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UN MARIAGE DE RAISON

Fille d'un notaire lyonnais, la ravissante Juliette, âgée de quinze ans, épousa en 1792 Jacques Récamier, banquier, de vingt-sept ans son ainé. Selon la rumeur, Jacques joua davantage le rôle de père que d'époux ....de sa jeune compagne.

A la fois négociant et régent de la Banque de France, Jacques Récamier offrit à Juliette les plaisirs d'une vie luxueuse et mondaine dans leur hôtel de la Chaussée d'Antin et dans leur château de Clichy. Souvent vêtue de blanc, sans aucun ornement, sa beauté rayonnait pourtant par sa grâce et son naturel.

Un idéal de coquetterie que Juliette saura entretenir avec art.  Mais qui agaçera probablement le peintre David chargé de faire le portrait de la belle  ... portrait resté inachevé !   "Madame, les femmes ont leurs caprices, les artistes aussi. laissez-moi satisfaire le mien. Je laisse votre portrait dans l'état où il se trouve."

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Au musée du Louvre - Cycle Tout connaitre de Paris -  pages 52 et 58 du livret Promenades parisiennes : découverte d'un portrait de Juliette et de son mobilier, notamment le lit de la belle égérie.


ROYAUTÉ BARBARE

A l'aube du 5e siècle, l'Empire romain défaillant est envahi par des peuples venus de l'est.

Les Wisigoths se précipitent sur l'Italie qu'ils abandonnent rapidement pour se fixer dans le sud-ouest de la France et sur la péninsule ibérique. Dès la fin du 5e siècle, un grand royaume barbare nait de cette invasion et une civilisation brillante s'épanouit au cours du 7e siècle.

Peuple fraichement converti au christianisme, adepte d'une religion chrétienne simplifiée et donc hérétique aux yeux de Rome, les Wisigoths n'ont laissé que peu de traces de leur activité architecturale hormis quelques petites églises (San Pedro de la Nave).

En revanche, leur goût prononcé pour les arts précieux est magnifiquement 110 CoronaRecesvinto01
illustré par les célèbres couronnes votives du trésor de Guarrazar. Destinées à être suspendues dans un sanctuaire, probablement cachées lors du débarquement des Arabes en 711, elles constituent aujourd'hui l'un des plus beaux témoignages de l'habileté des orfèvres barbares.

Trois couronnes du trésor de Guarrazar sont exposées au musée de Cluny. (Circuit n°1 du livret "Promenades parisiennes - p.21) Ce sujet est développé dans les cycles Approches et Tout connaitre de Paris.


LE CULOT DES SANS-CULOTTES

Les "sans-culottes" ! Parmi les multiples groupes politiques qui émergent avec la Révolution française, en voilà un que notre mémoire collective n'a pas oublié. Il faut reconnaitre que l'expression qui le désigne est pour le moins imagée ...

Sans-culottes
C'est essentiellement à partir de 1792 que ce curieux terme s'impose. Généralement représentés tenant une bouteille de vin d'une main, une pique surmontée d'une tête coupée de l'autre, les sans-culottes nous paraissent bien cruels mais cette iconographie est aussi le reflet d'une société qui - il y a peu - tranchait la main des parricides, pendait ses voleurs, rouait ses criminels, les laissant agoniser en public des heures entières. 

Avides de liberté, de justice, d'une nouvelle société, ces bavards impénitents le disent, le crient dans la rue et lisent avec ferveur l'une de ces nouvelles formes d'expression libre ; le journal du Père Duchesne dont le *vocabulaire haut en couleurs fait écho à la langue populaire des sans-culottes.

L'époque est au changement, il est vrai. Mais si le jeune Siècle des Lumières s'est engagé à faire disparaitre la barbarie sur un plan philosophique, c'est un autre chemin qui permettra de modifer les moeurs. 

Ce sujet complète le cours " La révolution en marche". Cycle Tout connaitre de Paris. 

*A lire : Michel Biard - Parlez-vous le sans-culotte ? Dictionnaire du Père Duchesne 1790-1794 - Points Histoire - 2011