VARIATIONS DE GOÛTS
En cette fin de 19e siècle, romantisme et néoclassicisme vont peu à peu dégénérer en un style dit académique, porté aux nues puis honni par les critiques. Car le goût est aussi une affaire de mode.
L'embellie que connut le marché artistique en France et en Angleterre vers 1890 fit la fortune et la célébrité de bien des artistes. Mais la réputation et la valeur marchande de ces mêmes artistes s'effondra avec la reconnaissance de l'art impressionniste et les révolutions artistiques qui suivirent.
Jean-Léon Gérome appartient à cette génération un peu oubliée. Son oeuvre démontre des rapports complexes à la peinture d'histoire, à l'exotisme et à la sculpture polychrome comme avec ce curieux plâtre acheté par le musée d'Orsay en 2008. L'artiste fera sensation à
plusieurs reprises en usant de la couleur afin de rappeler les statues antiques peintes. En 1890, Tanagra sert de prétexte à ces nus féminins si appréciés des collectionneurs. Gérome est coutumier d'adaptations souvent très libres de l'antiquité, en sculpture comme en peinture.
Poussant le goût de la vérité historique à l'extrême, il fut l'un des meilleurs représentants de cet académisme parfois un peu trop facilement vilipendé.
L'exposition "Jean Léon Gérome. L'histoire en spectacle." ouvrira au Musée d'Orsay le 19 octobre 2010.
Commentaires