VENUS SOIT QUI MAL Y PENSE

Peaux blanches et lisses, pilosité inexistante, proportions idéales, les nudités archéologiques du Second Empire et de la IIIe république se ressemblent et s'assemblent !

En 1863, trois "Vénus" triomphent au Salon sous les pinceaux de messieurs Cabanel, Baudry et Amaury-Duval. Bien souvent, ce sujet donne à l'œuvre une caution vaguement archéologique et contribue ainsi à rendre acceptable une telle nudité.

En fait, cette Antiquité fantasmée sert de prétexte à des mises en scène parfois très lascives

Bouguereau
La naissance de Vénus - William Bouguereau - Musée d'Orsay   

Adepte d'un art à la fois sensuel et dénué d'émotion, William Bouguereau a été compromis par le développement du grand commerce d'art parisien au cours des années 1850. Le contrat exclusif offert par la maison Goupil en 1863 lui ouvre les portes des marchés anglais et américains.

Cependant cette adaptation aux goûts de la clientèle l'oblige à composer de multiples variations où dominent une sentimentalité mièvre et un érotisme chaste qui le relégueront à partir du 20e siècle dans la catégorie très critiquée des peintres pompiers.

Sujet présenté le 29 et le 30 mars 2016 en cycle Tout connaitre de Paris - Salle ART'Hist.

                        

 


C'EST MOI QUI L'AI FAIT

8 mars 1910. Et le soleil se coucha sur l'Adriatique.

Roland Dorgelès et sa troupe de joyeux drilles montmartrois décident de dénoncer la peinture moderne, ceux qui la font et ceux qui la défendent. Leur cible: la bande à Picasso à laquelle ils reprochent une conception trop abstraite de l'art de peindre. 

Boronali


Il expose donc au Salon des Indépendants une toile intitulée "Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique", peinte par un artiste italien inconnu; Boronali.

En réalité, l’auteur du tableau est « Lolo », l'âne de Frédé - patron du cabaret le Lapin Agile - à la queue duquel Dorgelès et ses amis avaient attaché un pinceau !

Une fois la supercherie révélée, constat d'huissier à l'appui, Dorgelès expliquera qu'il voulait prouver que l'oeuvre d'un âne avait tout à fait sa place parmi les tableaux exposés au salon. Après tout, on restait entre gens cultivés puisque Boronali est l'anagramme d'Aliboron, l'âne des Fables de la Fontaine. 

Ce tableau est associé à l’événement "Carambolages" Exposition du Grand Palais. Visite guidée le 24 mars 2016. 


RESEAUX ET RHIZOMES AU CENTRE POMPIDOU

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Chez Gérard Fromanger, comme avec certaines plantes, les rhizomes offrent la singularité de leurs connections aux visiteurs de l'exposition qui vient d'ouvrir au Centre Pompidou.

A un détail près; ce ne sont plus des tiges ou des racines qui fixent les berges et les dunes mais les multiples connexions colorées émanant de l'homme. Lignes de peinture qui s'écoulent, foisonnent en un faisceau rappelant les lignes du réseau métropolitain. Elles rejoignent les silhouettes des passants, figures-clés de la réflexion de Fromanger depuis plus de quatre décennies. 

Mais le rhizome est aussi philosophique car selon la définition de Gilles Deleuze "N'importe quel point d'un rhizome peut être connecté avec n'importe quel autre".

Une figuration somme toute très esthétique et très actuelle d'un monde qui se décline désormais en réseaux dits sociaux.

Exposition Gérard Fromanger - Centre Pompidou - jusqu'au 16 mai 2016.

Présentation en salle ART'Hist  les 9/10/11 mars 2016.


LE PEINTRE DES DANSEUSES

  Orsay Degas

« Il faut continuer à tout regarder (…) c’est le mouvement des choses et des gens qui distrait (…) » Lettre d’Edgar Degas - 1886    

Surnommé de son vivant le peintre des danseuses, Degas n’a jamais cessé de les étudier variant sans cesse les supports : peinture à l’huile, dessin au crayon, pastel ou sculpture.

Au repos, à l’exercice, en représentation, il les observe depuis les coulisses, assis au premier rang du public ou au cœur du foyer. Son œil critique étudie sans relâche le corps humain qu’il plie et déplie, humble marionnette réduite à une mécanique vide de sentiments.

 

 Danseuse de 14 ans - Musée d'Orsay  

« Bestiale effronterie », « fille-singe »: ce sont quelques-unes des critiques émises lors de la présentation de cette danseuse à la sixième exposition impressionniste en 1881.  Seule sculpture exposée de son vivant, elle était – avant d’être coulée en bronze – composée de cire portant un véritable tutu, une perruque et des chaussons de satin. Cette combinaison d’éléments réels du costume fut jugée trop réaliste.

 

Sujet présenté mardi 9 et mercredi 10 mars 2016, cycle Tout connaître de Paris.

 

 


SCULPTURE ROMANE, L'EXEMPLE BOURGUIGNON

Plis VézelayDynamique et diversifiée, la sculpture monumentale exprime parfaitement le sens de l'adaptation propre à l'art roman.

Soumise au cadre qui la reçoit - tympan, voussures, chapiteaux - elle transforme la figure humaine, l'animal, le monstre comme le végétal pour mieux les plier aux contraintes d'un schéma ornemental très imaginatif. 

Bien que les sources d'inspiration iconographiques soient généralement les mêmes dans l'ensemble de l'Occident roman, on observe des divergences dans le style et l’ornementation selon les lieux.

Terre de passage dans l'Antiquité, la Bourgogne reste une zone d’échanges artistiques particulièrement active au Moyen-Âge et le théâtre d’expériences multiples.

Un style original s'y développera au 12e siècle. Marqué par l'élongation des personnages, la finesse des visages et la souplesse des plis des vêtements il caractérise l'aménagement du décor sculpté de plusieurs édifices: Cluny, Vézelay, Autun...

Sujet développé mardi 8 mars 2016, en cycle Approches. 


RAFFINEMENT ET NÉVROSE A LA COUR DES VALOIS

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Longues silhouettes à têtes d'épingle, étranges attitudes contorsionnées, vues fantaisistes de ruines romaines, la peinture d'Antoine Caron traduit l’atmosphère singulière de la cour des Valois pendant les guerres de Religion. Peintre de Catherine de Médicis, ses œuvres illustrent à la fois les fêtes qui firent la célébrité de cette cour mais aussi - de manière allusive - les affrontements sanglants qui déchiraient alors le royaume.

Une peinture du Louvre, datée de 1566, Les massacres du Triumvirat, livre une vision cruelle mais élégante de ces événements tragiques. 

Oeuvre présentée lors des conférences en salle (mardi 12 - mercredi 13 janvier 2016 - Cycle Tout connaître de Paris) et au cours des visites du Louvre programmées en janvier


APPLE OF "DISCORDE" SUR LES BORDS DE LA TAMISE

Incontournable lors d'une visite au British Museum : la vaste salle consacrée aux sculptures du Parthénon, célèbre temple érigé sur la colline de l'Acropole. 

Pomme de la discorde - comme celle d'Aphrodite - entre la Grèce et la Grande-Bretagne, ce bel ensemble de sculptures qui ornait autrefois le sanctuaire grec est depuis le début du 19e siècle propriété britannique ...malgré les réclamations de Mélina Mercouri et autres ténors de notre conscience culturelle.

