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VOIR LA VIE EN ROSE

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... avec un Don Quichotte aux yeux bridés. Cela se passe au Musée des Beaux-Arts de Châteaudun où sont exposées plusieurs pièces de porcelaine chinoise dont cette soucoupe datée du 18e siècle. Sa polychromie aux couleurs tendres permet de la classer dans un groupe connu sous le nom de Famille rose.

Objet d'un commerce intensif entre la Chine et l'Europe dès le IXe siècle, la porcelaine a longtemps fasciné les classes aisées européennes. Ces échanges suscitèrent un engouement pour les "chinoiseries" - papiers peints, éventails, vaisselle - illustrés de sujets vaguement orientaux mais clairement identifiables par les européens.                              Peut-être pour éviter d'y perdre son latin.

Cette oeuvre sera détaillée lors la conférence "Les couleurs dans l'art" programmée samedi 30 mai 2015 à 15h dans les locaux du Musée des Beaux-Arts de Châteaudun. Conférencière : Anne Chevée. Sans réservation. Tarif : 4 euros10. 

La conférence permettra d'évoquer la symbolique des couleurs à partir d'une sélection d’œuvres du musée: peintures françaises du 19e siècle, porcelaines chinoises, céramiques perses ...

 


GRÂCE PERVERSE

Des yeux taillés en amande, une longue chevelure blonde et une jolie gorge. Voilà bien des arguments propres à séduire les spectateurs de ce tableau de Cranach l'Ancien. D'un geste automatique, la belle taille un bâton sans un regard pour les fruits disposés sur la table ou les enfants non loin d'elle. Aussi passive que le chien couché à ses pieds, elle semble imperméable aux sentiments tout en dardant son regard sur le spectateur. Pourtant les allusions à la noirceur qui se cache derrière ces beaux yeux sont évidentes; le pied gauche dévié, la couronne d'épines posée de manière sacrilège comme un ornement capillaire ...

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Inspirée d'une célèbre gravure de Dürer, ce tableau de la Mélancolie offre la vision d'un monde dénoncé par Luther.

Loin d'offrir la promesse intellectuelle de l'humanisme de la Renaissance, la vision de Cranach met en garde contre l'avidité de la connaissance qui peut conduire les hommes vers Satan. Et le guide de cette connaissance perverse est...une femme. 

La Mélancolie - 1532 - Lucas Cranach l'Ancien - Musée Unterlinden - Colmar.

Ce tableau sera commenté en détail mardi 2 juin en salle ART'Hist lors de la conférence "Regards sur l'Alsace" - 9h30 à 11h30 - Tarif: 15 euros. Il sera présenté lors de la visite de Colmar samedi 6 juin 2015. Détails du week-end en Alsace


L'ECHO DU GRECO

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Les images figurant saint Martin sont particulièrement nombreuses dans la cathédrale de Tours.

Si le christianisme s'implante dans le Val de Loire avec saint Gatien vers 250 ; c'est avec saint Martin qu'il triomphe au siècle suivant.

Cathédrale St-Gatien - Tours

Celui qui deviendra le plus grand évêque des Gaules a d'abord parcouru l’Europe comme légionnaire dans l'armée romaine. Mais c'est aux portes d'Amiens, après avoir coupé son manteau pour en donner la moitié à un mendiant, que débute la légende de Martin. A travers les siècles, d'un bout à l'autre de l’Europe chrétienne, cette scène s'est imposée comme le symbole même de la charité. Lors de la création des dernières verrières de la cathédrale, ce sont ces valeurs d'échange et de dialogue qui ont permis d'imaginer une nouvelle figuration martinienne. Le tableau du Gréco - peintre d'origine crétoise installé à Tolède au 16e siècle - voisine avec les tentes rouges des sans-abris installés sur les bords du canal saint Martin à Paris en 2006. 

Découverte de ces verrières lors de la journée tourangelle programmée lundi 11 mai 2015. Quelques places disponibles. 


EFFEUILLAGE DE L'ARTICHAUT

Peinture d'après Abraham Bosse Le goût
Qui se souvient aujourd'hui que ce curieux légume bénéficiait autrefois d'une sulfureuse réputation ?
Seule l'expression familière un cœur d'artichaut l'évoque encore ..avec modération. Elle définit une personne inconstante, qui se donne à l'un puis à l'autre comme la succession des feuilles que l'on arrache au-dit légume. Rien de bien coquin !

A contrario de Coluche qui le présentait comme un vrai plat de pauvres - quand on a fini de le manger, il y en a plus dans l'assiette que quand on a commencé - l'artichaut fut longtemps classé dans la famille des mets les plus délicats et les plus recherchés. Catherine de Médicis ne l'a peut être pas importé en France comme on l'a prétendu, mais elle a contribué à le faire connaître car elle en raffolait. Au 17e siècle, le graveur Abraham Bosse le choisit pour illustrer son sujet sur Le Goût.

Recommandé pour ses vertus dépuratives et diurétiques, on lui attribue alors aussi des propriétés aphrodisiaques qui ont grandement contribué à son succès. Car - selon Evelyne Bloch-Dano - ce lent effeuillage, ces feuilles mangées avec les doigts que l'on suce après les avoir trempées dans la sauce laissent peut-être présager d'autres plaisirs ... 

Ce tableau - inspiré de la gravure d'Abraham Bosse - sera commenté lors de la visite du musée des Beaux-Arts de Tours, lundi 11 mai 2015. Quelques places disponibles pour cette journée tourangelle. Détails pratiques