Previous month:
mai 2015
Next month:
septembre 2015

VILAINES BÊTES

Chapelle de Réveillon -
La campagne eurélienne abonde en petites églises bien souvent méconnues du grand public.
C'est le cas de la charmante chapelle de Réveillon, à quelques kilomètres de la Ferté-Vidame.Cette modeste construction abrite un ensemble surprenant de peintures murales probablement exécutées au 16ème siècle. Soigneusement restaurées, elles offrent un témoignage particulièrement intéressant de la peinture naïve pratiquée loin des grands centres artistiques du royaume au cours de la Renaissance.

La Passion du Christ y voisine avec des figures de saints et d'étonnantes interprétations de la figure satanique. On sait que l'image du diable est issue du type antique du satyre dont il affiche les mêmes caractéristiques: cornes, queue simiesque et pieds de bouc. Vilaine bête
Fidèle à cette interprétation, le peintre de Réveillon rappelle que cet être maléfique est inférieur à Dieu en le figurant à quatre pattes. Vilaine bête !

Visite de la chapelle vendredi 19 juin puis déjeuner chez CécileChezNousCampagneQuelques places disponibles


PICASSO, L'ARTISTE SORCIER

Le taureau de Picasso en 1943
" En un éclair, ils se sont associés dans mon esprit "
dira Picasso après avoir métamorphosé les restes d'un vélo.  

1942. Une chape de plomb s'est abattue sur l'Europe. Bravant les dangers de l'occupation,comme étranger et comme peintre dégénéré, Picasso est resté à Paris. Isolé dans son atelier de la rue des Grands Augustins, il crée cette étonnante tête de taureau.

Simplissime et géniale association qui est à la fois un clin d’œil à la liberté d'expression du Surréalisme et à la force indomptable. Le grand thème espagnol de la corrida et plus particulièrement du taureau animera l'ensemble de l'oeuvre du maître, jusqu'à sa mort. 

Cette oeuvre est visible dans les collections permanentes du musée Picasso récemment ré-ouvert.Visite commentée mardi 16 juin 2015


MISE EN SCÈNE D'UN CRIME

Paul Delaroche - Assassinat du duc de Guise
A maintes reprises, l'Histoire livre des exemples criants de subordination de l'artistique au politique. La mise en scène de l'Assassinat du Duc de Guise par Delaroche pour le compte de Ferdinand d'Orléans en offre un bon 
exemple. 

Paul Delaroche, peintre d'histoire, exécute en 1834 une scène montrant le Balafré étendu au sol les bras en croix, tel le Christ. A gauche le commanditaire de cet assassinat, le roi Henri III, pénètre prudemment dans la pièce. 

Malgré de notables efforts de reconstitution historique, l'interprétation théâtrale est clairement politisée. Elle démontre la couardise du Valois et insiste sur son excès d'absolutisme.

En passant cette commande, le prince Ferdinand - fils de Louis-Philippe et héritier de la Maison d'Orléans - souligne le parallèle entre Charles X, dernier des Bourbons et prédécesseur de son père le roi Louis-Philippe, avec Henri III, dernier des Valois, assassiné à son tour par le moine Clément.   

Sombre présage ?                                                                                 Ferdinand connaîtra une mort prématurée ...

 

Ce tableau sera commenté mercredi 10 juin 2015 en salle ART'Hist à Chartres et jeudi 11 juin 2015 lors de la visite du château. Places disponibles