British

Qu'est-ce que l'Acropole? Lieu du culte d'Athéna, il se compose de plusieurs temples dont le Parthénon édifié par Phidias au Ve siècle avant J.C. qui abritait une sculpture chryséléphantine (or et ivoire) de la déesse.

Les sculptures exposées au British Museum ornaient une frise placée au sommet des murs. Elle illustre la procession des grandes Panathénées organisée tous les quatre ans au mois de juillet en l'honneur d'Athéna. A l'issue de cinq jours de fêtes, les citoyens accompagnaient le péplos destiné à la statue. Ce vêtement brodé par un groupe de jeunes filles illustrait le combat victorieux des Olympiens sur les Titans. Les magistrats,les prêtres puis les animaux destinés au sacrifice ouvrent le cortège. Viennent ensuite les vieillards avec des branches d'olivier, les jeunes filles et le péplos, les citoyens et les métèques accompagnés de cavaliers.

A défaut de vous rendre à Londres, vous pourrez admirer un petit morceau de cette frise dans les collections du Louvre. 

Ce sujet sera présenté mardi 10 novembre 2015 lors du cycle Approches.


LA PETITE MUSIQUE DE CHAGALL

Chagall vandale ?                                                                                           La polémique fit rage lorsque le ministre des Affaires culturelles Malraux demanda à l'artiste de réaliser un nouveau plafond pour l'Opéra Garnier. Il est vrai qu'en 1962, l'époque n'était pas vraiment à la cohabitation entre art contemporain et tradition. Chagall Opéra Garnier

Chagall imagine un gigantesque kaléidoscope, conçu comme une fleur à cinq pétales associant les compositeurs à une couleur. Bel hommage du peintre à sa seconde patrie où Mozart cohabite avec la Tour Eiffel, un ange jaune, des amoureux et des oiseaux de feu ... mais qualifié de "bestiaire de pain d'épices" par un journaliste conservateur. Au final, un concert discordant dont les relents les plus malsains - ceux du journal Minute - toucheront particulièrement l'artiste. 

Informations pratiques à propos de l'exposition de la Philharmonie à Paris. 

Ce sujet sera présenté en salle ART'Hist lors du cycle Actualités des expositions les 4 -5 -6 novembre 2015 .

Clic ! Ecoutez un pianiste parler du mariage entre les couleurs de Chagall et la musique.

Clac ! Ecoutez cette description du bestiaire de Chagall.


LE CHOIX DE L'ESCALIER DANS LES PALAIS ROYAUX

Si les campagnes d'Italie menées par François 1er et ses prédécesseurs conduisirent à un échec politique désastreux, elles eurent au moins le mérite d'ouvrir le royaume de France aux nouveautés de la Renaissance.

Mécène glorieux, François 1er justifia son autorité par la culture; ses châteaux, ses collections d'oeuvres d'art ou encore sa bibliothèque légitimant les prétentions de la France à dominer l'Europe. Le choix par le monarque français de ce style novateur lui permettait en outre d'instaurer un "style royal" qui, loin de copier littéralement ses modèles italiens, conserva son entière autonomie.  

L'escalier à vis à double hélice - Chambord copie Elément essentiel de l'architecture des palais royaux, l'escalier à vis adopte une ampleur nouvelle à Blois puis à Chambord . Dans ce dernier cas, il devient l'axe de référence de toutes les pièces. Certains commentateurs y virent une allusion symbolique à la conquête des 4 continents. 

Somptueux, original, très marqué idéologiquement et au final peu fonctionnel, le programme architectural de Chambord ne fera pas école.

Escalier de henri II
Ses successeurs choisiront un autre type d'aménagement, plus conforme aux nécessités des palais modernes; l'escalier à volées droites. Orné des symboles de Diane, ouvrant sur la Cour Carrée naissante, le bel ensemble aménagé sous Henri II dans l'aile construite par Pierre Lescot constitue - avec la salle des Caryatides voisine - l'un des derniers témoignages des aménagements intérieurs du Louvre de la Renaissance. 

Clic ! Une vidéo décrivant la façade de Pierre Lescot au Louvre. 

Ce sujet sera présenté lors des cours du cycle "Tout connaître de Paris - Sur les traces d'Henri IV" les 3 et 4 novembre 2015.


JEUX DE JAMBES CHEZ FRAGONARD

Fragonard.escarpolette - Copie (2)

"Je désirerois que vous peignissiez Madame sur une escarpolette qu'un évêque mettrait en branle. Vous me placerez de façon, moi, que je sois à portée de voir les jambes de cette belle enfant, et mieux même si vous voulez égayer davantage votre tableau..."

Peintre d'histoire devenu peintre des petites histoires, Fragonard sut mêler poésie et humour dans les tableaux galants qui firent sa notoriété.

Cette commande précise d'un homme de la cour - receveur des finances du clergé - a été traduite avec brio par le peintre.

Composée à la manière d'un décor de théâtre, la végétation forme un écrin qui enveloppe la jeune femme, objet du désir des deux autres personnages. Son balancement d'un homme à l'autre, jambes écartées, évoque la complicité érotique qui unit les membres du trio. Couché dans les herbes, le commanditaire de l'oeuvre semble sortir du sommeil et découvrir, charmé, l'objet de son fantasme devenu réalité.

Le peintre excellait dans le traitement de ces jeux aux détails amusants qui furent largement diffusés par la gravure, entraînant parfois quelques scandales. 

Exposition " Fragonard amoureux, galant et libertin" - Musée du Luxembourg à Paris, jusqu'au 24 janvier 2016.

Ce sujet sera développé en cycle Actualités des expositions du 14 au 16 octobre 2015.


LE VERROU DE FRAGONARD

LE VERROU
Exécuté en pendant d'une Adoration des bergers, ce célèbre tableau de Fragonard n'a pas encore livré tous ses secrets.

Que penser en effet de cette curieuse association entre un sujet religieux et...un sujet galant! Sa facture porcelainée et la poésie qui se dégage de la scène sont en rupture avec les oeuvres précédentes et contribuent à le considérer comme une nouvelle étape dans l'évolution du peintre.

 Clic ! Clic ! à propos de Fragonard:

http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2006/fragonard.htm

Lire la notice du musée du Louvre sur ce tableau.

Cette oeuvre sera commentée lors de la visite de l'exposition du musée du Luxembourg programmée samedi 31 octobre 2015 à 11h. 

Téléchargement DETAILS PRATIQUES ET INSCRIPTION FRAGONARD


ANGÉLIQUE ANGÉLUS

Loin de toute forme d'exaltation religieuse - malgré son titre - ce célèbre tableau du musée d'Orsay exprime une vision idéalisée de la classe paysanne au milieu du 19e siècle.                                                     Honneur au dur labeur des champs, simplicité du monde paysan, caractère immuable de la terre nourricière... L'Angélus  de Jean François Millet vers 1857 - Musée d'Orsay
Une vision assez classique de ce genre d'oeuvre dans la peinture française. Mais il existe une autre interprétation, totalement revisitée une centaine d'années plus tard par 
Salvador Dali grâce à sa méthode paranoïaque-critique .                                                        

Attention ...voici l' explication surréaliste : l'Angélus de Millet est une scène à forte connotation sexuelle. La femme debout à droite s'apprête à accueillir le sexe (caché sous le chapeau) de l'homme placé face à elle. La brouette aux bras écartés et le manche de la fourche dressée constituant (toujours d'après Dali) deux expressions clairement sexuelles. Mais une image peut (encore) en cacher une autre. Car selon le maître de Cadaqués, l'attitude de soumission apparente de la paysanne, tête baissée, rappelle clairement le profil de la mante religieuse. Drôle d'insecte qui dévore son partenaire, une fois l'acte accompli. Eh, oui .....vous n'aviez pas bien regardé ....

