NAPOLÉON, SIÈGE DU POUVOIR
Les révolutionnaires se glorifiaient d'avoir renversé le trône de la monarchie; c'est pourtant l'un des leurs qui renoua avec l'usage du vénérable siège en 1804.
Emblématique de l'autorité sans partage de Napoléon à partir du sacre, le trône devient l'objet de toutes les attentions. Le département des objets d'art du Louvre possède toujours le trône du palais des Tuileries tandis que son voisin, le musée des Arts décoratifs abrite le siège destiné aux séances du Corps législatif.Cliché : Napoléon Ier en costume de sacre - François Gérard - (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) Thierry Ollivier.
L'accession de Napoléon à la dignité impériale s'accompagna de nombreuses commandes de portraits destinés à une diffusion de l'image officielle à travers l'Empire. Soucieux de souligner la qualité du nouveau pouvoir impérial, plusieurs peintres représentèrent l'empereur et le trône.
Exercice difficile .... la plupart des portraits furent vivement critiqués. En 1805, c'est François Gérard qui propose une première interprétation en réaménageant avec pragmatisme la tradition du portrait royal. Proche du Louis XIV de Rigaud, son Napoléon en "grand habillement" tient les regalia, debout devant le trône dessiné par Percier et Fontaine. Equilibre réussi d'un portrait qui s'inscrit dans la continuité dynastique de l'ancien régime mais portrait peu inventif.
La nouveauté viendra finalement d'un portrait traité avec un certain archaïsme. son auteur, Ingres, déconcertera la critique en affichant un empereur hiératique, assis tel Jupiter ou Charlemagne, droit sur son trône.
Cliché : Sa majesté l'empereur des Français sur son trône - J.-D. Ingres - 1806 (C) Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais Emilie Cambier.
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