une vie et d'un chemin artistique mouvementés semés de contradictions, d'errances mais qui marqueront profondément le siècle.
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Les audaces de Caravage : scandale et refus d'un tableau.
L'oeuvre de Caravage sera présentée en salle ART'Hist, cycle Approches mardi 29 novembre 2016.
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