Ce sujet sera présenté au cours du cycle Tout connaître de Paris "L'amour dans les collections du musée d'Orsay" mardi 2 et mercredi 3 février 2016 - Inscription au cycle (détails pratiques)


VILAINES BÊTES

Chapelle de Réveillon -
La campagne eurélienne abonde en petites églises bien souvent méconnues du grand public.
C'est le cas de la charmante chapelle de Réveillon, à quelques kilomètres de la Ferté-Vidame.Cette modeste construction abrite un ensemble surprenant de peintures murales probablement exécutées au 16ème siècle. Soigneusement restaurées, elles offrent un témoignage particulièrement intéressant de la peinture naïve pratiquée loin des grands centres artistiques du royaume au cours de la Renaissance.

La Passion du Christ y voisine avec des figures de saints et d'étonnantes interprétations de la figure satanique. On sait que l'image du diable est issue du type antique du satyre dont il affiche les mêmes caractéristiques: cornes, queue simiesque et pieds de bouc. Vilaine bête
Fidèle à cette interprétation, le peintre de Réveillon rappelle que cet être maléfique est inférieur à Dieu en le figurant à quatre pattes. Vilaine bête !

Visite de la chapelle vendredi 19 juin puis déjeuner chez CécileChezNousCampagneQuelques places disponibles


PICASSO, L'ARTISTE SORCIER

Le taureau de Picasso en 1943
" En un éclair, ils se sont associés dans mon esprit "
dira Picasso après avoir métamorphosé les restes d'un vélo.  

1942. Une chape de plomb s'est abattue sur l'Europe. Bravant les dangers de l'occupation,comme étranger et comme peintre dégénéré, Picasso est resté à Paris. Isolé dans son atelier de la rue des Grands Augustins, il crée cette étonnante tête de taureau.

Simplissime et géniale association qui est à la fois un clin d’œil à la liberté d'expression du Surréalisme et à la force indomptable. Le grand thème espagnol de la corrida et plus particulièrement du taureau animera l'ensemble de l'oeuvre du maître, jusqu'à sa mort. 

Cette oeuvre est visible dans les collections permanentes du musée Picasso récemment ré-ouvert.Visite commentée mardi 16 juin 2015


MISE EN SCÈNE D'UN CRIME

Paul Delaroche - Assassinat du duc de Guise
A maintes reprises, l'Histoire livre des exemples criants de subordination de l'artistique au politique. La mise en scène de l'Assassinat du Duc de Guise par Delaroche pour le compte de Ferdinand d'Orléans en offre un bon 
exemple. 

Paul Delaroche, peintre d'histoire, exécute en 1834 une scène montrant le Balafré étendu au sol les bras en croix, tel le Christ. A gauche le commanditaire de cet assassinat, le roi Henri III, pénètre prudemment dans la pièce. 

Malgré de notables efforts de reconstitution historique, l'interprétation théâtrale est clairement politisée. Elle démontre la couardise du Valois et insiste sur son excès d'absolutisme.

En passant cette commande, le prince Ferdinand - fils de Louis-Philippe et héritier de la Maison d'Orléans - souligne le parallèle entre Charles X, dernier des Bourbons et prédécesseur de son père le roi Louis-Philippe, avec Henri III, dernier des Valois, assassiné à son tour par le moine Clément.   

Sombre présage ?                                                                                 Ferdinand connaîtra une mort prématurée ...

 

Ce tableau sera commenté mercredi 10 juin 2015 en salle ART'Hist à Chartres et jeudi 11 juin 2015 lors de la visite du château. Places disponibles


VOIR LA VIE EN ROSE

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... avec un Don Quichotte aux yeux bridés. Cela se passe au Musée des Beaux-Arts de Châteaudun où sont exposées plusieurs pièces de porcelaine chinoise dont cette soucoupe datée du 18e siècle. Sa polychromie aux couleurs tendres permet de la classer dans un groupe connu sous le nom de Famille rose.

Objet d'un commerce intensif entre la Chine et l'Europe dès le IXe siècle, la porcelaine a longtemps fasciné les classes aisées européennes. Ces échanges suscitèrent un engouement pour les "chinoiseries" - papiers peints, éventails, vaisselle - illustrés de sujets vaguement orientaux mais clairement identifiables par les européens.                              Peut-être pour éviter d'y perdre son latin.

Cette oeuvre sera détaillée lors la conférence "Les couleurs dans l'art" programmée samedi 30 mai 2015 à 15h dans les locaux du Musée des Beaux-Arts de Châteaudun. Conférencière : Anne Chevée. Sans réservation. Tarif : 4 euros10. 

La conférence permettra d'évoquer la symbolique des couleurs à partir d'une sélection d’œuvres du musée: peintures françaises du 19e siècle, porcelaines chinoises, céramiques perses ...

 


GRÂCE PERVERSE

Des yeux taillés en amande, une longue chevelure blonde et une jolie gorge. Voilà bien des arguments propres à séduire les spectateurs de ce tableau de Cranach l'Ancien. D'un geste automatique, la belle taille un bâton sans un regard pour les fruits disposés sur la table ou les enfants non loin d'elle. Aussi passive que le chien couché à ses pieds, elle semble imperméable aux sentiments tout en dardant son regard sur le spectateur. Pourtant les allusions à la noirceur qui se cache derrière ces beaux yeux sont évidentes; le pied gauche dévié, la couronne d'épines posée de manière sacrilège comme un ornement capillaire ...

Mélancholie Cranach
Inspirée d'une célèbre gravure de Dürer, ce tableau de la Mélancolie offre la vision d'un monde dénoncé par Luther.

Loin d'offrir la promesse intellectuelle de l'humanisme de la Renaissance, la vision de Cranach met en garde contre l'avidité de la connaissance qui peut conduire les hommes vers Satan. Et le guide de cette connaissance perverse est...une femme. 

La Mélancolie - 1532 - Lucas Cranach l'Ancien - Musée Unterlinden - Colmar.

Ce tableau sera commenté en détail mardi 2 juin en salle ART'Hist lors de la conférence "Regards sur l'Alsace" - 9h30 à 11h30 - Tarif: 15 euros. Il sera présenté lors de la visite de Colmar samedi 6 juin 2015. Détails du week-end en Alsace


L'ECHO DU GRECO

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Les images figurant saint Martin sont particulièrement nombreuses dans la cathédrale de Tours.

Si le christianisme s'implante dans le Val de Loire avec saint Gatien vers 250 ; c'est avec saint Martin qu'il triomphe au siècle suivant.

