Portrait de Jean le Bon (1319-1354), roi de France. (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi. Oeuvre peinte sur bois. Musée du Louvre. Aile Richelieu. 2e étage.
Placé à l'entrée des salles de ce département, ce tableau est probablement le premier portrait indépendant (il n'est pas associé à une image sainte ou peint sur un mur) de la peinture française. Provenant du château d'Oiron en Poitou, cette peinture sur bois est à l'origine d'une vive discussion entre plusieurs historiens : certains pensent y reconnaitre en effet, non pas Jean le Bon mais son fils Charles V.
Siècle des crises - récession économique, conditions climatiques difficiles, guerre de Cent Ans, terrible épidémie de peste, divisions de l'Eglise qui placent deux pontifes sur les trônes des deux moitiés d'une communauté chrétienne déchirée entre Avignon et Rome - le 14e siècle pourrait apparaitre comme une longue période sombre. Mais ce sont probablement ces épreuves qui justifient, à l' époque, l'émergence d'un état moderne.
L'artiste - inconnu - avait peut-être vu la série de personnages accrochés sur les murs des chapelles du Palais des Papes. Plusieurs artistes italiens installés à Avignon, proches de la cour papale et relais des influences transalpines, jouèrent un rôle déterminant dans ce renouveau du portrait peint individuel.
Inspiré de l'antique - adoption du profil comparable aux figures des monnaies anciennes - et marqué par la tradition byzantine - fond or - l'oeuvre du Louvre est un jalon essentiel du Moyen-Age et confirme l'apparition d'une école de peinture française vivifiée par de multiples influences.