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LAPINS COQUINS

Bientôt Pâques et son cortège de traditions ; œufs, cloches, lièvres ou lapins.

Objets de la convoitise des plus jeunes - quand ils sont en chocolat - les lapins figurent depuis plusieurs siècles sur les toiles des grands maîtres de la peinture européenne et attirent le regard des plus vieux grands ... Dès le 15e siècle, Mantegna représente un lapin effrayé dans le beau panneau conservé à Tours. Figé au milieu d'un pont l'animal peureux dresse les oreilles au bruit de la soldatesque qui se dirige vers le Christ.  Lapin Mantegna

Détail du panneau conservé au Musée des Beaux-Arts de Tours : Mantegna - 1459 - Christ au jardin des oliviers. 

 

Mais à défaut de lapins crétins - pour paraphraser un jeu très populaire - ce sont parfois des lapins coquins ! Preuve en est faite avec la toile de Titien La Vierge au lapin. L'examen scientifique a révélé la présence d'autres représentants de l'espèce. La multiplication de ces petites bêtes est généralement associée à leur énergie sexuelle débordante ....pas tout à fait en accord avec le sujet virginal. Titien les a donc recouverts d'une couche de peinture, étouffant ainsi - dans l’œuf - toute critique sur l'immoralité du tableau. 

Ce sujet sera présenté en salle ART'Hist à Chartres le 24 avril 2015 et sur place - à Tours - lundi 11 mai 2015. Détails et inscription 


UNE DÉFAITE EXEMPLAIRE

"1515, Marignan"  Une date - la seule parfois - qui émerge des brumes lointaines de la petite école.

Un nom, François 1er. Roi adoubé au soir de la bataille par le preux chevalier Bayard. Voilà une leçon bien apprise ! Une petite victoire pour l'instituteur et une manne pour les peintres du 19e siècle. En 1817, à la demande de Louis XVIII, Louis Ducis compose un souverain admirable et triomphant qui répond au besoin d'héroïsme du romantisme naissant. Ce tableau figure aujourd'hui dans les collections du château de Blois, l'une des résidences royales transformées par François 1er. 

Bayard

Sauf que ....les textes de l'époque ne mentionnent pas cet épisode en 1515 mais en 1525; lors d'une autre bataille, perdue celle-ci, funeste épisode de Pavie où le roi se rend et garde ainsi la vie sauve.                                                       Une belle opération de communication en fait.

Car fait chevalier avec ces mots " Dieu veuille qu'en garde ne preniez la fuite ! ", le roi justifie ainsi sa capture, tel un nouveau Roland face aux Sarrasins.  

Ce tableau sera présenté en salle ART'Hist à Chartres mercredi 10 juin 2015 et lors de la visite du château de Blois, lundi 11 mai 2015. Détails et inscription.

 


LÉGUMES POÉTIQUES

"Sur le carreau, les tas déchargés s'étendaient maintenant jusqu'à la chaussée.[...] On ne voyait encore que l’épanouissement charnu d'un paquet d'artichauts, les verts délicats des salades, le corail rose des carottes, l'ivoire mat des navets; et ces éclairs de couleurs intenses filaient le long des tas [...]." 

Léon Lhermitte - Les Halles - 1895 - Petit-Palais - Paris
"Les Halles" - Tableau de Léon Lhermitte - 1895 - Musée du Petit Palais - Paris.

En écrivant Le Ventre de Paris, Emile Zola fait du Courbet en littérature; il prouve qu'avec des sujets méprisés car prétendument indignes de l'art, l'artiste véritable peut concevoir un chef-d'oeuvre. Cette proximité de l'écrivain avec la peinture moderne est bien connue; quelques années auparavant Zola avait défendu l'Olympia de Manet , tableau critiqué pour sa vulgarité et la laideur de son modèle. 

L'écriture du roman se délecte dans la description très esthétique de la matière - les Halles et leurs trésors comestibles - combinant les couleurs et les odeurs avec exaltation. Sa performance est remarquable, le rythme gustatif des mots révèle le poète. 

Le sujet "Les Halles, source d'inspiration" sera présenté en salle ART'Hist à Chartres le 23 et le 24 mars 2015. 

Le quartier des Halles sera commenté lors de la visite pédestre "Naissance de la gastronomie" programmée à Paris le 16 avril et le 25 juin 2015.


MON ROYAUME POUR UN CHEVAL !

21 RIchard III
Ainsi implore Richard d'York, dernier des rois Plantagenêts dans le drame historique de Shakespeare: Richard III.

Dépeint comme une sorte de monstre - la noirceur de son âme rejoint la laideur de son aspect physique - il est le dernier roi anglais à mourir sur un champ de bataille.

Richard expire le 22 août 1485 à la bataille de Bosworth Field, épisode sanglant de la guerre des Deux-Roses. Ramassée dans un buisson, sa couronne vint ceindre sur le champ le vainqueur Henri Tudor.

Plus récemment des scientifiques ont examiné le crâne de Richard révélant les dernières minutes de sa vie. A terre, sans casque, le roi recevra de nombreux coups avant de succomber. 

Ses ossements découverts fortuitement en 2012 lors de la construction d'un parking à Leicester seront inhumés en la cathédrale de cette ville le 26 mars 2015.

L'issue de cette célèbre bataille ouvre les portes de la royauté à la dynastie des Tudors.

Ce sujet - l'histoire des Tudors - sera présenté en salle ART'Hist à Chartres du 18 au 20 mars 2015.

Visite guidée de l'exposition "Les Tudors" au musée du Luxembourg, Paris, mardi 21 avril 2015,quelques places disponibles

 


UN DRÔLE DE BRETON

Sur le calvaire de Saint-Thégonnec, le bourreau placé à gauche du Christ affiche une barbichette inhabituelle dans ce genre de représentation. Certains y reconnaissent le portrait du Vert-Galant.

Simple coïncidence ou manifestation hostile liée à l'Edit de Nantes ? Henri IV en bourreau
 
Placé au cœur d'un enclos paroissial,  le calvaire de St-Thégonnec témoigne de la prospérité du Finistère au 17e siècle, âge d'or du commerce de la toile de lin. 

 

 

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             Le sujet " Art et histoire des enclos paroissiaux du Finistère " sera développé lors d'une conférence en salle ART'Hist à Chartres vendredi 26 juin à 10h30.