Cathédrale St-Gatien - Tours

Celui qui deviendra le plus grand évêque des Gaules a d'abord parcouru l’Europe comme légionnaire dans l'armée romaine. Mais c'est aux portes d'Amiens, après avoir coupé son manteau pour en donner la moitié à un mendiant, que débute la légende de Martin. A travers les siècles, d'un bout à l'autre de l’Europe chrétienne, cette scène s'est imposée comme le symbole même de la charité. Lors de la création des dernières verrières de la cathédrale, ce sont ces valeurs d'échange et de dialogue qui ont permis d'imaginer une nouvelle figuration martinienne. Le tableau du Gréco - peintre d'origine crétoise installé à Tolède au 16e siècle - voisine avec les tentes rouges des sans-abris installés sur les bords du canal saint Martin à Paris en 2006. 

Découverte de ces verrières lors de la journée tourangelle programmée lundi 11 mai 2015. Quelques places disponibles. 


EFFEUILLAGE DE L'ARTICHAUT

Peinture d'après Abraham Bosse Le goût
Qui se souvient aujourd'hui que ce curieux légume bénéficiait autrefois d'une sulfureuse réputation ?
Seule l'expression familière un cœur d'artichaut l'évoque encore ..avec modération. Elle définit une personne inconstante, qui se donne à l'un puis à l'autre comme la succession des feuilles que l'on arrache au-dit légume. Rien de bien coquin !

A contrario de Coluche qui le présentait comme un vrai plat de pauvres - quand on a fini de le manger, il y en a plus dans l'assiette que quand on a commencé - l'artichaut fut longtemps classé dans la famille des mets les plus délicats et les plus recherchés. Catherine de Médicis ne l'a peut être pas importé en France comme on l'a prétendu, mais elle a contribué à le faire connaître car elle en raffolait. Au 17e siècle, le graveur Abraham Bosse le choisit pour illustrer son sujet sur Le Goût.

Recommandé pour ses vertus dépuratives et diurétiques, on lui attribue alors aussi des propriétés aphrodisiaques qui ont grandement contribué à son succès. Car - selon Evelyne Bloch-Dano - ce lent effeuillage, ces feuilles mangées avec les doigts que l'on suce après les avoir trempées dans la sauce laissent peut-être présager d'autres plaisirs ... 

Ce tableau - inspiré de la gravure d'Abraham Bosse - sera commenté lors de la visite du musée des Beaux-Arts de Tours, lundi 11 mai 2015. Quelques places disponibles pour cette journée tourangelle. Détails pratiques


UNE EVALUATION A VUE D’ŒIL

Lancret - Les lunettes - Musée des Beaux-Arts de Tours
Humour et grivoiserie vont parfois de pair dans la peinture du XVIIIe siècle. En témoigne cet amusant tableau peint par Nicolas Lancret et inspiré par un conte grivois de Jean de la Fontaine Les Lunettes. Un jeune meunier qui s'était introduit dans un couvent de religieuses a été pris sur le fait. Déshabillé, on le condamne à être fouetté sous 
l’œil très attentif des sœurs. L'une d'elles ajuste sa paire de lunettes afin d'apprécier l’application de la peine ou ... l'anatomie du jeune homme.

Dans le cadre de l'exposition Expérience n°8: Entretemps présentée dans les collections permanentes du musée, ce tableau est confronté aux photographies de l'artiste contemporain Eric Poitevin. En savoir plus

Ce tableau sera commenté lors de conférence en salle ART'Hist à Chartres, vendredi 24 avril et lors de la visite du musée des Beaux-Arts de Tours, lundi 11 maiPlaces disponibles pour la conférence en salle et la sortie tourangelle.


UNE LIVRAISON DÉCEVANTE


Pauvre Anne de Clèves !

64 Anne-de-Clèves

Choisie sur médaillon par le roi d'Angleterre Henry VIII pour devenir sa quatrième femme, livrée et ....renvoyée peu après.

Cause ? Objet non conforme à l'image. Trop maigre, trop moche. Élégamment surnommée "la cavale des Flandres".  Et oui, il y a toujours un risque à faire ses emplettes à distance mais commander une épouse relève de l'inconscience. Oh shocking ...

   ** La vidéo D'Art d'Art ! : le portrait d'Anne de Clèves par Holbein

  ** A propos du portrait de la princesse par Holbein, au Louvre

Où voir le portrait d'Anne de Clèves ? A Paris, au musée du Luxembourg : exposition Les Tudors

Visite commentée mardi 21 avril 2015 à 11h15. Il reste quelques places. Tarif de la visite : 11 euros + 12 euros (billet). Contact: 06 60 67 53 66  ou [email protected]

 


JE T'AIME, MOI NON PLUS*

Le Baiser  Brancusi
A l'écart des chemins qui sillonnent le cimetière Montparnasse deux profils de pierre s'enlacent étroitement. Le Baiser est l'oeuvre de Constantin Brancusi, sculpteur roumain installé à Paris au début du XXe siècle. La puissance émanant de ces deux corps
étroitement enlacés qui ne forment plus qu'un seul être, a nourri pendant près de quarante ans l'imagination de l'artiste. Brancusi sculpta sept fois Le Baiser et reprit le thème en architecture. 

En observant l'oeuvre, on pense aussi au célèbre groupe du même nom conçu par celui qui fut - très peu de temps - le maître du sculpteur roumain; Auguste Rodin. Quelques semaines passées dans l'atelier de Rodin suffirent à Brancusi Le Baiser - Rodin
pour décider de s'en éloigner car - dira-t'il : "rien ne pousse à l'ombre des 
grands arbres". 

"Je t'aime, moi non plus", chanson culte de Serge Gainsbourg dont la tombe se trouve au cimetière Montparnasse. 

 

Quand voir le Baiser de Brancusi (et la tombe de l'homme à la tête de chou) ? ¨Promenade commentée jeudi 23 avril 2015 de 13h30 à 15h30 "Montparnasse et la bohème". Clic ! : Détails et inscription.


LES MÉMOIRES D'UNE TABATIÈRE

Richesse et profusion caractérisent les tabatières fabriquées à Paris au XVIIIe siècle. Cadeaux diplomatiques, objets d'usage courant, version féminine ou masculine, ces petites boîtes délicatement ornées témoignent à la fois de la diversification des objets du quotidien et du besoin de paraître propres à cette époque. Cette mode de la tabatière, née en France, s'est diffusée dans toute l'Europe et a favorisé l'inventivité des artisans. 

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Acquise par le Louvre en 1999, cette tabatière ovale se 
distingue par une monture à cage qui permet d'intégrer des portraits ou des paysages en miniature ou des reproductions de tableaux célèbres. Les dix miniatures figurées sur cet exemplaire sont consacrées au château de la Ferté-Vidame en Eure-et-Loir. 

Résidence du duc de Saint-Simon, célèbre mémorialiste de la cour, la propriété fut vendue en 1764 à Jean-Joseph de Laborde, riche fermier général. Les vues peintes à la gouache (vers 1760-1770) montrent l'état du domaine des Saint-Simon avant la vente. Il est possible que la commande de cette tabatière émane de la comtesse de Valentinois, petite-fille du duc, qui souhaitait ainsi garder un témoignage de la propriété familiale. 

