Previous month:
avril 2012
Next month:
septembre 2012

TOUT EST VANITE

Entourée d'objets, une femme se penche sur un crâne humain. Sans un regard pour nous, elle semble perdue dans une profonde méditation. Ce sujet de Domenico Feti, parfois confondu avec une Marie-Madeleine pénitente, s'inspire en fait d'une célèbre gravure de Dürer sur le thème de la mélancolie.

Feti Domenico (1589-1624) - La Mélancolie - Musée du Louvre

A cette époque, la mélancolie est considérée comme un tempérament et non comme un sentiment. On croit en effet que l'homme est régi par quatre humeurs: le flegme, le sang, la bile jaune et la bile noire. C'est donc la prépondérance de l'une d'elles qui influence le caractère: flegmatique, sanguin, colérique ou mélancolique. La mélancolie, mal perçue au Moyen-Age, connait une revalorisation à partir de la Renaissance car c'est le caractère qui semble le mieux correspondre à l'esprit contemplatif de l'artiste comme du religieux: l
'un et l'autre en but au désespoir car ils ne peuvent parvenir aux visions ultimes de l'inspiration ou de la foi.

Ce tableau sera présenté lors du cycle en salle ART'Hist "Tout connaître du Louvre", mercredi 16 mai 2012.


SOURIRES ET GRIMACES

C'est un rapport ambigu, basé sur la ressemblance qui lie depuis des siècles l'homme au singe.                                                                                             Doublet humain, le singe est un sujet exotique au 18e siècle. Lancret, Watteau, Huet contribuent à cette mode des singeries qui se développe alors en occident parallèlement au goût des chinoiseries. Von Max avt 1889 esquisse coll p Singes critiques d'art
Arts décoratifs, gravures, tableaux déclinent avec bonheur les multiples situations d'une gente simiesque qui
s'impose, souvent de manière cruelle, en miroir de l'homme. La palme de l'ironie revient probablement au peintre Von Max. Comme Chardin puis Decamps il met en scène un singe acteur: le détail de cette peinture reproduit un groupe d'animaux devenus critiques d'art. Mais l'expression hébétée du singe central renvoie au cliché de ce même critique ... qui n'est peut-être pas toujours en mesure d'exercer son métier avec intelligence.

Malgré les efforts déployés par le singe pour ressembler à l'homme, une certitude (rassurante) s'imposa longtemps: la bête ne détient pas le langage, expression essentielle de l'humanité qui la différencie des humains. Puis vinrent les théories de l'évolutionnisme .... et celles de la parenté du singe à l'homme ! Le tableau de Von Max n'était donc peut-être pas si éloigné d'une certaine réalité.

Voir: l'exposition du Grand Palais " Beauté animale" jusqu'au 16 juillet 2012.

Une visite guidée est prévue Jeudi 24 mai (places disponibles). Voir rubrique VISITES GUIDEES..