Où voir cette tabatière ? Au Musée du Louvre, département des objets d'art du 18e siècle. Elle sera commentée lors des visites guidées du 2 avril 2015. 

Quand visiter le domaine ? Samedi 13 juin 2015 ou vendredi 19 juin 2015, journée à la Ferté-Vidame (peintures murales de la chapelle de Réveillon, repas dans une brocante et promenade commentée à la Ferté-Vidame)


LAPINS COQUINS

Bientôt Pâques et son cortège de traditions ; œufs, cloches, lièvres ou lapins.

Objets de la convoitise des plus jeunes - quand ils sont en chocolat - les lapins figurent depuis plusieurs siècles sur les toiles des grands maîtres de la peinture européenne et attirent le regard des plus vieux grands ... Dès le 15e siècle, Mantegna représente un lapin effrayé dans le beau panneau conservé à Tours. Figé au milieu d'un pont l'animal peureux dresse les oreilles au bruit de la soldatesque qui se dirige vers le Christ.  Lapin Mantegna

Détail du panneau conservé au Musée des Beaux-Arts de Tours : Mantegna - 1459 - Christ au jardin des oliviers. 

 

Mais à défaut de lapins crétins - pour paraphraser un jeu très populaire - ce sont parfois des lapins coquins ! Preuve en est faite avec la toile de Titien La Vierge au lapin. L'examen scientifique a révélé la présence d'autres représentants de l'espèce. La multiplication de ces petites bêtes est généralement associée à leur énergie sexuelle débordante ....pas tout à fait en accord avec le sujet virginal. Titien les a donc recouverts d'une couche de peinture, étouffant ainsi - dans l’œuf - toute critique sur l'immoralité du tableau. 

Ce sujet sera présenté en salle ART'Hist à Chartres le 24 avril 2015 et sur place - à Tours - lundi 11 mai 2015. Détails et inscription 


UNE DÉFAITE EXEMPLAIRE

"1515, Marignan"  Une date - la seule parfois - qui émerge des brumes lointaines de la petite école.

Un nom, François 1er. Roi adoubé au soir de la bataille par le preux chevalier Bayard. Voilà une leçon bien apprise ! Une petite victoire pour l'instituteur et une manne pour les peintres du 19e siècle. En 1817, à la demande de Louis XVIII, Louis Ducis compose un souverain admirable et triomphant qui répond au besoin d'héroïsme du romantisme naissant. Ce tableau figure aujourd'hui dans les collections du château de Blois, l'une des résidences royales transformées par François 1er. 

Bayard

Sauf que ....les textes de l'époque ne mentionnent pas cet épisode en 1515 mais en 1525; lors d'une autre bataille, perdue celle-ci, funeste épisode de Pavie où le roi se rend et garde ainsi la vie sauve.                                                       Une belle opération de communication en fait.

Car fait chevalier avec ces mots " Dieu veuille qu'en garde ne preniez la fuite ! ", le roi justifie ainsi sa capture, tel un nouveau Roland face aux Sarrasins.  

Ce tableau sera présenté en salle ART'Hist à Chartres mercredi 10 juin 2015 et lors de la visite du château de Blois, lundi 11 mai 2015. Détails et inscription.

 


LÉGUMES POÉTIQUES

"Sur le carreau, les tas déchargés s'étendaient maintenant jusqu'à la chaussée.[...] On ne voyait encore que l’épanouissement charnu d'un paquet d'artichauts, les verts délicats des salades, le corail rose des carottes, l'ivoire mat des navets; et ces éclairs de couleurs intenses filaient le long des tas [...]." 

Léon Lhermitte - Les Halles - 1895 - Petit-Palais - Paris
"Les Halles" - Tableau de Léon Lhermitte - 1895 - Musée du Petit Palais - Paris.

En écrivant Le Ventre de Paris, Emile Zola fait du Courbet en littérature; il prouve qu'avec des sujets méprisés car prétendument indignes de l'art, l'artiste véritable peut concevoir un chef-d'oeuvre. Cette proximité de l'écrivain avec la peinture moderne est bien connue; quelques années auparavant Zola avait défendu l'Olympia de Manet , tableau critiqué pour sa vulgarité et la laideur de son modèle. 

L'écriture du roman se délecte dans la description très esthétique de la matière - les Halles et leurs trésors comestibles - combinant les couleurs et les odeurs avec exaltation. Sa performance est remarquable, le rythme gustatif des mots révèle le poète. 

Le sujet "Les Halles, source d'inspiration" sera présenté en salle ART'Hist à Chartres le 23 et le 24 mars 2015. 

Le quartier des Halles sera commenté lors de la visite pédestre "Naissance de la gastronomie" programmée à Paris le 16 avril et le 25 juin 2015.


MON ROYAUME POUR UN CHEVAL !

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Ainsi implore Richard d'York, dernier des rois Plantagenêts dans le drame historique de Shakespeare: Richard III.

Dépeint comme une sorte de monstre - la noirceur de son âme rejoint la laideur de son aspect physique - il est le dernier roi anglais à mourir sur un champ de bataille.

Richard expire le 22 août 1485 à la bataille de Bosworth Field, épisode sanglant de la guerre des Deux-Roses. Ramassée dans un buisson, sa couronne vint ceindre sur le champ le vainqueur Henri Tudor.

Plus récemment des scientifiques ont examiné le crâne de Richard révélant les dernières minutes de sa vie. A terre, sans casque, le roi recevra de nombreux coups avant de succomber. 

Ses ossements découverts fortuitement en 2012 lors de la construction d'un parking à Leicester seront inhumés en la cathédrale de cette ville le 26 mars 2015.

L'issue de cette célèbre bataille ouvre les portes de la royauté à la dynastie des Tudors.

Ce sujet - l'histoire des Tudors - sera présenté en salle ART'Hist à Chartres du 18 au 20 mars 2015.

Visite guidée de l'exposition "Les Tudors" au musée du Luxembourg, Paris, mardi 21 avril 2015,quelques places disponibles

 


UN DRÔLE DE BRETON

Sur le calvaire de Saint-Thégonnec, le bourreau placé à gauche du Christ affiche une barbichette inhabituelle dans ce genre de représentation. Certains y reconnaissent le portrait du Vert-Galant.

Simple coïncidence ou manifestation hostile liée à l'Edit de Nantes ? Henri IV en bourreau
 
Placé au cœur d'un enclos paroissial,  le calvaire de St-Thégonnec témoigne de la prospérité du Finistère au 17e siècle, âge d'or du commerce de la toile de lin. 

 

 

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             Le sujet " Art et histoire des enclos paroissiaux du Finistère " sera développé lors d'une conférence en salle ART'Hist à Chartres vendredi 26 juin à 10h30.


JEUX D'OMBRES ET DE LUMIÈRES

En ce mois de février, le calendrier chrétien célèbre la Présentation de Jésus -  "lumière pour la révélation aux païens"- au Temple de Jérusalem. Le souvenir de cet événement perdure à travers le rituel de la Chandeleur, fête des chandelles. Une célébration dont le caractère festif est souvent synonyme de gourmandise.

Présentation au temple Mantegna Berlin

L'atmosphère qui imprègne le tableau de Mantegna est pourtant tout autre. Marie portant l'enfant, le vieillard Siméon, Joseph et Anne sont réunis dans un espace unifié par le fond noir. Les regards se perdent, des ombres enveloppent les visages adoucissant à peine la tristesse qui se dégage du groupe. Car c'est aussi là que Siméon annonça à Marie "qu'un glaive lui 
transpercera le cœur".

L'iconographie de la Présentation au temple et les traditions liées à la Chandeleur seront présentées mercredi 25 février 2015 en salle ART'Hist.

 


MANGER POUR MIEUX POSSEDER

En ces temps de festins de fin d'année, de cuisson de pain d'épices, un détour chez nos voisins pour découvrir les caricatures de Gillray sur la France de Napoléon. Voici la cuisson des nouveaux rois (mages) en pain d'épices - ses frères et beaux-frères - que le petit corse s'apprête à poser sur l'échiquier de l'Europe.

 

Sujet développé lors du cycle Naissance de la gastronomie le mardi après-midi et le mercredi matin. Cycle Tout connaître de Paris 

En savoir plus: la caricature anglaise

 

Détail


UNE BONNE POIRE

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Paris 1832.

Un homme audacieux, Charles Philippon et un dessinateur de génie, Daumier démontrent que "tout peut ressembler au roi" et exécutent "la célèbre métamorphose du roi en poire qui va connaître un grand succès". 

 

 

En savoir plus : caricature d'Adolphe Thiers

En savoir plus : Louis-Philippe par Daumier

 

Ce sujet sera développé mardi 2 décembre et mercredi 3 décembre 2014 lors des séances du cycle Tout connaître de Paris - Naissance de la gastronomie. (Salle ART'Hist à Chartres)


LE PROGRAMME DE NIKI

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Peindre avec son coeur, peindre avec ses tripes.

Niki de Saint Phalle appartient à cette sorte d'artiste dont le public reconnait aisément la sincérité. Contemporaine d'une époque où l'art est souvent très - trop - cérébral et abstrait, elle impose l'exubérance des formes et des couleurs.

Ce sujet sera développé du 26 au 28 novembre en salle ART'Hist; cycle Actualité des expositions.

Rejoignez-nous pour un dîner tout en couleurs, précédé d'une conférence sur l'oeuvre de l'artiste vendredi 28 novembre au Grand Monarque à Chartres.                                          Inscriptions au 02 37 18 15 15


CONSEILS CULINAIRES ET SEXUELS D'UN MARI PREVOYANT

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" Le Mesnagier de Paris" est un livre manuscrit d'économie domestique et culinaire rédigé au 14e siècle par un bourgeois parisien doté d'un grand sens pratique et d'une certaine lucidité.

Cet homme mûr ayant épousé une jeune orpheline de 15 ans lui prodigue ainsi divers conseils sur la tenue de sa maison et sur sa conduite.

               Quelques extraits avant de ranger votre rouleau à pâtisserie : " être amoureuse de son mari [...] être humble et obéissante [...] être curieuse et soigneuse de la personne de son mari [...] reprendre doucement son mari dans ses erreurs [...]"

Ce sujet sera développé mardi 4 novembre 2014, conférence en salle du cycle Tout connaître de Paris, "Cuisine et littérature".


PRENDRE RACINE

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ou abus de crèmes végétales ??

Exposition Le Pérugin - Musée Jacquemart-André depuis quelques jours.


VITRAUX BLANCS ET ÉLÉGANTS, AU DÉTOUR D'UN ESCALIER DU LOUVRE

Au Louvre Morellet et Loire

De retour au Louvre, nouvelle rencontre (après l'église de Berlin) avec les vitraux de la famille Loire: ne manquez pas l'escalier Lefuel.

Pas facile à localiser -il est vrai - au coeur du département des objets d'art, coté Richelieu. Un bel exemple d'élégance et de raffinement, accord parfait entre la pureté abstraite de François Morellet et le savoir-faire des maîtres-verriers chartrains. 

A ceux qui ont suivi la visite et aux autres ..... un complément d'information sur ce fichier du Louvre.


LA DENT CREUSE DE BERLIN

L'église du Souvenir - BerlinAvis aux affamés de culture architecturale : la capitale allemande est une étape incontournable qui les laissera repus - et rompus - après avoir arpenté cette ville à l’histoire tourmentée. 

Son histoire récente, de la seconde guerre mondiale à la chute du mur en 1989, a ouvert des perspectives d’évolution où l’autorité absolue du passé a été nécessairement remise en cause. Si à Paris, tout ce qui est vieux et ancien est considéré comme sacré et intouchable ; à Berlin, passé et modernité ne peuvent que s’accorder.

Mariages forcés, parfois curieux comme cette église du Souvenir remaniée dès 1961 à l’entrée du Kurfürstendamm, les « Champs-Elysées » de Berlin. Son clocher en ruine, surnommé la Dent creuse par les Berlinois accompagne le nouveau bâtiment de culte construit par Eiermann. 

Fleuron de la réussite socialiste, la Karl-Marx-Allee allonge ses façades staliniennes désormais considérées comme des monuments historiques près d’Alexanderplatz. Accessoires monumentaux de l'ancien régime, abhorrés naguère et désormais adulés qui servirent de toile de fond au film-culte « Good Bye Lenin». Le film Good Bye Lenin et la Karl Marx Allee

La réunification a occasionné de nombreuses modifications urbaines et attiré tous les grands noms de l’architecture contemporaine :  coupole de Norman Foster sur le Reichstag, Galeries Lafayette de Jean Nouvel, galeries de Renzo Piano ...

Mais, plus le temps passe, plus la distance vis-à-vis des évènements permet de poser un regard plus réfléchi quant à la conservation, la restauration ou la destruction des bâtiments construits sous l'ère soviétique. Dernière controverse : le Palast der Republik situé sur l'emplacement de l'ancien château de Berlin. Le projet de reconstruction du vieux château est à l’origine d’une vive polémique, notamment des populations issues de l'ex-RDA. Faut-il engager de grandes sommes d'argent pour détruire toute trace de la RDA ? Que doit-on conserver pour comprendre la complexité de la société allemande...

L'architecture berlinoise sera présentée lors de la conférence en salle ART'Hist programmée jeudi 5 juin 2014 à Chartres. 


STUPEUR OU STUPA SUR LE PANTHÉON ?

Stupa
Les touristes indiens qui flânent dans le quartier du Panthéon risquent de se frotter les yeux.

L'objet de leur stupéfaction: l'énorme stupa* qui coiffe la coupole du célèbre édifice depuis plusieurs semaines.

Renseignements pris: ce n'est pas une énième transformation du lieu. Mais plus simplement la conséquence de travaux de restauration d'une grande envergure. Faut-il le rappeler ? Ce temple de la nation a connu bien des changements. Erigé à la gloire de Geneviève, sainte patronne de Paris, il fut ensuite consacré au culte "laïc" des grands hommes puis, à nouveau lieu de culte chrétien et finalement rendu à sa destination républicaine en 1885. 

*stupa : monument reliquaire ou commémoratif d'origine indienne, caractéristique du bouddhisme. 

Les visites de quartier programmées    jeudi 15 mai et samedi 17 mai 2014 permettront d'évoquer la gloire (et les déboires) du Panthéon. Départ des visites à 10h30 devant la façade de Notre-Dame de Paris. Durée de la promenade: 2h. Tarif: 12 euros. Inscriptions: 06.60.67.53.66


L’ARMÉE DE PRUNE

Terracotta daughters - Prune Nourry
Terracotta Daughters. Une armée de statues en terre cuite. Réalisée à X'ian, berceau de la Chine impériale. Une oeuvre qui résonne comme un simple pastiche de l'armée militaire et masculine bien connue des touristes.

L'artiste s'appelle Prune. Mais pour elle, les filles ne comptent pas pour des prunes comme le dit la chanson. Touchée par le sort tragique des petites filles en Inde et en Chine, l'artiste témoigne des dérives liées à la sélection du sexe dans ces pays. 

Sortie à 21 ans de l'Ecole Boulle avec les félicitations du jury, Prune Nourry fait partie des nouvelles figures qui pourraient peut-être marquer durablement le paysage de l'art français contemporain. 

A découvrir parmi d'autres figures artistiques mardi 6 mai 2014, salle ART'Hist à Chartres. Conférence "Art contemporain. Tendances 2013." Détails et inscription.

 


MORCEAUX DE ROIS

Têtes des rois de Juda provenant de Notre-Dame de Paris(C) RMN-Grand Palais (musée de Cluny - musée national du Moyen-Âge)  Gérard Blot1977. Découverte spectaculaire.         Au n°20 de la rue de la Chaussée d'Antin, on retrouve les fragments de statues provenant de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Têtes des rois de Juda provenant de Notre-Dame de Paris(C) RMN-Grand Palais (musée de Cluny - musée national du Moyen-Âge)  Gérard Blot

Cachées dans les sous-sols d'un hôtel particulier du Directoire, ces pièces se trouvaient dans un état de conservation remarquable et constituent désormais un témoignage précieux du décor de l'édifice avant les destructions révolutionnaires.

En 1793, l'entrepreneur Bazin fut chargé de supprimer "les signes de la féodalité" sur la façade de Notre-Dame. Dans un premier temps, il se contenta de faire disparaître les fleurons des couronnes et les sceptres des rois de la galerie occidentale.

Mais cette première dégradation ne parut pas suffisante au Comité révolutionnaire, on ordonna donc la dépose des statues. Travail délicat en raison de la hauteur à laquelle se situaient les oeuvres et de leur poids. Certaines des statues mesuraient plus de 3,50 m de hauteur. Il fallut plusieurs mois pour arriver à les "jeter dans le parvis au moyen de basculles".

Triste plongeon pour ces sculptures monumentales. Jugées encombrantes, elles stationnèrent pourtant plusieurs mois sur le sol avant d'être évacuées par un entrepreneur et de disparaitre dans divers chantiers parisiens.

(Cet article complète le dernier cours du cycle Approches)


VANITÉS IMPERIALES

611 Napoléon Ier (1769-1821) lauré, empereur des Français d'ap Chaudet - CopieDans le monde il n'y a qu'une alternative : commander ou obéir." Ainsi parlait Napoléon.                     Ainsi pensa Auguste dix-huit siècles avant le petit caporal corse.

Cliché : Napoléon Ier (1769-1821) lauré, empereur des Français - Chaudet Antoine Denis (1763-1810) (d'après) (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda

Bataille d'Actium ou victoire de Lodi, deux épisodes guerriers qui ouvrent la voie vers le pouvoir suprême.Confrontés à la nécessité de rétablir l'ordre, Auguste comme Napoléon finiront par concentrer sous la couronne impériale toute l'autorité. 

Mais le pouvoir n'a de sens qui si le peuple le voit, le perçoit. L'adhésion se fera par l'image ; l'art devra servir le pouvoir.

Les représentations officielles d'Auguste furent Portrait de l'empereur Auguste - Vers 14 ap J.-C. Portrait idéalisé, posthume  - Paris, musée du Louvre
diffusées dans tout l'Empire sous de multiples formes et sur des supports variés ; portraits peints ou sculptés, monnaies, gemmes, argenterie, monuments divers ...

Portrait de l'empereur Auguste - Vers 14 ap J.-C. Portrait idéalisé, posthume (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski - Paris, musée du Louvre

L'Empire créé le 18 mai 1804 ne pouvait échapper à cette obligation. Puisant dans les prototypes de l'empereur Auguste, les artistes du 19e siècle ont multiplié les images de Napoléon établissant des analogies délibérées avec l'art du portrait impérial romain. Une manière de légitimer le nouvel ordre politique. Sans oublier la coiffe qui fait l'empereur : la couronne de laurier. En composant le tableau du Sacre, David illustre le moment ou Joséphine reçoit la couronne, il omet ainsi le geste de Napoléon se coiffant lui-même de la couronne de laurier. 

Acte principal d'une mise en scène grandiose : Napoléon est à lui seul le gouvernement. 

Que reste t'il de ce sacre impérial ? Peu de chose, une feuille d'or ........

Découvrir au Grand-Palais l'exposition : "Moi, Auguste, empereur ..."

Ecouter le récit de la conspiration du général Malet évoquée en conférence ART'Hist.

 


NAPOLÉON, SIÈGE DU POUVOIR

Napoléon Ier en costume de sacre - François Gérard - (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre)  Thierry Ollivier


Les révolutionnaires se glorifiaient d'avoir renversé le trône de la monarchie; c'est pourtant l'un des leurs qui renoua avec l'usage du vénérable siège en 1804.

Emblématique de l'autorité sans partage de Napoléon à partir du sacre, le trône devient l'objet de toutes les attentions. Le département des objets d'art du Louvre possède toujours le trône du palais des Tuileries tandis que son voisin, le musée des Arts décoratifs abrite le siège destiné aux séances du Corps législatif.Cliché : Napoléon Ier en costume de sacre - François Gérard - (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre)  Thierry Ollivier.

L'accession de Napoléon à la dignité impériale s'accompagna de nombreuses commandes de portraits destinés à une diffusion de l'image officielle à travers l'Empire. Soucieux de souligner la qualité du nouveau pouvoir impérial, plusieurs peintres représentèrent l'empereur et le trône.

Exercice difficile .... la plupart des portraits furent vivement critiqués. En 1805, c'est François Gérard qui propose une première interprétation en réaménageant avec pragmatisme la tradition du portrait royal. Proche du Louis XIV de Rigaud, son Napoléon en "grand habillement" tient les regalia, debout devant le trône dessiné par Percier et Fontaine. Equilibre réussi d'un portrait qui s'inscrit dans la continuité dynastique de l'ancien régime mais portrait peu inventif.  215 Sa majesté l'empereur des Français sur son trône - J.-D. Ingres - 1806 (C) Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais  Emilie Cambier - Copie


La nouveauté viendra finalement d'un portrait traité avec un certain archaïsme. son auteur, Ingres, déconcertera la critique en affichant un empereur hiératique, assis tel Jupiter ou Charlemagne, droit sur son trône. 

 Cliché : Sa majesté l'empereur des Français sur son trône - J.-D. Ingres - 1806 (C) Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais  Emilie Cambier.

 

OUPS ! Un employé de musée casse un siège de Napoléon


HÉROÏSME ET MISE EN SCÈNE

Manifeste officiel du bonapartisme, le grand tableau du peintre Gros " Les pestiférés de Jaffa" concentre toute l'attention sur le courage et l'humanité du général visitant les malades pendant la campagne de Syrie. 

                Si, sur le plan militaire, cette expédition se solda par un échec : les victoires remportées sur place firent beaucoup pour l'héroïsation du soldat devenu entretemps premier consul. Il s'agissait donc de magnifier un fiasco ! 

Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa par A.-J. Gros  - Musée du Louvre  (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre)  Thierry Le Mage
Afin de contrecarrer la propagande anglaise visant à créer une légende noire autour de Bonaparte, ce tableau fut exposé au Salon de 1804 au moment où se créait l'Empire. 

Et c'est donc en accord avec Vivant-Denon, directeur du Musée Napoléon ( le Louvre) que l'artiste choisit de situer son sujet dans le contexte d'un empereur héritier des rois de France. Comme les rois qui avaient le pouvoir de toucher les écrouelles, Gros montre un Bonaparte posant la main sur les pustules des soldats atteints de la peste lors de la prise de la ville de Jaffa en mars 1799.

Episode mythique en adéquation parfaite avec la soif d'héroïsme à laquelle aspiraient conjointement les fervents admirateurs du romantisme et du bonapartisme.

Ce tableau est décrit page 55 du livret Promenades parisiennes - vol.1.                                              Il est visible salle 77 au Musée du Louvre, salle des grands formats.


GRANDE ET PETITE HISTOIRE SUR ÉVENTAIL

Naturellement élégant, l'éventail devient aux 17e et 18e siècles un accessoire précieux qui s'adapte aux caprices de la mode. Véritable marqueur social d'une aristocratie et d'une haute-bourgeoisie en représentation, ce petit objet du quotidien offre aux artisans qui le composent un terrain de choix pour rivaliser de virtuosité et d'ingéniosité.  350 déjeuner famille royale 1755 feuille double peau

Soixante-dix pièces disposées dans les salles du musée Cognacq-Jay témoignent de l'excellence des maîtres-éventaillistes parisiens au siècle des Lumières. Du Pont-Neuf aux salons de Versailles, les peintres de ces objets d'art décrivent avec brio et parfois un brin d'érotisme, la grande et la petite histoire de France.

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Le musée Cognacq-Jay est situé à Paris dans le Marais, rue Elzévir.

Visite guidée avec Art'Hist de l'exposition samedi 8 février 2014 de 12h à 13h. Tarif : 15 euros (visite + billet). Inscription au : 06.60.67.53.66

 

 

 


PAPILLONNAGES

            Belle et jeune Psyché, aimée, abandonnée, légère, inconstante ..... Inspirés par les interprétations du mot grec psyché qui signifie à la fois le papillon et l'âme, les artistes au tournant du 19e siècle produiront une multitude d'objets, de peintures, de sculptures exprimant les aspects les plus imprévisibles de l'âme féminine.

160 Base décorée de jeux d'amours. Oeuvre terminée par Pierre Cartellier.
A lire dans le livret "Promenades parisiennes" p. 61  La sculpture de Chaudet : l'Amour et le papillon.

Bibliographie complétant les conférences du 4 et 5 février 2014: "Napoléon et les femmes" - Lilly Marcou - La Martinière - 2008.

 


UN MARIAGE DE RAISON

Fille d'un notaire lyonnais, la ravissante Juliette, âgée de quinze ans, épousa en 1792 Jacques Récamier, banquier, de vingt-sept ans son ainé. Selon la rumeur, Jacques joua davantage le rôle de père que d'époux ....de sa jeune compagne.

A la fois négociant et régent de la Banque de France, Jacques Récamier offrit à Juliette les plaisirs d'une vie luxueuse et mondaine dans leur hôtel de la Chaussée d'Antin et dans leur château de Clichy. Souvent vêtue de blanc, sans aucun ornement, sa beauté rayonnait pourtant par sa grâce et son naturel.

Un idéal de coquetterie que Juliette saura entretenir avec art.  Mais qui agaçera probablement le peintre David chargé de faire le portrait de la belle  ... portrait resté inachevé !   "Madame, les femmes ont leurs caprices, les artistes aussi. laissez-moi satisfaire le mien. Je laisse votre portrait dans l'état où il se trouve."

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Au musée du Louvre - Cycle Tout connaitre de Paris -  pages 52 et 58 du livret Promenades parisiennes : découverte d'un portrait de Juliette et de son mobilier, notamment le lit de la belle égérie.


ROYAUTÉ BARBARE

A l'aube du 5e siècle, l'Empire romain défaillant est envahi par des peuples venus de l'est.

Les Wisigoths se précipitent sur l'Italie qu'ils abandonnent rapidement pour se fixer dans le sud-ouest de la France et sur la péninsule ibérique. Dès la fin du 5e siècle, un grand royaume barbare nait de cette invasion et une civilisation brillante s'épanouit au cours du 7e siècle.

Peuple fraichement converti au christianisme, adepte d'une religion chrétienne simplifiée et donc hérétique aux yeux de Rome, les Wisigoths n'ont laissé que peu de traces de leur activité architecturale hormis quelques petites églises (San Pedro de la Nave).

En revanche, leur goût prononcé pour les arts précieux est magnifiquement 110 CoronaRecesvinto01
illustré par les célèbres couronnes votives du trésor de Guarrazar. Destinées à être suspendues dans un sanctuaire, probablement cachées lors du débarquement des Arabes en 711, elles constituent aujourd'hui l'un des plus beaux témoignages de l'habileté des orfèvres barbares.

Trois couronnes du trésor de Guarrazar sont exposées au musée de Cluny. (Circuit n°1 du livret "Promenades parisiennes - p.21) Ce sujet est développé dans les cycles Approches et Tout connaitre de Paris.


LE CULOT DES SANS-CULOTTES

Les "sans-culottes" ! Parmi les multiples groupes politiques qui émergent avec la Révolution française, en voilà un que notre mémoire collective n'a pas oublié. Il faut reconnaitre que l'expression qui le désigne est pour le moins imagée ...

Sans-culottes
C'est essentiellement à partir de 1792 que ce curieux terme s'impose. Généralement représentés tenant une bouteille de vin d'une main, une pique surmontée d'une tête coupée de l'autre, les sans-culottes nous paraissent bien cruels mais cette iconographie est aussi le reflet d'une société qui - il y a peu - tranchait la main des parricides, pendait ses voleurs, rouait ses criminels, les laissant agoniser en public des heures entières. 

Avides de liberté, de justice, d'une nouvelle société, ces bavards impénitents le disent, le crient dans la rue et lisent avec ferveur l'une de ces nouvelles formes d'expression libre ; le journal du Père Duchesne dont le *vocabulaire haut en couleurs fait écho à la langue populaire des sans-culottes.

L'époque est au changement, il est vrai. Mais si le jeune Siècle des Lumières s'est engagé à faire disparaitre la barbarie sur un plan philosophique, c'est un autre chemin qui permettra de modifer les moeurs. 

Ce sujet complète le cours " La révolution en marche". Cycle Tout connaitre de Paris. 

*A lire : Michel Biard - Parlez-vous le sans-culotte ? Dictionnaire du Père Duchesne 1790-1794 - Points Histoire - 2011